« Je m’astreins d’habitude à ne pas commenter les décisions de justice, estimant que, rendues au nom du peuple et avec l’assentiment de la société, elles ne peuvent souffrir la contradiction, si ce n’est celle des parties prenantes.
Mais, concernant la décision tragique et ubuesque de ne pas juger l’assassin présumé de Lucie Attal-Halimi, sous prétexte de « bouffée délirante » ponctuelle, il y a une grave rupture de confiance et je ne peux croire que ce choix soit le reflet de ce que pensent les Français. »
Ce sera le test de dépendance (ou d’indépendance) ultime de la justice française face aux pressions communautaires : le grand rabbin de France vient de lancer un appel au garde des Sceaux, Nicole Belloubet, pour rejuger le meurtrier de Sarah Halimi et le faire condamner. Incroyable ! Rappelons que Kobili Traoré a été déclaré pénalement irresponsable, il a d’ailleurs été placé en HP aussitôt son forfait accompli. Mais cela ne suffit pas pour ceux qui veulent une autre justice, une justice communautaire qui bafouerait les lois de la République, dont ils se font pourtant les garants, les défenseurs et les inspirateurs. Nous avons relevé les pressions émanant du lobby sioniste français à propos de la décision des juges, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces personnes ne respectent pas la justice, qui est pourtant passée. Démonstration.
Consternée par la décision incompréhensible de la cour d’appel de Paris, qui conclut à l’irresponsabilité du meurtrier de #SarahHalimi parce que sous l'emprise du cannabis ! https://t.co/GPnQTnLecD
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) December 19, 2019
Si toi aussi, tu veux torturer une juive puis la défenestrer sans passer (pour si peu) le reste de ta vie en prison, fume un pétard avant de passer à l'acte. Tu en seras quitte pour quelques discussions avec des psychiatres. #Traore #SarahHalimi https://t.co/1RE27VeWWk
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) December 22, 2019
Sarah Halimi est morte défenestrée. L’auteur de ce crime - Il a reconnu les faits - est déclaré pénalement irresponsable, pour cause de bouffées délirantes à la suite de prise de cannabis. Si c’est l’application de la loi, alors il faut changer la loi. https://t.co/nzJCdMOFKs
— François de Rugy (@FdeRugy) December 22, 2019
Si c’était votre mère qui s’était fait fracasser la tête au point qu’aucun os de son visage n’ait pas été cassé, aux cris d’Allah Akbar et de sale juive, puis défenestrée agonisante et que l’assassin était libéré avec la bénédiction de la justice, que feriez-vous ? #SarahHalimi
— Frank-David Cohen (@Frankdavid) December 21, 2019
"Que les chauffards, les criminels et les terroristes se rassurent, aujourd'hui en France, une prise trop importante de psychotropes pourrait bien les absoudre de leurs crimes et délits pourvu qu'elle déclenche un délire" https://t.co/WXiIvjKPKQ via @LExpress
— Anne Rosencher (@ARosencher) December 20, 2019
On décrète l’antisémitisme cause nationale, on manifeste, dépose des gerbes,créé des prix, écrit des livres & des films, on va dans les écoles, parraine des projets & 1 matin, on a vraiment la sensation nauséeuse que la justice rit de nous avoir vus tant nous agiter.#SarahHalimi
— Emilie Frèche (@EmilieFreche) December 20, 2019
En considérant que l’assassin de #SarahHalimi est pénalement irresponsable pour cause de crise délirante aiguë liée à sa consommation de cannabis, la cour d’appel de Paris prend le risque de créer l’exception de « légitime défonce » https://t.co/uhvvv1rdih
— Alain Jakubowicz (@JakubowiczA) December 19, 2019
FOG – Meurtre de Sarah Halimi : la honte du 19 décembre
"En refusant de juger Kobili Traoré, l'auteur du meurtre antisémite de Sarah Halimi, la justice française a commis une faute. De quoi a-t-elle peur ?"
Bravo @fogiesbert !https://t.co/3ccQ9eHz1F— Noémie Halioua (@NaomiHalll) December 20, 2019
Retenez son visage. Retenez son nom. #SarahHalimi. Massacrée aux cris de « mort aux juifs » et « allah akbar ». Son assassin ne sera pas jugé. Le procès de l’antisémitisme n’aura pas lieu. Comme si être déséquilibré empêchait d’être antisemite. Pensée pour la famille. Colère pic.twitter.com/WQiGKXtE50
— Julien Bahloul (@julienbahloul) December 19, 2019
Le meurtrier #SarahHalimi ne sera pas jugé. La cour d'appel a estimé que son discernement était aboli au moment des faits pour cause de consommation de stupéfiant. Fumer un joint va-t-il devenir une circonstance atténuante ? A relire ce papier éclairant. https://t.co/NrhfAZkcOu
— Alexandre Devecchio (@AlexDevecchio) December 19, 2019
Aberration juridique : la consommation de stupéfiants (ou d'alcool) est considérée comme une circonstance aggravante, sauf quand elle provoque l'abolition du discernement. https://t.co/QbjBswOsSZ
— Judith Waintraub (@jwaintraub) December 19, 2019
La dangereuse dreyfussisation de l’affaire Sarah Halimi
On se souvient des pressions sur le garde des Sceaux de l’époque pour rejuger les membres du gang des Barbares, ceux qui avaient enlevé puis assassiné Ilan Halimi il y a 14 ans, pressions qui avaient débouché sur un durcissement jamais vu des peines, seul Youssouf Fofana ayant été déclaré responsable du meurtre direct du jeune Français de confession juive. Car cela change tout, dans notre pays : le meurtre d’un Français de confession juive déclenche aussitôt les circonstances aggravantes, ce qui n’est pas le cas pour les autres confessions.
Le rabbin Korsia met donc la pression maximale sur Belloubet, en invoquant une jurisprudence éventuelle :
Madame la Ministre, il est aisé de déceler la dangerosité d’un tel état de fait pour l’avenir. Il n’est pas pensable qu’une telle décision puisse faire jurisprudence. Car au-delà de ce crime odieux, on voit ici et là émerger d’autres dangers, parmi lesquels celui de la non-prise en considération de l’antisémitisme par la justice, alors que je sais les efforts de formation des magistrats que vous déployez en la matière. Mais, tandis que nous sommes engagés aux côtés des pouvoirs publics pour éradiquer ce virus qui ne cesse de muter en mettant en place tant des mesures éducatives que des sanctions lourdes visant à marquer la gravité de ce fléau, il y va de notre crédibilité collective de ne pas laisser ce crime impuni.
Sarah Halimi a beau avoir été assassinée par un fou, la folie doit être punie, uniquement parce qu’elle inclurait de l’antisémitisme. La qualification d’antisémite est donc détachée de la qualification de fou et même placée au-dessus pour pouvoir condamner un homme que les juges et les experts ont bien jugé taré. Pour finir, Korsia invoque la fête d’Hanoucca et la République, ce qui ne va pas forcément ensemble à moins de requalifier la République...
« En cette fête d’Hanouka, fête des Lumières, célébrée depuis le 22 décembre dans tous les foyers juifs et au lendemain de Noël, toutes deux synonymes d’espérance, je forme le vœu que le cri de colère et de douleur des proches de Mme Attal, ce cri qui est celui de l’ensemble de la Nation, soit entendu. Parce que nos petites lumières ont l’ambition de changer le monde tant elles instillent l’espérance alors que plus personne ne croit, j’en appelle à vos responsabilités afin d’éclairer enfin ce drame ignoble du procès digne et respectable qu’il mérite, pour que chacune et chacun puisse raviver la flamme de l’espoir, de la confiance, et de l’espérance qu’incarne la République.
Sachant que vous comprendrez l’esprit républicain qui m’anime, je vous prie de croire, Madame la Garde des Sceaux, en l’expression de ma très haute considération. »
Nous sommes donc devant un cas flagrant de pression communautaire sur un ministre de la République, et nous verrons si la République plie et rejuge l’auteur du meurtre.
La non dreyfussisation de l’affaire Paulette Guyon, Marie-Thérèse Philibert, Bernard Philibert et Renée Chevalier
À côté de cette « émotion » très exclusive, le quadruple crime de Noël 2016 (qui, pour les mêmes raisons, ne sera pas jugé) ne déclenchera pas la même demande de « justice » et la même tempête médiatique.
« Une déception probablement immense pour les familles des victimes, qui espéraient beaucoup du délibéré de la chambre de l’instruction de Grenoble. Mais les juges ont rendu leur décision ce matin : Fissenou Sacko, âgé aujourd’hui de 26 ans et auteur du quadruple meurtre de Noël 2016, ne sera pas jugé par la cour d’assises de la Drôme, "du fait de troubles psychiques ou neuropsychiques ayant aboli son discernement". » (La Provence)
Paulette Guyon 79 ans, poignardée dans son lit. Marie-Thérèse Philibert et son mari Bernard 65 ans, tués de 27 et 23 coups de couteau. Renée Chevalier 65 ans, reçoit une pierre sur la tête et décédera de ses blessures.
4 MEURTRES ET JUGÉ IRRESPONSABLE !https://t.co/siE5aaL0kL
— Emmanuelle (@EmmanuelleRST) December 18, 2019