Avant sa rencontre, mercredi, avec les militaires français de l’opération Barkhane, basés à N’Djaména (Tchad), la présidente du Front national a accordé un entretien au Figaro.
Votre rencontre, mardi, avec le président du Tchad Idriss Déby Itno est votre deuxième rencontre officielle avec un chef d’État étranger, après Michel Aoun au Liban en février. Quels sont vos objectifs ?
Marine Le Pen : Je suis venue pour développer un certain nombre de principes et d’idées. La sécurité et la prospérité de la France et de l’Afrique sont indissociables. Nous devons nous appuyer massivement sur la coopération avec les pays francophones. Aujourd’hui, cette coopération est ridicule : la France n’y investit que 300 millions d’euros. Il faut soutenir l’éducation, l’agriculture et, si l’on veut réduire les flux migratoires, il faut aussi agir sur l’axe de la défense et de la sécurité. Je souhaite y consacrer 0,7 % du PIB, soit environ 16 milliards d’euros.
J’ai expliqué au président Déby que je n’entendais pas continuer cette politique de la « Françafrique », faite d’ingérences et d’exigences de contreparties, parfois opaques. Je lui ai dit également que j’étais un défenseur de la souveraineté des États, alors que l’Union européenne ne cesse de faire du chantage.
Comment le président Déby perçoit-il votre vision ?
Concernant la souveraineté, nous parlons le même langage. Y compris sur la monnaie car j’estime que le franc CFA est un inconvénient économique pour les pays d’Afrique. On ne peut pas être souverain à moitié.
Par ailleurs, il estime que son pays est capable de régler le problème du terrorisme islamiste dans la région mais il a besoin d’un soutien en terme de moyens. Évidemment, il est inquiet parce que le Tchad a connu des attentats très lourds et que les sources de financement des terroristes ne sont pas coupées. Nous avons été quasiment les seuls, lui en Afrique et moi en Europe, à contester l’intervention en Libye. Le coût de cette opération libyenne est spectaculaire mais ce bilan n’a pas été fait. Il serait ravageur pour ceux qui ont soutenu cette guerre.
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