Il ne peut échapper à quiconque a renoncé à se mentir que nous entrons dans un nouveau cycle de convulsions révolutionnaires, étant entendu que ce qualificatif inclut tout autant les mouvements à revendications émancipatoires que ce que leurs spéculateurs pastoraux qualifient d’involutions réactionnaires.
Il est devenu impératif de tordre le cou à cette micropuce idéologique qui nous fut inoculée dès l’âge tendre, à savoir celle du « Progrès » et sa cohorte de lumières dont le porteur a su propager les rayons en avançant masqué.
Que les gens de bonne foi et de bonne volonté se posent la question, en se dépouillant de tout complexe intellectuel, de savoir si ce qu’on nous a vendu comme le mouvement inexorable du « Progrès » ne serait pas une mystification langagière, une ruse idéologico-sémantique visant à faire prendre pour un progrès ce qui n’est qu’une progression.
Car enfin, si ce que nous rêvons comme progrès n’était qu’une avancée dans une voie dont les concepteurs et laudateurs auraient interdit, au moyen de la séduction et de la menace, la libre critique, qu’en serait-il de tout cet appareillage idéologique de la « Démocratie », des « Droits de l’Homme » et du « Monde libre » ?
Qui peut encore douter qu’en deçà du Spectacle, qui est au réel ce que le Diable est au bon Dieu, persiste une vérité multimillénaire invaincue et qu’il faut bien appeler par son nom : l’esclavage ?
Ne serait-il pas temps de voir que l’esclavage de nos pères avait au moins le mérite de produire des hommes libres, là où notre modernité ne pond que des esclaves convaincus de l’être ?
La question de savoir si la mise en esclavage des uns était une nécessité afin que d’autres pussent s’ériger en hommes libres ou s’il est possible d’entrevoir une société d’hommes libres et égaux ne se pose qu’une fois regardée en face la réalité moderne, cet immense réservoir d’esclaves dont les noms officiel de « salariés » ou « consommateurs » ne désignent pas autre chose que des marchandises.
Pour ceux qui ont résolument compris que ce monde est un immense champ de bataille où s’affrontent et se renforcent des oligarchies occultes pour le contrôle de la terre, les lumières du progrès ont fini de brûler.
Ce fanal qui promettait la sortie de l’ordre inégalitaire vers la « Démocratie » et les « Droits de l’Homme » s’avère n’avoir été qu’un instrument pour hâter la mise en place d’une tyrannie mondiale beaucoup plus centralisée.
Max Lévy