On pourra toujours discuter à l’infini de la valeur exacte de ce nombre, qui dépend de la qualité des données utilisées – or on sait maintenant que Pfizer n’est pas vraiment très net sur ce point. Mais l’essentiel n’est pas là : il est de savoir, via les retours sur les effets indésirables des vaccins, et le facteur – lui aussi sujet à discussion – de sous-déclaration de ces effets indésirables, si le remède est pire que le mal. Et la réponse est sans aucune ambiguïté possible : oui, vu que « sauver une vie » nécessite d’en sacrifier beaucoup d’autres, ce qui n’est pas une conception très standard de la médecine.
Je vous propose ci-dessous la traduction d’un article original paru le 1er novembre sur le compte Substack de Toby Rogers, un Australien qui aime les chiffres et les statistiques, en particulier sur l’autisme, sujet de sa thèse de doctorat.
Une chose amusante est arrivée cet après-midi. Pas drôle comme quand on s’exclame « ha ha ! ». Plutôt drôle comme dans, « ohhhhh c’est comme ça que la FDA truque le processus... ».
Je lisais le document des CDC intitulé Guidance for Health Economics Studies Presented to the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP), 2019 Update et je me suis rendu compte que l’analyse bénéfice-risque lamentable de la FDA en rapport avec la demande d’autorisation d’utilisation d’urgence (Emergency Use Authorization, EUA) de Pfizer pour le vaccin des enfants de 5 à 11 ans viole de nombreux principes du guide d’orientation des CDC. Ce document décrit 21 points que toute étude d’économie de la santé relative aux vaccins doit respecter, et l’analyse bénéfice-risque de la FDA en a violé au moins la moitié.
Aujourd’hui, je veux me concentrer sur un seul facteur : le nombre de vaccinations nécessaires (NVN). À quatre endroits différents, le document d’orientation des CDC mentionne l’importance de déterminer ce nombre de vaccinations nécessaires. Je ne me rappelais pas avoir vu un NVN dans le document sur l’analyse bénéfice-risque de la FDA. J’ai donc vérifié à nouveau cette analyse et, bien sûr, il n’y avait aucune mention d’un NVN.
Comme la FDA n’a pas fourni de NVN, je vais tenter de le faire ici.
Tout d’abord, un peu de contexte. Le nombre de personnes à traiter (NPT) pour prévenir un seul cas, une seule hospitalisation, une seule admission en soins intensifs ou un seul décès, est un moyen standard de mesurer l’efficacité de tout médicament. Il s’agit d’un outil important car il permet aux décideurs d’évaluer les compromis entre un nouveau médicament, un autre médicament existant ou l’inaction. Dans la recherche sur les vaccins, le terme équivalent est le nombre de vaccinations nécessaires (NVN, parfois aussi appelé NNV) pour prévenir un seul cas, une seule hospitalisation, une seule admission en soins intensifs ou un seul décès (cela fait quatre NVN différents que l’on peut calculer).
L’industrie pharmaceutique déteste parler du NVN et elle déteste encore plus en ce qui concerne les vaccins Covid-19, car le NVN est si ridiculement élevé que ce vaccin ne pourrait passer aucune analyse bénéfice-risque honnête.
En effet, il y a environ un an, j’ai innocemment demandé sur Twitter quel était le NVN pour les vaccins contre les coronavirus :
Big Pharma a envoyé une nuée de trolls pour m’attaquer et ses hommes de main ont publié des articles à charge sur moi en dehors de Twitter pour me punir d’avoir posé la question. Bien sûr, aucun des trolls de Pharma n’a fourni d’estimation du NVN pour les injections de Covid-19. Ce qui prouve que nous sommes exactement au-dessus de la cible.
Divers économistes de la santé ont calculé un NVN pour les vaccins Covid-19.
Ronald Brown, économiste de la santé au Canada, a estimé que le NVN pour prévenir un cas unique de coronavirus est de 88 à 142.
D’autres ont calculé que le NVN pour prévenir un seul cas était de 256.
Des chercheurs allemands et néerlandais, utilisant un vaste ensemble de données (500 000) provenant d’une étude sur le terrain en Israël, ont calculé un NVN compris entre 200 et 700 pour prévenir un cas de Covid-19 avec l’injection d’ARNm commercialisée par Pfizer. Ils sont allés plus loin et ont calculé que « le NVN pour prévenir un décès se situe entre 9 000 et 100 000 (intervalle de confiance de 95 %), avec 16 000 comme meilleure estimation ».
Vous pouvez comprendre pourquoi Big Pharma déteste tant ce chiffre (je peux imaginer les différentes sociétés de relations publiques de Big Pharma envoyer un message « Tout le monde sur le pont ! » en ce moment pour dire à leurs trolls d’attaquer cet article). Il faudrait injecter un grand nombre de personnes pour constater un quelconque bénéfice et plus le nombre de personnes injectées est élevé, plus les bénéfices potentiels sont annulés par les effets secondaires considérables des injections.
En outre, le NVN pour prévenir un seul cas n’est pas une mesure très significative car la plupart des personnes, en particulier les enfants, se rétablissent d’elles-mêmes (ou même plus rapidement avec l’ivermectine si le traitement est précoce). Les chiffres que les responsables des politiques de santé devraient vraiment vouloir connaître sont le NVN pour prévenir une seule hospitalisation, une seule admission en soins intensifs ou un seul décès. Mais comme le NVN pour prévenir un seul cas est déjà si élevé, et que les effets indésirables importants des vaccins contre le coronavirus sont en moyenne de 15 % à l’échelle nationale, l’industrie pharmaceutique et la FDA n’osent pas calculer un NVN pour les hospitalisations, les soins intensifs et les décès, car alors personne ne prendrait jamais ce produit (bye bye les 93 milliards de dollars de revenus annuels).
Augmentation de la mortalité toutes causes confondues dans l’essai clinique Pfizer sur des adultes
Comme l’explique Bobby Kennedy [Robert Kennedy Jr., NdT], l’essai clinique de Pfizer sur des adultes a montré une augmentation alarmante de la mortalité toutes causes confondues chez les vaccinés :
Dans l’essai clinique de 6 mois de Pfizer sur des adultes – il y a eu 1 décès COVID sur 22 000 dans le groupe vacciné (“traitement”) et 2 décès COVID sur 22 000 dans le groupe placebo (voir tableau s4). Donc NVN = 22 000. Le problème est qu’il y a eu 5 décès par crise cardiaque dans le groupe vacciné et seulement 1 dans le groupe placebo. Ainsi, pour chaque vie sauvée grâce au Covid, le vaccin Pfizer en tue 4 par crise cardiaque [NdT : Pfizer ne présente évidemment pas les choses de cette manière, mais si on s’en tient aux données brutes, dans une étude clinique on ne peut pas “oublier” ces décès en les mettant sur le compte de “pas de chance”.]. La mortalité toutes causes confondues au cours de l’étude de 6 mois était de 20 dans le groupe vacciné et de 14 dans le groupe placebo. Soit une augmentation de 42% de la mortalité toutes causes confondues chez les vaccinés. Le vaccin perd pratiquement toute son efficacité après 6 mois et l’étude a donc dû être écourtée. Ils ont levé l’insu et offert le vaccin au groupe placebo. À ce moment-là, la courbe d’augmentation des dommages avait depuis longtemps croisé celle de la diminution de l’efficacité.
L’ancien journaliste d’investigation du New York Times, Alex Berenson, a également écrit sur les mauvais résultats obtenus par les vaccinés lors de l’essai clinique de Pfizer sur des adultes. Berenson a été banni à vie de Twitter pour avoir publié les données des essais cliniques de Pfizer.
Pfizer a tiré les leçons de l’essai sur les adultes et, lorsque la compagnie a mené un essai de son vaccin à ARNm sur des enfants âgés de 5 à 11 ans, elle a délibérément choisi un essai de trop faible effectif (2 300 participants seulement) et trop court (suivi de deux mois seulement) afin de dissimuler les effets néfastes.
Estimation d’un NVN chez les enfants de 5 à 11 ans à l’aide des données des essais cliniques de Pfizer
Toutes les estimations du NVN ci-dessus sont basées sur des données concernant des adultes. Chez les enfants, le NVN sera encore plus élevé (plus le risque est faible, plus le NVN pour éviter un seul cas est élevé). Les enfants âgés de 5 à 11 ans présentent un risque extrêmement faible de décès dû au coronavirus. Dans une méta-analyse combinant les données de 5 études, les chercheurs de Stanford Cathrine Axfors et John Ioannidis ont trouvé un taux médian de létalité de l’infection (IFR) de 0,0027 % chez les enfants âgés de 0 à 19 ans. Chez les enfants âgés de 5 à 11 ans, le taux de létalité est encore plus faible. Selon l’étude à laquelle on se réfère, le Covid-19 est légèrement moins dangereux ou à peu près équivalent à la grippe chez les enfants.
Combien d’enfants faudrait-il donc injecter avec l’ARNm de Pfizer pour éviter une seule hospitalisation, une seule admission en soins intensifs ou un seul décès ?
Examinons la demande d’autorisation d’utilisation d’urgence de Pfizer et l’analyse bénéfice-risque de la FDA. De l’aveu même de Pfizer, il n’y a pas eu d’hospitalisation, d’admission en soins intensifs ou de décès dans le groupe de traitement ou le groupe témoin de leur étude portant sur 2 300 enfants âgés de 5 à 11 ans.
Donc, le nombre de vaccins nécessaires pour éviter une seule hospitalisation, une seule admission en soins intensifs ou un seul décès, selon les propres données de Pfizer, est infini. ∞. Pas le bon genre d’infini comme Dieu, l’amour, le temps ou l’univers. C’est le mauvais genre d’infini comme dans le cas où vous pourriez vacciner tous les enfants âgés de 5 à 11 ans aux États-Unis et ne pas empêcher une seule hospitalisation, une admission en soins intensifs ou un décès dû au coronavirus, selon les propres données des essais cliniques de Pfizer telles que soumises à la FDA. Bien sûr, Pfizer aime ce genre d’infini, car cela signifie des profits infinis. (Techniquement parlant, le résultat est « indéfini » car mathématiquement, on ne peut pas diviser par zéro, mais vous comprenez ce que je veux dire).
Estimation d’un NVN et d’un modèle bénéfice-risque chez les enfants âgés de 5 à 11 ans à l’aide des données limitées disponibles
Tout le monde sait que Pfizer n’a même pas essayé de mener un essai clinique responsable de son injection d’ARNm chez les enfants âgés de 5 à 11 ans. Pfizer aurait pu soumettre à la FDA une serviette en papier avec les mots « C’est tout bon ! » écrits au crayon et le VRBPAC [Vaccines and Related Biological Products Advisory Committee, NdT] aurait approuvé l’injection. Ils sont tous dans le même cartel et ils attendent tous avec impatience leur énorme rémunération.
Mais ne soyons pas comme Big Pharma. Au lieu de cela, essayons d’obtenir une meilleure estimation basée sur des données réelles. Avec le temps, d’autres développeront une estimation beaucoup plus sophistiquée (par exemple, Walach, Klement et Aukema, en 2021 ont estimé un NVN pour 3 populations suivant le nombre de « jours après la dose »). Mais pour nos besoins ici, je pense qu’il existe un moyen beaucoup plus facile d’obtenir une estimation approximative du NVN pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.
Voici le modèle pour les bénéfices :
Au 30 octobre 2021, les CDC ont déclaré que 170 enfants âgés de 5 à 11 ans étaient décédés de maladies liées au COVID-19 depuis le début de la pandémie. (Cela représente moins de 0,1 % de tous les décès liés au coronavirus à l’échelle nationale, même si les enfants de cet âge représentent 8,7 % de la population américaine).
L’injection d’ARNm de Pfizer ne « fonctionne » que pendant environ 6 mois (elle augmente le risque au cours du premier mois, offre une protection modérée au cours des mois 2 à 4, puis l’efficacité commence à diminuer, c’est pourquoi toutes les modélisations de la FDA n’ont utilisé qu’une période de 6 mois). Toute modélisation devrait donc être basée sur l’efficacité du vaccin pour les 57 (170/3) enfants qui auraient pu mourir d’une maladie liée au COVID au cours d’une période de 6 mois.
Au mieux, l’injection d’ARNm de Pfizer pourrait être efficace à 80 % contre les hospitalisations et les décès. Ce chiffre provient directement de la modélisation de la FDA (p. 32). Je me contorsionne pour donner à Pfizer le bénéfice du doute car, encore une fois, l’essai clinique de Pfizer n’a montré AUCUNE réduction des hospitalisations ou des décès dans ce groupe d’âge. Ainsi, l’injection de deux doses de Pfizer à l’ensemble des 28 384 878 enfants âgés de 5 à 11 ans (ce que veut faire l’administration Biden) sauverait, au plus, 45 vies (0,8 d’efficacité x 57 décès qui auraient autrement eu lieu pendant cette période = 45).
Ainsi, le NVN pour prévenir un seul décès dans ce groupe d’âge est de 630 775 (28 384 878 / 45). Mais comme il s’agit d’un régime à deux doses, si l’on veut calculer le NNTV par injection, le chiffre double pour atteindre 1 261 550. C’est littéralement le pire NVN de l’histoire de la vaccination.
Si vous vaccinez autant d’enfants, vous aurez certainement beaucoup d’effets secondaires graves, y compris des invalidités et des décès. Examinons donc l’aspect risque de l’équation.
Voici le modèle pour les risques :
Comme l’essai clinique de Pfizer ne contient pas de données utilisables, je dois faire un « pont immunologique » à partir du groupe d’âge le plus proche.
31 761 099 personnes (soit environ 10 % de plus que dans la tranche d’âge de 5 à 11 ans) âgées de 12 à 24 ans ont reçu au moins une injection anti-COVID.
Le programme de vaccination Covid-19 n’existe que depuis 10 mois et les plus jeunes n’y ont eu accès que plus récemment (les enfants de 12 à 15 ans y ont accès depuis cinq mois, soit depuis le 10 mai) – nous nous trouvons donc à peu près dans la même période d’observation que celle modélisée ci-dessus.
Au cours de cette période, 128 cas d’effets secondaires mortels ont été signalés à la suite d’injections à ARNm anti-COVID chez des personnes de 12 à 24 ans (jusqu’au 22 octobre 2021). Il y a cependant un délai pour la publication des rapports, de sorte que le nombre réel de rapports qui ont été déposés est sûrement plus élevé).
Kirsch, Rose et Crawford (2021) estiment que le VAERS sous-estime les réactions mortelles par un facteur 41 [NdT : il est illusoire de prétendre connaître ce facteur à l’unité près, seul compte l’ordre de grandeur], ce qui porterait le total des effets secondaires mortels dans cette tranche d’âge à 5 248 (Kirsch et al. représentent une estimation prudente car d’autres ont estimé le facteur de sous-déclaration à 100).
Étant donné que les effets secondaires potentiellement mortels, notamment les myo- et péricardites, touchent de manière disproportionnée les jeunes, il est raisonnable de penser qu’avec le temps, le taux d’effets secondaires mortels des injections d’ARNm chez les enfants de 5 à 11 ans pourrait être similaire à celui des personnes de 12 à 24 ans.
Donc, pour le dire simplement, le plan de l’administration Biden tuerait 5 248 enfants par des injections d’ARNm de Pfizer afin d’éviter à 45 enfants de mourir du coronavirus.
Pour chaque enfant sauvé par la vaccination, 117 autres enfants seraient tués par la vaccination.
L’injection d’ARNm de Pfizer échoue à toute analyse bénéfice-risque honnête pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.
Même dans les meilleures circonstances, l’estimation du NVN et la modélisation bénéfice-risque sont difficiles à réaliser. Dans la situation actuelle, avec un virus nouveau issu de bio-ingénierie, où les données de Pfizer sont intentionnellement insuffisantes pour cacher les effets nocifs, et où la FDA, les CDC et l’administration Biden font tout ce qui est en leur pouvoir pour imposer des traitements dangereux aux enfants, il est encore plus difficile de prendre de bonnes décisions politiques.
Si la FDA ou les CDC veulent calculer un NVN différent (et expliquer comment ils sont arrivés à ce chiffre), je suis tout ouïe. Mais nous savons tous que la FDA a refusé de calculer un NVN non pas parce qu’elle a oublié, mais parce qu’elle savait que le chiffre était si élevé qu’il détruirait les arguments en faveur des vaccins à ARNm chez les enfants de cet âge. À vous de jouer, les CDC – votre propre document d’orientation stipule que vous devez fournir ce nombre.