La petite analyse d’E&R
Pas sûr que les « chicons en colère » arriveront à enrayer la montée du FN dans le Nord avec des « j’aime » et des clics. Le manque d’arguments politiques valables sidère quelque peu :
« Marine Le Pen veut faire du Nord un bon petit laboratoire. Mais nous, on n’est pas des rats de labo, on ne veut pas d’elle ! Elle représente l’inverse de la région. Ici c’est la convivialité, l’échange, la culture, le welsh, la bière, etc. Et si elle passe, tout ça, ça va disparaître. »
« Loïc Duhanez affirme qu’"On clique plus facilement sur les contenus avec des chatons. Et puis ’chaton’, ça rime avec De Saintignon". Selon le site, ce jeune homme croit en la force de l’humour contre "la haine dramatique" de Xavier Bertrand et Marine Le Pen. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont le sens de la formule : « Marine Le Pen n’aime pas les welsh welsh », « Chez nous on se met des races à la blanche mais pas que » ou « Pas de boulette biloute ». Eux, ce sont les créateurs de la page Facebook « Alcooliques, chômeurs, consanguins mais pas lepénistes », qui se surnomment aussi « les chicons en colère ». Ils ont décidé de lutter avec humour sur les réseaux sociaux contre la potentielle victoire de Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Selon un sondage récent, la liste de la présidente du FN est créditée de 42% d’intentions de vote au premier tour, contre 25% pour la liste Xavier Bertrand (Les Républicains) et 15% pour celle de Pierre de Saintignon (Parti socialiste). En cas de triangulaire au second tour, la liste FN conduite par Marine Le Pen l’emporterait largement, avec 46% des intentions de vote, loin devant celle de droite menée par Bertrand à 29% et celle de gauche de Saintignon, créditée de 25%.
C’est précisément ce sondage qui a motivé la création de la page Facebook il y a un mois, reprenant la fameuse banderole anti-chtis de supporters du PSG déployée au Parc des Princes en 2008. Plus de 11 000 se sont déjà prononcés comme fans.
Derrière cette page, une bande de potes, venue de Lille, Armentières, Roubaix et de toute la région. Elle tient à son anonymat, afin que « tout le monde puisse s’approprier » la cause. « C’est un mouvement qu’on a initié mais qui ne nous appartient pas. Aujourd’hui, les chicons en colère, ce sont les 11 000 personnes qui ont aimé la page », déclare l’un des administrateurs.
« On ne veut pas se réveiller le 14 décembre avec Marine Le Pen comme présidente de la région. On s’est dit qu’on n’allait pas laisser faire sans rien faire. »
Le groupe de chicons en colère s’est donc rassemblé entre amis avec « l’envie de rire de quelque chose qui nous inquiète beaucoup » et toucher « les gens qui se sentent délaissés par la politique ».
« La région a beaucoup souffert, il y a déjà beaucoup de stéréotypes, on ne veut pas en plus être taxés de lepénistes. »
Les chicons ne se disent pas militants et ne se revendiquent d’aucun parti. « On se fiche de la liste pour laquelle les gens votent tant que ce n’est pas pour Marine Le Pen, ce qu’on veut, c’est qu’ils votent ».
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Le député-maire de Boulogne-sur-Mer a créé une chanson anti-Marine Le Pen :