et 
!
Député fédéral du royaume de Belgique, indomptable cravaté honni des palais, le petit Louis vient d’inventer la quenelle radioactive [1].
« Suite à cette démarche nauséabonde, plusieurs partis politiques ont réagi [2]. »
« Les parlementaires fédéraux Écolo-Groen condamnent avec fermeté l’attitude et les intentions ignobles du parlementaire Laurent Louis. Pour notre part, le cordon sanitaire s’impose vis-à-vis de ce porte-parole de l’abject tant sur le plan politique que citoyen. »
Pour le Parti socialiste, « il n’a jamais fait aucun doute que les discours et l’idéologie véhiculés par ce parlementaire relèvent de l’extrême-droite, et que Laurent Louis doit donc être traité comme tel ».
« Les socialistes espèrent en outre que la justice interviendra le plus rapidement possible pour faire cesser la divulgation de toute pièce relative au dossier Dutroux. »
« Le CDH demande à la justice d’intervenir dans les plus brefs délais pour arrêter la diffusion de ces documents. »
Le président de la Chambre des Représentants André Flahaut déplore « cette attitude nauséabonde qui constitue une dérive inacceptable, surtout dans le chef d’un représentant de la Nation ».
Accusé par Laurent Louis d’avoir protégé pendant de nombreuses années des pédophiles, le journaliste du Soir Marc Metdepenningen réplique :
« (...) C’est un non-sens. J’ai demandé qu’il soit interné. »
Afin de guider le peuple belge vers la lumière herméneutique, sont convoqués sur le champ un psychiatre et une journaliste.
Représentant de la Belgique à l’OMS pour la santé mentale, son éminence Isidore Pelc énonce la marche précise à suivre au sujet de la lettre de Marc Dutroux :
« Il ne faut pas accorder le moindre crédit à ce qui est écrit dans cette lettre. »
« (...) il ne faut pas donner la publicité qu’il recueille comme d’autres l’ont fait, d’autres tyrans psychopathes où sociopathes de l’histoire qui ont malmené leurs peuples, qui ont malmené d’autres populations (...). Il ne faut pas lui donner de la publicité. [3] »
La journaliste Dominique Demoulin a quant à elle sa petite idée de la façon dont il faut considérer le contenu de ce document accablant :
« Sur le fond il n’y a rien de neuf, c’est toujours les élucubrations de Marc Dutroux qui se pose en victime (...) il les aurait “protégées” (...) contre une pseudo-bande de Charleroi et il cite à nouveau des noms de personnes qui ont été longuement interrogées lors de l’enquête. C’est la première fois néanmoins qu’il écrit directement aux parents de ces victimes mais pour ne rien leur apprendre de déterminant, pour ne rien donner comme information qui serait susceptible, par exemple, de rouvrir l’enquête. (...) soit on en parle et on rentre dans le jeu de Marc Dutroux, (...) soit on n’en parle pas et ça donne du grain à moudre à tous ceux qui pensent encore qu’il y aurait un réseau, un complot pour cacher la vérité. »
(Pauvres journalistes, satisfaire un monstre en cherchant la vérité ou nourrir les fantasmes de hordes extrémistes paranoïaques en la taisant... C’est pas un métier !)
« Cette lettre aurait transité par une tierce personne fort peu recommandable alors... euh... voilà, c’est... Est-ce que cette personne-là veut aussi se faire de la publicité à travers ce courrier, je ne sais pas (...) »
Il est malaisé pour qui a du nez de ne pas humer la même odeur âcre de panique et de vengeance qui émane du toit de l’Hexagone au sujet de Dieudonné.
Cette semblable mécanique, ce dégoût projeté qui exige des mesures prophylactiques d’urgence...
Le problème avec ce sujet, c’est que le pouvoir va avoir du mal à accuser d’antisémitisme ceux qui se soulèveront contre l’exploitation sexuelle de leurs enfants.
D’ailleurs, on a vu des révolutions pour moins que ça.
Laurent Louis joue sa vie au nom de nos petits.
À tous les jeunes sommés de voir en Booba un parangon de virilité, voyez ce petit blanc-bec en costume : ça, c’est un bonhomme.
À tous ceux capables d’imaginer la chair de leur chair consommée comme une marchandise, physiquement torturée et psychiquement massacrée, il faut soutenir le petit Louis, ce grand Monsieur.
Max Lévy
