Dans cette vidéo en anglais (non sous-titrée), le visage de Nicolas Cage a été plaqué sur celui d’autres acteurs et actrices :
Depuis fin décembre, de nombreux articles reprennent l’information selon laquelle une nouvelle technique, basée sur l’intelligence artificielle, permet de remplacer un visage dans une vidéo. Les premières applications de ce programme, qui ont tourné sur le forum américain Reddit, consistent à coller la physionomie d’actrices connues, comme Gal Gadot, Emma Watson ou Scarlett Johansson, dans des extraits de films pornographiques.
« La facilité avec laquelle on peut y arriver est terrifiante », écrit Vice, qui annonce qu’il sera « dans quelques mois impossible de distinguer une image authentique d’une image contrefaite ».
Les photomontages d’actrices dans des scènes pornographiques n’ont pas attendu les outils numériques. De même, les effets spéciaux permettant d’insérer de manière crédible le visage d’un comédien disparu dans une séquence filmée, comme Marilyn Monroe dans le clip Dior (2012) ou le regretté Paul Walker dans le 7e épisode de la saga Fast and Furious (2015), n’ont rien de nouveau.
Plusieurs applications ont proposé le mashup des visages avec des discours ou des expressions faciales ajoutées. Mais l’inquiétude manifestée par les descriptions alarmistes des « Deepfakes » repose sur la conviction d’une expansion incontrôlée des falsifications, rendues plus aisées par un outil facile d’accès.
Cette appréciation doit être relativisée : l’algorithme, qui réclame une compétence de programmeur en deep learning, présente des défauts encore visibles. Toutefois, si l’emballement paraît prématuré, il n’en est pas moins significatif. Adossée à des références comme la série de science-fiction Black Mirror, la peur de la perte de contrôle des comportements à travers la manipulation des identités déploie un arrière-plan qui explique cette surchauffe.
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Trente ans après la première version du logiciel d’édition d’images, on peut proposer un bilan moins dramatique. La vérité étant une construction sociale, il ne suffit pas de produire un document trompeur pour modifier la réalité. Un mensonge crédible, comme celui de la possession d’armes de destruction massives par l’Irak de Saddam Hussein, suppose au contraire la mobilisation d’un réseau étendu d’institutions et d’autorités, qui acceptent de mettre leur crédibilité en jeu – sans pour autant réussir à tromper durablement une opinion publique qui dispose d’instruments de vérification autonomes.
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