Après une visite en Israël, sur une base de l’US Air Force en Jordanie, le secrétaire étasunien à la Défense, Ashton Carter, a poursuivi sa tournée par l’Arabie saoudite hier.
Ce voyage était destiné à rassurer ses alliés au Proche-Orient après l’accord conclu sur le nucléaire avec l’Iran. Ainsi, M. Carter a rencontré mercredi (photo ci-dessus) le roi Salmane (qui se rendra aux États-Unis cet automne), avant un entretien avec son homologue saoudien, le prince Mohamed Ben Salmane Ben Abdel Aziz, pour leur faire part des desseins de l’administration Obama et cela dans un contexte de tension diplomatique également liée à l’enlisement de la coalition arabe au Yémen.
En effet, la semaine dernière, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, en visite à Washington, a insinué que la manne financière obtenue grâce à la levée des sanctions pourrait financer des « aventures dans la région ». Il s’(est fait menançant : « Si l’Iran essayait de commettre un acte malveillant dans la région, nous serions résolument engagés à l’affronter ! » Et de suggérer que si la République islamique cherchait à fabrique la bombe atomique, « ce sera très rapide et très facile » pour son pays d’acquérir à son tour de telles armes (probablement via le Pakistan).
Jeudi, le secrétaire à la Défense est arrivé à Bagdad pour y rencontrer des membres du gouvernement ainsi que le détachement étasunien déployé depuis la prise de contrôle de vastes zones de l’Irak par l’État islamique. L’armée irakienne s’est fixé pour objectif de reprendre deux villes du centre du pays : Ramadi (ville de près de 500 000 personnes à environ 110 km à l’ouest de Bagdad) et Falloujah (plus de 300 000 habitants) à 70 km de la capitale. Le Pentagone, tout en se limitant à la formation des soldats irakiens et en s’illustrant pas des frappes fantomatiques, insiste pour que Bagdad s’implique davantage sur le terrain tout en déplorant la présence d’éléments de l’armée iranienne et de ses auxiliaires issus des milices chiites.
Enfin, le représentant étasunien a achevé vendredi son périple diplomatique par une visite surprise à Erbil, la capitale du Kurdistan, au grand dam de Bagdad, qui voit d’un mauvais œil Washington traiter directement avec les Kurdes. Ces derniers connaissent un sort différent en Turquie, puisque après la mort de 32 personnes, dont de nombreux militants prokurdes, dans une attaque suicide lundi à Suruç, dans le sud-est du pays, Ankara a décidé de frapper le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses homologues syriens, sous couvert de frapper les jihadistes de l’État islamique.