Décidément, les manifestations contre les crimes décrétés antisémites ne font plus recette. Il n’y avait que quelques centaines de personnes place de la République à Paris dimanche 5 janvier 2020 pour réclamer « Justice pour Sarah » – « tuée car juive » – et gueuler contre le jugement qui a décidé de l’abolition du discernement de Kobili Traoré dans le meurtre de Sarah Halimi, dont RT nous apprend qu’elle s’appelle en réalité Lucie Attal.
Les personnes présentes réclamaient un second procès pour faire juger aux assises (et condamner, si possible à mort) celui qui a obtenu des circonstances atténuantes de la justice française avec sa « bouffée délirante » résultant de l’inhalation de haschich, un produit stupéfiant interdit à la consommation, au moyen d’une cigarette roulée.
Quand le CRIF crie au loup du matin au soir...
Est-ce la preuve d’un antisémitisme forcené du peuple français, qui a peut-être d’autres chats sociaux-économiques à fouetter, ou d’une indifférence devant la pression médiatique permanente qui exige de manifester à la moindre occasion pour une communauté qui elle ne se bouge pas tellement pour les autres ? Car ne soyons pas hypocrites, il s’agit bien de ça, de solidarité nationale qui normalement va dans les deux sens, et pas toujours le même.
C’est du moins ce qui est reproché à l’organisateur de cet énième défilé (il s’agissait du frère de la victime) – et à ses puissants relais – sur les réseaux sociaux, principalement. On le voit sur les images, il n’y a plus qu’un fragment de la communauté juive pour s’offusquer d’une décision de justice qu’elle juge défavorable, voire antisémite. Les oukases délirants d’un Francis Kalifat sont passés par là, quand il a décidé le 28 mars 2018 de qui avait le droit de manifester après l’assassinat de Mireille Knoll, distribuant les bons et mauvais points républicains, signe d’un autoritarisme surréaliste qui est resté en travers de la gorge du peuple français, mais aussi de la communauté juive non organisée, c’est-à-dire pas sous la coupe du CRIF.
C’est l’aspect ultracommunautaire de ces actions publiques qui dérange les Français, comprendre les Français de confession non juive. Une majorité à la fois écrasante et silencieuse qui n’a pas beaucoup la parole dans les médias et à qui le CRIF et la LICRA demandent, à chaque occasion, qu’elle soit justifiée ou pas, de se lever comme un seul homme et de faire « barrage à l’antisémitisme », un antisémitisme qui a le dos large, très large, trop large.
Qui sème le vent antimusulman et anticatholique...
L’inévitable Marek Halter, l’homme qui a survécu à trois ou quatre mille ans de persécutions chrétiennes et nazies, était présent. Prompt à accuser le camp d’en face et les antisémites qui s’en cachent, il a naturellement fustigé l’absence des curés et des imams (ces représentants des religions dominées qui se font régulièrement dénoncer, rabaisser, insulter par les médias pro-sionistes) qui auraient dû soutenir la communauté organisée et le sionisme, mais ça, l’écrivain ne l’a pas dit :
« On n’est pas assez nombreux. Je suis surpris de ne pas voir des curés et des imams »
L’écrivain Marek Halter est présent aujourd’hui pour #SarahHalimi, assassinée car juive. @ParisMatch pic.twitter.com/lsSR7PjL5m— Juliette Pelerin (@jupelerin) January 5, 2020
Et maintenant des images du rassemblement à Marseille avec le commentaire de Renaud Muselière, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur :
« Je suis très inquiet de cette décision de justice qui vient d’être prise (…) Face à une situation aussi injuste, si tout le monde peut se retrouver derrière la bannière bleu-blanc-rouge, c’est tant mieux ! »
La communauté juive française, aux opinions très diverses en réalité, ne doit pas se laisser enfermer dans les manipulations et jeux de pouvoir d’organisations radicales qui jettent en permanence de l’huile sur le feu, pour ensuite pleurnicher car elles obtiennent de moins en moins le soutien de toute la population. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Le respect et le soutien ne se décrètent pas, on ne peut l’exiger, surtout par le moyen de la menace.