Une réflexion publiée par un prêtre anonyme sur le site Catholic Voices pose la question : des activistes homosexuels ont-ils pesé indûment sur le résultat du synode sur la famille qui s’est achevé il y a un peu plus d’une semaine au Vatican ? Peut-on parler d’une « mafia gay » parmi le clergé ?
C’est par souci de l’Eglise qu’il a décidé de s’exprimer, non sans distinguer parmi les homosexuels devenus prêtres ceux qui malgré leur attraction homosexuelle désordonnée vivent de manière chaste le célibat sacerdotal, ceux qui contreviennent à leurs engagement en vivant avec un autre homme voire en multipliant les partenaires, et ceux qui abusent des jeunes. Mais pour ce prêtre, il est certain que nombre d’ecclésiastiques homosexuels existent dans l’Église.
Il attribue à une double réalité le fait que des jeunes hommes homosexuels aient afflué dans les séminaires au cours des années 1970 et 1980 : d’une part, dans le sillage de Vatican II, la pénurie de vocations était devenue dramatique en même temps que les jeunes « gays » trouvaient dans la prêtrise une manière commode de dissimuler leur attraction qui risquait de leur valoir le rejet dans leur propre famille ; ils y trouvaient en outre un réconfort spirituel face à leur propre confusion. Mais aussi la proximité de gens « comme eux » : « Une profonde fraternité s’est créée entre eux et elle a forgé ce qui allait devenir une sous-culture à part entière et secrète parmi les rangs du clergé de l’Église catholique. »
Certains d’entre eux ont respecté le célibat et la chasteté, d’autres non. Et ce sont ceux-ci qui, pour pouvoir rester au sein de l’Église, « ont été sexuellement actifs entre eux afin d’éviter au maximum le scandale ». « Il suffisait d’un langage codé et de certains types de regards pour s’identifier entre eux », assure l’auteur de l’article. Et les laïques ignoraient tout de leurs vies sexuelles : « ces prêtres se contentaient de rester au placard ».
Les problèmes ont commencé lorsque les plus mauvais d’entre eux, incapables de « respecter les règles non écrites » de leur sous-culture, « ont commencé à séduire des laïques ou abuser de jeunes garçons » : l’auteur y voit le début du scandale des prêtres pédophiles où « dans 90 % des cas, il s’agissait d’hommes gays qui forçaient des garçons post-pubères ». « Naturellement d’autres prêtres gays, qui étaient des hommes honnêtes, étaient horrifiés par cela. Mais la peur qui leur venait de leurs propres vies cachées les a empêchés d’agir. Des prêtres qui se trouvaient au sein de cette sous-culture gay, ou qui à tout le moins en connaissaient l’existence et qui l’acceptaient, se sont trouvés exposés au chantage et aux accusations non dénuées d’hypocrisie. La conséquence scandaleuse en a été que des prêtres qui auraient dû être défroqués ont été envoyés dans d’autres paroisses. Ce que nous savons maintenant avec le recul, c’est que ce réseau de prêtres gays protégeait les siens, y compris les plus déplorables, de peur d’être exposés à grande échelle et d’en subir le scandale. »
Par la suite, à mesure que les homosexuels qui se comportaient le mieux vieillissaient et obtenaient de l’avancement, et que le monde « acceptait » de mieux en mieux l’homosexualité, ils ont dû trouver plus difficile de ne pas rendre leur orientation publique, estime l’auteur de l’article de Catholic Voices. « Cette tension impossible entre l’image publique et la vie privée, on l’a vue au grand jour lorsque le cardinal-archevêque d’Écosse a causé un scandale. Alors qu’il était un grand défenseur de l’enseignement de l’Église sur la place publique il s’est révélé qu’il s’en prenait aussi à des séminaristes quand il était pompette. »
Secret, peur du scandale, besoin de se protéger et de se perpétuer : les conditions étaient toutes là pour la mise en place d’une mafia d’autant plus puissante, mais aussi pesante, que les intéressés montaient dans la hiérarchie et avaient d’autant plus peur de voir leur secret mis au jour.
L’article rappelle les mots de Benoît XVI sur « les loups » au moment de son élection, mais aussi à propos d’un « puissant lobby gay » que le pape François a lui aussi évoqué. Benoît XVI lui-même avait décidé de couper la source en interdisant l’admission au sacerdoce des hommes ayant une tendance homosexuelle profonde : « Cela suggère qu’il comprenait que la vraie nature des crimes d’abus sexuels n’était pas en réalité pédophile mais homosexuelle ». Chose que les grands médias n’ont pas voulu dire ni admettre.