Ouf, 6 sur 7, on approche de la fin, les séries on recommencera pas, on lance une promesse en l’air et on la prend sur la gueule en rafale.
L’humour raffiné est celui qui est fondé sur une observation très fine de la réalité. Il réussit à la mettre en exergue et, tout en évitant les écueils de la lourdeur, des gros mots et autres facilités, il délivre un rire fin et racé de l’ordre de la volute bleutée qui sort d’une pipe d’opium, le soir, quelque part en Indochine, parmi les jonques.
L’humour raffiné semble s’adresser uniquement aux êtres supérieurs qui ont fait de grandes et longues études, on pense à Jacques Attali, major de l’ENA (bon, 3e) et de l’X (1er), devenu devin que personne n’écoute en bas, ou Macron, qui a raté Normale Sup (2 fois) mais réussi l’ENA et qui se fait pourchasser par les Gilets jaunes, ou Sarkozy qui n’a même pas dépassé la 5e. C’est pour ça que les Français l’ont aimé : un « petit Nicolas » président proche d’eux, sous-diplômé mais au fait des réalités du quotidien.
En réalité, l’humour raffiné – à ne pas confondre avec l’humour homosexuel qui tourne majoritairement autour de la rondelle – est saisissable par tous, mais tout le monde ne rira pas. Normalement, après une vanne raffinée, on doit répondre par un rire aristocratique où se mêlent grandeur (d’âme et de rang) et retenue (le populo dit coinçage). On rit, mais pas franchement – surtout pas ! –, on délivre un demi-rire très contrôlé (on dit pincé) pour montrer que la Raison garde ses droits. Les chiens ne sont pas lâchés, on n’est pas à la chasse.
Le rire aristocratique pincé aime les bons mots, les mots d’esprit, les aphorismes et les pensées, le domaine de Philippe Bouvard :
Il n’est pas certain qu’un public de 4e d’un bahut de Bobigny réagisse positivement à cette émission préhistorique peuplée de vielles badernes. Heureusement, dans l’étude qui suit, il y en a aussi pour les jeunes cons. Ici c’est pas écrit Intolérance !
Rappelons toutefois que l’humour raffiné suppose une certaine expérience de la vie. Par exemple, un jeune trou du cul de 15 ans qui ne connaît (le bienheureux) rien aux femmes ne pourra pas saisir la finesse de cette composition graphique :
Au début on idéalise les femmes, puis on les connaît. Cela pourrait être du Sacha Guitry, une des stars des Grosses Têtes de RTL. Un des avantages de l’humour raffiné, c’est que sous une forme raffinée, il peut taper dans toutes les autres familles de l’humour : aucune porte ne lui est fermée. Ici, on tape dans la politique migratoire allemande de la Merkel.
Cette photographie datant des années 30 nous plaît beaucoup à la Rédaction. Dans la même veine il y a l’humour raffiné allemand, toujours dans les années 30, et celui-ci parle de littérature. Ces deux personnes devisent avec un bonheur certain au sujet du livre d’une jeune Néerlandaise un peu coquine, la Amélie Nothomb de l’époque :
Le cliché suivant est raffiné mais il n’en a pas l’air, c’est une autre des définitions du raffinement. On y voit le président François Hollande savater un jeune Français de non-couleur à terre.
Que comprendre ? Eh bien que le pouvoir socialiste de l’époque était plus antifrançais qu’antiracaille, voyez-vous. Donc, ici, gros raffinement. D’ailleurs c’est même pas très drôle.
Après l’humour raffiné tragique, l’humour raffiné flippant, flippant pour les andouilles ou anxiogène pour les érudits. On est toujours sous Hollande, et le ministre du Travail de l’époque (aujourd’hui complètement oublié) était en fait la femme de paille de Badinter et des milieux d’affaires. Il s’agissait de déconstruire le Code du Travail tout en ayant l’air de libérer les Français d’un joug terrifiant, les lois qui entravent le travail, c’est-à-dire les acquis sociaux. Les conquis sociaux, nous aurait corrigé Ambroise Croizat.
On remarque que le rire raffiné revient souvent sur le politique, et ce n’est pas un hasard : il est fondamentalement politique, il touche aux lois des hommes en société. On peut paraître un peu pédants ou chiants dans un article censé être drôle, mais une étude sur l’humour n’est pas censée faire rire. De plus, nous sommes un site sérieux.
On aime beaucoup le Mamère – le montage, pas le bonhomme, qu était tout fier de célébrer le premier mariage gay à Bègles (le 5 juin 2004, en toute illégalité) – parce qu’il a été pensé. C’est fin, c’est drôle, c’est vivant, ça mérite un bon gros 19/20, on retire un point pour la typo, qui aurait pu être plus voyante ou plus adaptée.
On le disait précédemment, l’humour raffiné va se servir dans toutes les autres familles sans demander. Là, on en a une bonne qu’on aurait pu mettre dans la famille de l’Humour raciste mais ce n’est pas de l’humour raciste : c’est de l’humour fin, aiguisé, racé. On n’a plus droit au mot race mais racé on peut.
Dans le raffiné, il y a du visuel ou de l’écrit, tout fait ventre. Celui-ci est écrit mais paradoxalement très visuel par son sens du réel, un réel grandement exagéré mais c’est pour servir la cause :
On approche de la fin, on vous a préparé un petit feu d’artifices.
Attention : ce message s’adresse à nos lecteurs et amis de confession juive. Sur la photo de gauche dans le dernier montage, la personne n’est pas un déporté mais un joueur de football, en l’occurrence des années 80 à la Juventus de Turin, un club transalpin qui faisait courir plus vite ses joueurs en leur piquant les fesses, pour rigoler. Ces Italiens, quels farceurs !
Sinon le montage des pompes à essence a été réalisé avec la kollaboration du pôle graphique d’E&R, saluons ici leur abnégationnisme.
Quoi ?