Une nouvelle contre-expertise pratiquée sur l’homme soupçonné du meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, conclut à « l’abolition du discernement » du suspect au moment des faits, compromettant la perspective d’un procès, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
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Les parties civiles craignent que ces contre-expertises conduisent la juge d’instruction à ordonner un non-lieu. Une éventuelle décision en ce sens de la magistrate pourrait encore faire l’objet d’un recours devant la cour d’appel de Paris. « Comme les enfants et la famille de Sarah Halimi, nous attendions ce procès pour que justice leur soit rendue et pour que l’antisémitisme qui tue en France aujourd’hui soit aussi sur le banc des accusés », a réagi le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) dans un communiqué, souhaitant que soit laissée à un « jury populaire » d’assises « la possibilité de trancher le débat d’experts ».
Le caractère antisémite avait été retenu par la juge d’instruction, à l’issue d’un bras de fer avec le parquet et les parties civiles car les circonstances du meurtre de cette ancienne directrice de crèche confessionnelle, juive orthodoxe de 65 ans, avaient d’abord semblé confuses.