Le Premier ministre grec s’est entretenu mercredi soir avec la chancelière allemande et le président français, en marge d’un sommet entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Les dirigeants de l’Allemagne, de la France et de la Commission européenne ont sommé hier la Grèce de s’entendre avec ses créanciers internationaux plutôt que de chercher à obtenir des conditions plus avantageuses à des fins politiques.
« Les dernières propositions de réformes d’Athènes pour obtenir une nouvelle aide financière ne correspondent pas à ce qui a été convenu il y a une semaine et la balle est clairement dans le camp du gouvernement d’Alexis Tsipras », a déclaré la Commission européenne.
Redoubler d’efforts
Angela Merkel et François Hollande se sont entretenus en fin de soirée à Bruxelles avec le Premier ministre grec pour répéter ce message et sont convenus d’une intensification des discussions.
Les Européens ont compris « qu’il faut une solution viable » pour la Grèce, à court d’argent, a déclaré le Premier ministre grec, au sortir de la réunion qu’il a qualifiée de « très amicale ». Alexis Tsipras avait auparavant rencontré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Atmosphère constructive selon Berlin
Le porte-parole du gouvernement allemand a également évoqué mercredi soir un « échange de vues dans une atmosphère constructive sur l’état des discussions entre le gouvernement grec et les trois institutions » créancières du pays, UE, FMI et BCE.
La Grèce, dont la situation financière continue de s’aggraver, cherche à conclure un accord avec ses créanciers sur un ensemble de réformes économiques en échange d’une aide pour ne pas faire défaut sur sa dette à la fin du mois, quand elle pourrait devoir rembourser 1,6 milliard d’euros au fonds monétaire international (FMI). S&P abaisse encore la note de la Grèce
Standard & Poor’s a abaissé mercredi la note souveraine de la Grèce de CCC+ à CCC en estimant que la dette du pays n’était pas soutenable sans une forte croissance et de profondes réformes du secteur public.
Le report par la Grèce d’un paiement au Fonds monétaire international dû le 5 juin semble démontrer qu’elle privilégie les retraites et les dépenses publiques au service de sa dette, écrit l’agence de notation dans un communiqué.
La perspective de la Grèce est négative en raison du risque d’un assèchement encore plus prononcé des liquidités nécessaires au service de sa dette, à ses banques et à son économie, ajoute S&P.