La plus grande organisation juive hongroise a dénoncé le climat anti-réfugiés en Hongrie durant la campagne référendaire contre l’allocation européenne des migrants dans le pays. Le gouvernement a agité le risque d’accueillir des terroristes.
La campagne gouvernementale contre l’accueil des migrants en Hongrie a choqué le Mazsihisz, équivalent du CRIF hongrois, qui affirme que « les propos tenus concernant les migrants commencent à dériver vers la haine ». Pour le président de l’organisation, András Heisler, ce discours rappelle « l’expérience historique des juifs » et pourrait s’étendre aux différentes minorités telles que les Roms ou les homosexuels. « La haine se propage comme un virus et peut contaminer toute la société », a-t-il prévenu.
Le rabbin Zoltán Radnóti, proche du Mazsihisz, a lui déclaré que « l’Europe post-holocauste devrait considérer comme une évidence de permettre à ceux qui veulent fuir de pouvoir le faire ».
Pour Diana Groo, une réalisatrice de films de confession juive, la campagne gouvernementale lui rappelle beaucoup « la propagande nazie des années 1930 et le film "Le juif éternel" ».
Le gouvernement de Viktor Orban a financé une vaste campagne d’affichage en faveur du refus de l’accueil de 1 294 migrants imposé par le système de répartition par quota de l’Union européenne. Sur l’affiche, on pouvait lire : « Personne ne peut dire combien de terroristes sont arrivés parmi les migrants ».
Les Hongrois qui ont voté lors du référendum ont massivement (98,32 %) exprimé leur rejet des relocalisations de réfugiés. Mais les votes exprimés n’ont représenté que 39,8 % des inscrits, en-deça du quorum requis des 50 %.
Le Premier ministre Viktor Orban y voit un large soutien des électeurs à sa politique qui veut donner « à Budapest, le droit de décider » en matière de politique migratoire. Il a aussi réaffirmé le 3 octobre qu’il entendait « amender la constitution dans l’esprit du référendum ».