Un policier et sa femme ont été tabassés en novembre 2017 par quatre individus devant leurs enfants. Les agresseurs ont été appréhendés, mais la justice les a laissés libres avant le procès. Ça se passe en France, aujourd’hui.
Laisser libres des voyous capables de tabasser un policier et sa femme devant leurs quatre enfants est proprement insoutenable. À quoi joue la justice ? MLP pic.twitter.com/itNncy3PZP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 13 janvier 2018
Dans Le Figaro du 10 janvier 2018, un article est intitulé : « La Chancellerie n’entend pas céder à l’émoi des forces de l’ordre ». Les message est clair : la justice ne cèdera pas aux revendications des policiers.
- Nicole Belloubet, garde des Sceaux
« Hors de question d’ouvrir la boîte de Pandore »
Pour les autres requêtes, la Place Vendôme n’entend pas céder : la demande d’établir des peines planchers pour les délinquants ayant commis des violences sur des personnes dépositaires de l’autorité publique restera lettre morte. Contestées puis abolies lors du dernier quinquennat, il y a peu de chance que ces peines – qui concernaient d’ailleurs uniquement les récidivistes – soient rétablies pour une seule catégorie d’infraction.
De même, l’idée d’une suppression des aménagements de peines, en cas de violence sur les policiers, ne peut que hérisser les magistrats. « Hors de question d’ouvrir la boîte de Pandore et de susciter des revendications sur beaucoup d’infractions », souligne ce haut magistrat, tandis qu’à la Chancellerie on rappelle incidemment « l’égalité de tous devant la peine et le principe de l’individualisation de cette dernière ».
« Cheville cassée, côte cassée, gazé, pris des cailloux »...
Quand les policiers de la BAC de Sarcelles racontent leur quotidien
Après les récentes agressions de policiers à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), à Viry-Châtillon (Essonne) et près de la place de la République à Paris, les policiers ont à nouveau dénoncé « la haine anti-flics ».
Pour comprendre le quotidien des policiers dans les quartiers les plus sensibles, franceinfo a suivi le quotidien de la brigade anti-crimminalité (BAC) de Sarcelles (Val-d’Oise). La BAC de Sarcelles couvre quatre communes : Sarcelles, Villiers-le-Bel, Garges-lès-Gonesse et Saint-Brice-sous-Forêt, soit 150 000 habitants. Dans ce département, en 2017, 208 policiers se sont vus prescrire un arrêt de travail pour blessure en service.
« On va faire le tour du quartier, on va patrouiller et c’est de l’improvisation ». C’est avec ces mots que Jérôme, major de police et chef de la BAC de Sarcelles, résume sa journée de travail. Il a 25 « baqueux » sous ses ordres.
La patrouille se dirige vers un immeuble où « des gens se sont plaints que des jeunes vendaient des produits stupéfiants dans un hall » d’entrée. Le groupe de jeunes se laisse contrôler sans trop de difficultés jusqu’à ce que l’un d’eux hausse le ton, très rapidemment. Les fonctionnaires isolent très vite cet homme d’une vingtaine d’années pour éviter l’effet de groupe, souvent à l’origine des dérapages.
« Ils testent notre autorité surtout, explique Jérôme. Ce n’est pas la fête, c’est un contrôle de police. Il y a un minimum de discipline à observer. Et il y en a qui remettent ça en cause régulièrement. »
« Nous, le but c’est de contrôler. On ne veut pas aller à l’affrontement. Si on n’a pas le choix, on ira à l’affrontement. ’Force doit rester à la loi’ et on la fera appliquer. » (Jérôme, chef de la BAC de Sarcelles)
Un peu plus tard, les policiers sont appelés en renfort dans une autre rue. « Il y a des collègues de la BAC qui ont contrôlé un scooter démuni de clé, donc ils voulaient qu’on aille vérifier avec eux pour faire une protection au moment du contrôle », raconte Sébastien.
Une violence au quotidien
Comme beaucoup de leurs collègues, Jérôme et Sébastien ont eu du mal à supporter les images de la jeune policière rouée de coups de pieds à Champigny-sur-Marne et pourtant les violences font partie du quotidien de ces deux fonctionnaires expérimentés. En 17 ans de BAC à Sarcelles, Jérôme fait le compte de ses blessures.
« J’ai déjà eu : cheville cassée, vis dans la cheville, côte cassée, gazé de la tête aux pieds, pris des cailloux... Enfin, tout ce qu’on veut quoi. »
Il a déjà eu jusqu’à 70 jours d’incapacité totale de travail (ITT). C’était il y a quelques années. Sébastien, lui, se souvient d’une mission dans un appartement « où ça a complètement dégénéré ». Il a vu un collègue « se prendre des enchaînements de droites et de gauches en pleine tête ».
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