J’ai rencontré cet ancien chef des Forces spéciales au début de l’été. Cet interview permet de mieux cerner la réflexion de celui qui murmure à l’oreille de l’homme le plus puissant du monde.
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Général, ancien chef des Forces spéciales de l’US Army, Michael Flynn a été le directeur du renseignement militaire américain (DIA) de 2012 à 2014, avant de rompre avec l’Administration Obama. Son désaccord portait sur la politique américaine en Syrie, justement. Flynn est devenu ensuite le principal – et quasiment l’unique – conseiller du candidat Trump en matière de politique étrangère et de défense, le seul qui, par exemple, l’accompagnait aux briefings réguliers des candidats avec les services de renseignements. La presse américaine l’a un temps pressenti comme un potentiel vice-président avant que Pence ne soit choisi.
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Aujourd’hui, après l’élection de Trump et alors qu’Obama entame sa dernière tournée européenne avec pour but de rassurer ses homologues sur les intentions de son successeur, cet entretien avec Michael Flynn prend tout son sens. Cet interview permet de mieux cerner la réflexion de celui qui murmure à l’oreille de l’homme le plus puissant du monde. Sur la Syrie – le dossier brûlant de la prochaine Administration -, Daech, l’islam, le Moyen Orient, la diplomatie, la guerre, Flynn se livre, sans langue de bois, comme il se doit pour un fervent partisan de Donald Trump.
Il faut admettre que le fil de sa pensée est parfois malaisé à suivre – chacun en jugera en regardant ce document vidéo – mais Flynn dessine une vision du monde, qui est peut-être celle de Trump : une volonté de se désengager des crises mondiales, mâtinée d’une envie d’en découdre, pour rendre l’Amérique « great again ».
On le sait, l’isolationnisme initial des présidents américains va souvent de pair avec une sur-réaction et un aventurisme militaire lorsque surgissent des évènements imprévus ; on se souvient de Georges W. Bush.