Les médias nationaux ne cachent pas leur préférence... antinationale.
Par exemple, France 24 se montre clairement anti-Trump aux États-Unis et anti-droite nationale en Allemagne. L’élection surprise de Thuringe est commentée avec des titres de presse mainstream... tous choqués par ce fait politique :
« En Suisse notamment où le journal Le Temps juge que ce qui a eu lieu en ce 5 février 2020 en Thuringe est inacceptable, une honte. Sur les décombres de Buchenwald renaissent les salauds qui se sont associés à cette sinistre mascarade politique, qu’on le dise et l’écrive haut et fort, il n’y a aucune excuse, je cite, d’avoir collaboré au jeu de l’extrême droite allemande. »
Pour la première fois depuis l’après-guerre en Allemagne, le président d’un Land, la Thuringe, a été élu, mercredi 5 février, grâce aux voix de l’extrême droite, faisant tomber un tabou politique dans le pays.
Le candidat du Parti libéral-démocrate (FDP), Thomas Kemmerich, a été élu à la surprise générale par l’assemblée régionale de cet État de l’est de l’Allemagne à une infime majorité. Il a bénéficié des voix de tous les élus du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), et de celles de la plupart des membres de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière Angela Merkel. Il a devancé d’une voix le ministre-président sortant de Thuringe, Bodo Ramelow, membre du parti de gauche radicale Die Linke, qui était, lui, soutenu par les sociaux-démocrates et les Verts.
M. Ramelow comptait se faire réélire à la tête d’un gouvernement minoritaire de gauche, pensant que les partis de la droite traditionnelle n’accepteraient jamais de s’allier à l’extrême droite. Jusqu’ici les formations de droite et de centre droit en Allemagne, comme la CDU ou le FDP, ont en effet toujours refusé toute coopération ou alliance avec l’extrême droite.
« Une violation des valeurs fondamentales de notre pays »
Avec cette élection, la digue a de facto rompu : CDU et FDP se retrouvent alliés à l’extrême droite dans un État régional allemand. Cette rupture est qualifiée outre-Rhin de « tremblement de terre politique » par les médias et elle fait grand bruit dans le pays. Le président de Die Linke, Bernd Riexinger, a parlé d’un « tabou brisé » :
« Où en sommes-nous arrivés pour voir le FDP faire élire un des siens avec les voix des fascistes ? »
« Incroyable ! L’élection aujourd’hui de Thomas Kemmerich (…) avec les votes de l’AfD n’est pas un accident, mais une violation délibérée des valeurs fondamentales de notre pays », lui a fait écho la dirigeante écologiste Katrin Göring-Eckardt.
Même au sein du FDP, les avis sont partagés : si le vice-président du parti, Wolfgang Kubicki, a parlé d’un « grand succès », la députée Marie-Agnes Strack-Zimmermann a elle pris ses distances, parlant d’une issue « inacceptable et insupportable » pour tout démocrate. La CDU a elle appelé à de nouvelles élections en Thuringe.
Frange la plus radicale de l’AfD
Ce rapprochement entre la droite traditionnelle et AfD est survenu dans une région où le parti d’extrême droite est qui plus est dirigé par sa frange la plus radicale. Le leader de la formation en Thuringe, Björn Höcke, s’est notamment singularisé dans le passé en prônant la fin de la culture de repentance de l’Allemagne pour les crimes nazis, pourtant un des piliers de la politique allemande d’après-guerre.
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