À la suite de l’entretien donné par Élisabeth Badinter le 6 janvier dernier sur France Inter, le rapporteur général de l’Observatoire de la Laïcité, Nicolas Cadène, avait vertement critiqué sur Twitter les propos de la philosophe. La réaction ne s’est pas fait attendre. Trois personnalités, dont le député Jean Glavany, ont annoncé suspendre leur participation au travaux de l’Observatoire. Des tensions qui ne datent pas d’hier.
Ambiance de scission au sein de l’Observatoire de la Laïcité. Le député socialiste Jean Glavany, Patrick Kessel, président du comité Laïcité République et ancien Grand Maître du Grand Orient de France, et Françoise Laborde, sénatrice (PRG) de Haute Garonne, ont annoncé dans un communiqué leur intention de suspendre leur participation aux travaux de l’institution dirigée par Jean-Louis Bianco. En cause, ce tweet en date du 6 janvier de Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire, qui s’en prenait à la philosophe Elisabeth Badinter.
L’attaque du rapporteur général visait les propos tenues par la philosophe sur les ondes de France Inter le matin même. Elle en appelait à ne plus céder au politiquement correct dans la défense de la laïcité :
« On ferme le bec de toute discussion sur l’islam en particulier ou d’autres religions avec la condamnation absolue que personne ne supporte : “Vous êtes raciste ou vous êtes islamophobe, taisez-vous !” Et c’est cela que les gens ne supportent plus : la peur, pour des gens de bonne foi, qu’on puisse penser que vous êtes raciste ou anti-musulman fait que vous vous taisez. C’est la meilleure arme qu’on pouvait trouver à l’égard des gens de bonne foi. »
Une sortie du rapporteur que n’ont pas franchement goûtée Jean Glavany, Patrick Kessel et Françoise Laborde. Dans ce communiqué publié le 11 janvier, ils dénoncent « la réaction du Rapporteur Général (...) dérisoire, risible et inacceptable ». Et d’ajouter : « Un petit Monsieur qui s’attaque à une grande dame, c’est dérisoire et risible ». Avant d’annoncer leur décision de « suspendre [leur] participation aux travaux de l’Observatoire de la Laïcité tant que le rapporteur général ne se sera pas excusé ou qu’il n’aura pas été désavoué ».