C’est un jeune président en forme olympique (le baratin est une discipline olympique chez nous) qui a affronté ce dimanche 15 octobre 2017 au soir les forces de l’Information indépendante incarnées par le duo Anne-Claire Coudray, de TF1, et David Pujadas, récemment écarté du 20 Heures de France 2, l’invitation de TF1 ressemblant fort à un coup de pied de l’âne à la chaîne publique...
On dit que le journalisme est un quatrième pouvoir. C’est peut-être vrai, mais pas en France. Sur les sujets glissants, qui font en général déraper les dirigeants politiques, partagés entre la nécessité de mentir et le besoin de rassurer – la vérité brute étant trop difficile et à dire et à entendre –, les invités politiques ne craignent rien car les journalistes ont l’élégance de respecter le motus.
Très très léger aussi sur le terrorisme, l’islamisme, l’insécurité, l’immigration massive...#TF1EMacron
— Florian Philippot (@f_philippot) 15 octobre 2017
Macron a logiquement défendu son bilan, même s’il n’a pas encore tiré 6 mois ferme à l’Élysée, sortant deux trois mesurettes pour faire croire à une avancée sur les sujets qui préoccupent les Français au quotidien. On veut parler du chômage et de la reprise. On a eu droit au sempiternel discours d’espoir que les travailleurs et les chômeurs entendent depuis 40 ans.
#Macron "Il faut taxer tout le monde, en fonction des capacités de chacun. Mais il y a un seuil à ne pas dépasser" @pascalperri #GGRMC
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) 16 octobre 2017
On rappelle qu’à la fin des années 70, au moment où le chômage a commencé à croître méchamment en France, après le choc pétrolier pour les uns ou le choc libéral pour les autres (incarné par Giscard et avant lui la déréglementation financière), est né le discours sur l’Europe qui allait relancer la croissance de notre pays, alors que nos portes s’ouvraient toutes grandes au regroupement familial et à l’immigration massive.
« Je veux qu’il y ait un contrôle assumé. Il faut qu’on assure qu’il cherche bien de manière active un emploi et qu’il ne soit pas un multirécidiviste du refus. À côté de ça, nous devons nous engager à lui offrir des emplois. »
Depuis, rien n’a changé, les promesses sont toujours les mêmes, mâtinées de quelques vérités brutales, histoire de faire redescendre les Français encore par trop rêveurs sur terre, la terre du Marché, de la concurrence, mais pas de la concurrence entre les grandes entreprises du CAC 40, celles qui ont soutenu Macron dans sa campagne, la concurrence entre les travailleurs ! Ah la belle arnaque du libéralisme ! Il vend la liberté et le profit pour ceux d’en haut, la paupérisation et la guerre pour ceux d’en bas !
« Les réformes du code du travail ne sont pas une hyperlibéralisation qui va détruire des droits, on doit donner plus de souplesse aux entreprises »
C’est ça, on y croit ! Souplesse pour le grand capital, ceinture pour les petites entreprises, patrons et employés confondus. Au moins Macron ne nous prend-il pas en traîtres : à la différence de ses prédécesseurs, il a toujours annoncé la couleur libérale... tout en se défendant d’être « le président des riches », un truc qui lui colle à la peau depuis son « stage » chez Rothschild, allez savoir pourquoi.
Sur les sujets de politique extérieure, rien de nouveau ni de solide : le cap antinational est toujours de mise : « Les États-Unis, ce sont nos alliés ». Des alliés qui nous mettent sur écoute, qui bouffent notre industrie et les meilleurs morceaux de notre économie, qui nous affaiblissent en Afrique tout en nous faisant passer pour les derniers des colonialistes racistes génocidaires, qui nous arrosent de leur culture décérébrante... Alors oui, Macron a dit qu’il allait essayer de « multilatéraliser » Trump, ce qui n’est pas gagné.
« Je parle constamment au président américain parce que c’est mon devoir. Il est nécessaire de l’ancrer dans ce partenariat et dans ce multilatéralisme. »
Une validation de la PMA et un pseudo-blocage de la GPA pour la route et hop, c’est dans la boite : 10 millions de Français ont regardé, montrant par là-même qu’ils croient encore au processus démocratique et à ses accessoires théâtraux, dont cette émission. Prudent, intelligent, le président de la République s’est bien gardé d’avancer des choses qui pourraient très rapidement lui revenir dans la poire, exercice de vanité dans lequel ses deux prédécesseurs à l’Élysée ont littéralement sombré.