TV Magazine a rencontré l’acteur chez lui à l’occasion de la diffusion ce lundi 2 novembre sur France 3 d’Alain Delon, cet inconnu.
France 3 diffuse Alain Delon, cet inconnu, un portrait plutôt flatteur. En êtes-vous fier ?
J’en suis surtout heureux. D’autant qu’on ne m’a demandé ni mon avis ni d’y participer. J’ai appris l’existence de ce portrait par mes avocats suisses, contactés pour des problèmes de droit. Et, quand j’ai vu ce film, j’ai dit bravo. Je l’ai trouvé remarquable, magnifique. J’ai été très sensible au titre : Alain Delon, cet inconnu.
Pour quelle raison ?
Les gens ignorent beaucoup de choses sur moi... Ils vont découvrir ce que je n’ai jamais montré.
Par exemple ?
Combien sont-ils à savoir que j’ai passé mon enfance en prison ? Du moins dans la cour de la prison de Fresnes – mon père adoptif y était gardien –, où je jouais avec d’autres enfants de gardiens. En revoyant ces images, j’ai ressenti de l’émotion. J’étais vraiment secoué... Ça m’a mis la larme à l’œil. [...]
On dit que vous faites peur...
C’est une connerie ! Ça m’a suivi toute ma vie, mais c’est une connerie noire ! J’ai l’habitude de dire que je ne fais peur qu’aux imbéciles. Il n’y a qu’eux qui ont peur moi. Je n’ai jamais fait peur à Visconti, à Clément, à Melville... Cela m’a même empêché de tourner avec certains réalisateurs, Truffaut par exemple. [...]
En parlant de migrants, Nadine Morano a dit récemment que la France était un pays de race blanche. Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai pas envie de juger ou d’en discuter. Juste une question : « Le Kenya est un pays de quelle race ? ». Les gens sont noirs. C’est une polémique ridicule, grotesque, qui n’a aucun sens. Elle a des c... de tenir comme elle tient et de dire : « Je vous emmerde tous, je dis ce que je pense et je continuerai à le dire ». Chapeau !
Que pensez-vous de la politique menée par François Hollande et Manuel Valls ?
J’ai connu la France du général de Gaulle et c’était autre chose. Depuis, elle a été plutôt en se dégradant. Gauche, droite, tous les coups sont permis. Ce qui se passe est dégueulasse, d’où le désintérêt des Français pour la politique.
Vous vous étiez déjà exprimé sur la montée de Front national. Aujourd’hui, qu’en pensez-vous ?
Je suis un ami de Jean-Marie Le Pen depuis cinquante ans. Mais, sur le Front national, j’ai simplement dit que je trouvais ça normal que les gens se rapprochent de ce parti parce qu’ils en ont marre. Marre de tout ! Et c’est pour ça qu’ils sont prêts à aller n’importe où. Je le confirme : les gens ne savent plus où ils en sont, alors pourquoi pas le Front national...