Prévue, attendue, louée, honorée, exploitée, le pape François a donc effectué sa première visite au Temple Majeur de Rome, la synagogue sise dans le ghetto, dimanche 17 janvier 2016.
Pour l’occasion, le vicaire du Christ s’est présenté « en tant qu’Évêque de Rome » bien que sa démarche engage toute l’Église selon ses propres mots : « Lors de cette première visite que je fais dans cette synagogue en tant qu’évêque de Rome, je désire vous exprimer, en l’étendant à toutes les communautés juives, le salut fraternel de paix de cette Église et de toute l’Église catholique. » Dommage ! On aurait préféré que l’Église universelle soit en dehors du coup !
Accueilli dans l’après-midi par la présidente de la communauté juive de Rome, Mme Ruth Dureghello, puis par Renzo Gattegna, président de l’Union des communautés juives d’Italie (UCEI), et par le Grand rabbin de Rome, Riccardo Shmuel Di Segni, François est rentré dans une synagogue comble où 1500 personnes, la plus part appartenant à la communauté juive de Rome mais aussi d’Europe et du monde, dont de nombreux rabbins, l’attendaient. Étaient présents également les cardinaux Koch et Kasper, le président et président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens.
Madame Ruth Dureghello a prononcé le petit mot d’accueil dans lequel elle a tenu à affirmer que « tous doivent dire au terrorisme de s’arrêter. Pas seulement le terrorisme de Madrid, de Londres, Bruxelles ou Paris, mais aussi celui qui frappe tous les jours Israël ». Elle a remercié également le pape François pour avoir dit l’an dernier à une délégation juive qu’« une attaque délibérée contre Israël était de l’antisémitisme ». Et les attaques et les bombes contre la Palestine, le martyr des enfants et femmes palestiniens que sont-ils ? Juste des petits dégâts collatéraux du grand Israël ? Ni du racisme ni de la haine contre les arabes palestiniens ? On ne peut qu’être stupéfait de cette outrecuidance.
Le représentant du Christ sur terre, faut-il lui rappeler son rôle tellement cela a été occulté durant cette rencontre, a pris ensuite la parole dans un discours, sensiblement le même que ces messages humanitaristes. Écologie, terrorisme, violence, paix à construire, avenir bon à rechercher, furent les thèmes abordés sous l’angle des responsabilités particulières des catholiques et des juifs dans l’avènement de ces temps meilleurs, plutôt New Age d’une époque d’apostats et de décadents : « Ensemble, en tant que juifs et en tant que catholiques, nous sommes appelés à assumer nos responsabilités pour cette ville, en apportant notre contribution, avant tout spirituelle, et en favorisant la résolution des différents problèmes actuels. » Avant, le pape avait cependant rappelé que les juifs, selon l’expression chère de Jean-Paul II, sont nos « frères aînés » dans la foi. Mais de quelle foi parlent-ils, ces papes conciliaires, à des juifs qui refusent le Christ et ont rompu leur alliance avec Dieu en ne reconnaissant pas son Fils comme le Messie ?
50 ans de Nostra Aetate obligent, François a tenu à saluer l’approfondissement persévérant et constant de « la dimension théologique du dialogue judéo-chrétien » selon l’expression pontificale, que les Pères et les docteurs de l’Église d’avant Vatican II avaient cependant traitée et résolue dans un dimension surnaturelle centrée sur le Christ, pierre angulaire de la doctrine catholique traditionnelle.