Le second témoignage d’accusatrice, celui de l’actrice Jessica Mann, risque de faire mal à l’accusation et surtout, illustre la duplicité d’une partie des actrices américaines.
On sait tous que le système hollywoodien est impitoyable avec les actrices, qui doivent souvent passer à la casserole pour obtenir un rôle, comme avec le grand producteur juif Harvey Weinstein, surnommé « The Pig » pour sa méthode de séduction, qui était très simple : fais-moi un truc cochon et je t’obtiendrai un rôle.
Beaucoup d’actrices ont cédé – elles seraient une bonne centaine – et certaines parmi ces victimes en ont rajouté dans leur amour weinsteinique. C’est pourquoi il reste des textos très embarrassants.
Ces actrices-là jouaient-elles un rôle, c’est-à-dire trichaient-elles avec les sentiments du grand producteur juif, quand elles disaient qu’Harvey avait des « yeux magnifiques » ? Le procès nous le dira.
Mais le déballage charmant auquel on assiste – « il n’a pas de testicules et il puait la merde » – n’augure rien de bon pour les deux camps...
Le témoignage de Jessica Mann, l’une des deux accusatrices principales au procès d’Harvey Weinstein, est ressorti affaibli le lundi 3 février. La défense a en effet mis au jour plusieurs messages postérieurs aux agressions présumées, à la tonalité troublante.
Son témoignage a été mis à mal par les avocats de la défense. Le récit de Jessica Mann, l’une des deux accusatrices principales au procès d’Harvey Weinstein, est en effet ressorti affaibli, le lundi 3 février, du contre-interrogatoire auquel l’a soumise la défense. Cette dernière a en effet mis au jour plusieurs messages postérieurs aux agressions présumées, à la tonalité troublante.
Connue pour sa férocité, l’avocate Donna Rotunno a ainsi soumis Jessica Mann à un tir de barrage, alimenté par des dizaines de courriers électroniques écrits par l’aspirante actrice après le premier viol dont elle assure avoir été victime, en mars 2013, à New York. Harvey Weinstein, 67 ans, nie les accusations portées contre lui et assure que ces relations étaient toutes consenties.
« Les yeux magnifiques » d’Harvey
« Merci pour ton soutien sans faille et ta gentillesse », dit-elle dans l’un de ces courriers, daté de novembre 2013. « Personne ne me comprend comme toi », écrit-elle dans un autre, avant d’évoquer, dans un troisième, le « sourire » et « les yeux magnifiques » du producteur de cinéma.
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Avant le début du procès, la défense avait insisté sur le fait que Jessica Mann avait maintenu une relation avec Harvey Weinstein après le viol présumé et eu des rapports sexuels avec lui, jusqu’en 2016. Pressée d’expliquer pourquoi elle avait poursuivi son histoire avec le producteur si longtemps, elle a reconnu que, passées les premières années, elle « (n’avait) plus rien à tirer de Harvey » Weinstein, sans vraiment justifier sa décision.
Un « pseudo père »
Déjà fragilisé par l’interrogatoire du vendredi 31 janvier, décousu et parfois incohérent, son témoignage a été encore affaibli, le lundi 3 février, par cette correspondance, qui ne laissait apparaître aucune réserve ou distance dans sa relation avec Harvey Weinstein. Au bout de six heures de contre-interrogatoire, Donna Rotunno a porté l’estocade en demandant à cette femme de 34 ans de lire une lettre adressée à celui qui était son petit ami en 2013.
Elle y expliquait qu’Harvey Weinstein lui avait « offert de l’aide quand mes parents ne le faisaient pas ». « J’ai essayé d’en faire un pseudo père », ajoutait cette jeune femme issue d’un milieu paysan très religieux. « Je ne pouvais pas vivre la vie qu’ils (ses parents, NDLR) voulaient que je vive », a poursuivi la jeune femme, expliquant que pour eux, le milieu du divertissement dont elle rêvait incarnait le « mal ».
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