Les tentatives des États-Unis d’accélérer le renversement du président syrien Bachar el-Assad engendreront des conséquences désastreuses, a estimé le New York Times, évoquant la stratégie militaire de l’armée américaine en Syrie.
La campagne militaire américaine n’est guidée par aucune stratégie rationnelle et risque d’aggraver encore la situation sur place. L’administration de Barack Obama, en plein désarroi face à la puissance de l’État islamique, a décidé d’intensifier sa campagne en Syrie, qui ne prévoit pourtant pas de démarches concrètes ni cohérentes pour régler le conflit syrien, estiment les journalistes du New York Times.
Au lieu d’avancer des projets de plus en plus agressifs et contradictoires, les hommes politiques américains auraient dû réfléchir à la légitimité des opérations militaires en Syrie, notamment des frappes aériennes et du soutien accordé à certains groupes de rebelles.
Les législateurs des États-Unis se montrent majoritairement indifférents à l’endroit des actions militaires du président, agissant en Syrie sans autorisation formelle du Congrès, souligne le New York Times.
Le plan des « trois R »
Entre-temps, le secrétaire US à la Défense Ashton Carter a confirmé une amplification prochaine de la campagne américaine en Syrie, avec notamment une intensification des bombardements américains ciblant les positions les djihadistes, ainsi qu’une opération terrestre.
Intervenant au Sénat, M. Carter a donné des précisions sur le plan des « trois R », soit Raqqa, Ramadi et raids. Selon lui, les forces armées américaines en Syrie se concentreront sur Raqqa, fief des terroristes en Syrie, ainsi que sur Ramadi, chef-lieu de la province irakienne d’Anbar. Pour cela, le gouvernement projette de déployer des troupes terrestres pour soutenir les forces militaires locales, ces dernières étant maîtres du jeu dans ces localités. Ensuite, le plan de Carter prévoit de mener des raids pour capturer et éliminer les dirigeants djihadistes.
Les USA embourbés dans la guerre… mais contre qui ?
Mais en assumant un rôle prépondérant dans les combats en Syrie, les États-Unis se trouvent impliqués dans une nouvelle guerre moyen-orientale, indique le New York Times. Et chaque pas vers l’amplification de la campagne militaire des USA au Moyen-Orient fomente davantage leur désir d’y prendre une part de plus en plus active.
Souhaitant aussi renverser le régime d’Assad, ils se retrouveraient par conséquent en état de guerre avec la Russie et l’Iran. De surcroît, si Washington fait tomber Bachar el-Assad, cela favoriserait la puissance de l’État islamique, ce qui enfanterait de nouveaux carnages sanglants.