Évacuons tout de suite le cas de l’humour antiraciste, qui n’est pas drôle du tout. Il est promu par les médias, il y a même des soirées intitulées rire contre le racisme, d’ailleurs organisées par les soutiens actifs d’une entité 100 % raciste au Proche-Orient, mais il ne pèse pas lourd dans l’opinion : vous n’entendrez jamais une vanne antiraciste dans un bistrot ou une soirée entre potes. Qui s’y risquerait serait regardé comme un animal bizarre, incongru, voire déplacé.
Les vannes racistes fonctionnent sur une hiérarchie supposée des races. Nous n’allons pas ici juger du bien-fondé des théories raciales ou antiracistes, mais de l’efficacité des humours qui leur sont associés. Pour parler crûment, les vannes anti-arabes nées dans la France des années 60 trouvent leur source dans les expatriés d’Algérie, et aussi des Français qui voyaient l’arrivée massive de travailleurs maghrébins d’un mauvais œil. Le sentiment de rejet ou d’incompréhension entre les communautés a engendré du racisme, mais aussi de l’humour. L’humour raciste n’étant pas forcément un humour de haine : cela pouvait être une forme d’acceptation comme le soulignait Coluche. En gros qu’est-ce que c’est ces Arabes qui viennent manger le pain de nos Portugais, la définition de l’assimilation à la française.
Les exemples qui suivent sont évidemment des illustrations, n’allez pas voir ça autrement. Chez E&R, malgré ce que disent les sionistes qui eux sont authentiquement racistes, de par leur religion et leur politique, nous ne sommes pas racistes, nous sommes lucides. Botter le cul à une racaille, est-ce raciste ? Pour un gauchiste oui, pour nous non, il s’agit juste de botter le cul d’un délinquant, quelle que soit la couleur de sa peau ou son origine ethnique, culturelle ou machin chose. Vous voyez la nuance ? Allez, en voiture Simone !
On remarque que l’humour dit raciste n’est pas forcément raciste, il se moque juste de caractéristiques culturelles ou traditionnelles – en les caricaturant à l’extrême – d’étrangers qui viennent ou vivent dans notre pays. C’est le cas du romantisme turc :
Parfois, la vanne cache plus ou moins une volonté de ne pas mélanger les gens, voire de les séparer définitivement dans un esprit non pas exterminationniste mais « chacun chez soi » :
On remarque qu’en France le racisme anti-arabe est beaucoup plus fort que le racisme antinoir, peut-être parce qu’il y a des Noirs en France depuis plus longtemps, et que cette différence a été globalement digérée.
Ce qui n’est pas le cas du nouvel humour antinoir qui est plus un humour anti-migrants ou anti-immigration de masse :
En vérité, l’humour est un marqueur double, celui d’un rejet mais aussi d’une acceptation. On se moque mais c’est une façon de dire bienvenue dans la famille, de bizuter les nouveaux entrants. Certes, ça ne résout pas les problèmes sérieux d’intégration ou d’assimilation, mais vanner quelqu’un (sauf si ça conduit à lui cogner dessus) est un signe de rapprochement. Bon, ensuite, c’est sûr, il y a vanne et vanne, vanne tendre et vanne dure, vanne empathique et vanne raide.
L’humour dit raciste n’est donc pas forcément fondé sur le racisme ou un désir de violence, il correspond parfois à une injonction en direction des peuplades différentes de se fondre dans le collectif, ou la République comme disent les gauchistes. Cela ne marche pas toujours mais la vanne, dans ce cas, sert à dénoncer ceux qui justement n’acceptent pas la France. Il s’agit alors vraiment, et de manière un peu paradoxale, d’un humour antiraciste :
Le comportement des racailles qui crachent sur la France, sur notre drapeau, mérite évidemment de se faire dénoncer en vannes. Pour le coup, c’est plus efficace qu’un discours d’un couillon de gauche immigrationniste ou d’un traître socialiste qui a besoin des voix des cités et qui se fout des conséquences sociales d’une telle concentration de gens qui ne se sentent pas vraiment français.
La dénonciation de l’angélisme gauchiste va loin, c’est pour cela que la droite identitaire associe la gauche à l’islamisme :
En face, et c’est de bonne guerre, on tente de dénigrer le nationalisme, amalgamé à du racisme :
Les gauchistes ne feront donc jamais de vannes racistes, sur les Noirs ou les Arabes, car cela leur a été interdit, mais du coup, ça les paralyse sur la réponse à donner à ceux qui détestent la France et qui y habitent pourtant. L’humour a donc un aspect correction, c’est un correcteur de différences, et la gauche préfère s’en prendre au Rassemblement national qu’aux racailles de banlieue. Attention, cela ne veut pas dire que la banlieue n’est peuplée que de racailles.
Il y a donc trois formes d’humour sur une échelle de racisme :
un humour de rejet (celui de Renaud Camus ou d’Henry de Lesquen)
un humour d’inclusion, même si cela n’apparaît pas au premier coup d’œil car il prend une forme critique (celui sur les joueurs pendant la Marseillaise)
et un humour antiraciste dirigé en fait contre les Français patriotes ou nationalistes, donc un humour raciste antifrançais (on espère qu’on a été clairs dans nos explications parce que nous-mêmes on a un peu de mal à suivre).