Il était primordial de rappeler, comme l’a fait Vernochet qu’il n’y a pas que l’argent et le profit comme motif d’action d’un pouvoir, quel qu’il soit. C’est sûrement l’une des faiblesses des analyses de Michel Collon qui a été cité de même que de celles des analystes de gauche en général. On peut néanmoins soupçonner une petite minorité d’entre eux de s’en contenter par commodité ou par souci d’éviter de rendre des comptes. En réalité, dès qu’il s’agit de la chose politique, l’idéologie et la religion priment sur tout le reste. L’argent vient rarement en premier lieu, bien au contraire, les protagonistes sont prêts à en dépenser par milliards pour atteindre leurs objectifs. Par conséquent, à mesure de l’importance des enjeux l’explication par le seul argent, selon la fameuse formule "Follow the money" (suivez l’argent) agit souvent comme un leurre qui contente bon nombre, et un rideau au-delà duquel peu s’aventurent, préférant en rester là. Bien sûr, il ne s’agit pas ici de nier son rôle de l’argent, d’autant que nous sommes dans un système ou il reste le nerf de la guerre, un moyen formidable d’exercer son pouvoir. Mais de l’apprécier à son juste rôle.
En fait on en comprend mieux les tenants et les aboutissants et on arrive plus facilement à remettre chaque chose à sa juste place quand on part du principe que dans une entreprise (à prendre au sens générique et large du terme), quelle que soit sa nature, on trouve toujours plusieurs types d’intervenants dont on peut distinguer au moins ceux-ci : les idiots utiles ; les larbins ; des opportunistes ; les parasites ; les infiltrés ; les mercenaires ; les commanditaires.
Bien que tout le monde n’est pas expressément invité à la "fête", la contribution de tous est néanmoins indispensable à la réussite du projet même su chacun tient son rôle sans forcément se soucier de celui des autres. Bien entendu tous ne disposent pas de la même autonomie ni du même pouvoir d’action, sachant que ces deux prérogatives s’affirment et s’amplifient au fur et mesure qu’on monte dans l’échelle du pouvoir, de même que le soucis de la coordination. D’ailleurs cette échelle me semble assez représentée dans l’ordre de citation des types d’acteurs tel qu’il est exposé plus haut.
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