Les choses vont vite, dans l’Amérique de Donald Trump. À peine nommé, Michael Flynn saute. Sous la pression de l’administration Obama, qui a encore de l’influence, ou du pouvoir profond, qui n’a jamais admis le tropisme pro-russe de Flynn, ou tout simplement de la législation américaine, qui ne plaisante pas avec les principes, toujours est-il que Trump perd son premier gros appui de campagne. Flynn l’avait en effet soutenu dès le départ, alors que personne ne donnait le futur président gagnant.
La raison technique pour laquelle Flynn a dû renoncer à son poste – il venait d’entrer en fonctions depuis un mois seulement – c’est qu’avant même d’être intronisé, il a évoqué avec l’ambassadeur russe à Whashington, Sergey Kislyak, le dossier des sanctions. Voulant évidemment revenir dessus, comme Trump l’avait promis. Un échange de bons procédés avec Moscou, qui n’a pas plu à l’administration Obama, ni aux médias aux ordres du Pouvoir profond.
Il y a à peine deux mois, Obama durcissait ses sanctions à l’égard de la Russie, accusant ce pays d’ingérence dans les élections américaines. Chose dont les Américains sont pourtant coutumiers, via la CIA et ce, dans le monde entier, enfin, quand ça les concerne géostratégiquement. Poutine n’a jamais caché sa préférence pour Trump, lors de la campagne américaine, vu les déclarations belliqueuses et parfois à la limite de la folie d’Hillary Clinton. Des promesses de guerre qui n’ont peut-être pas trouvé écho dans le peuple américain, sevré de « bodies » qui rentrent dans des cercueils ou des sacs noirs à la maison.
« Malheureusement, et en raison du rythme rapide des événements, j’ai par mégarde livré des informations incomplètes au vice-président et à d’autres, sur mes entretiens téléphoniques avec l’ambassadeur russe. »
Pour finir sur Flynn, il a menti à Mike Pence, son futur vice-président, en déclarant que sa conversation avec l’ambassadeur russe n’avait pas porté sur les sanctions. Tout l’objet de ce simple appel était de rassurer la Russie. On ne plaisante pas avec les principes, outre-Atlantique ! C’est la paire formée par le Washington Post et le New York Times qui a balancé le contenu de la conversation vendredi 10 février 2017. D’après ces titres très proches du Système, pour ne pas dire représentatifs du Système, cette erreur de Flynn le rendait vulnérable à une tentative de chantage russe.
Désormais, le nom du général Petraeus, l’ancien directeur de la CIA, circule. Pour l’instant, l’interim est assuré par le général Kellog.