Prenez la polygamie. Eh bien, on peut désormais dire haut et fort, dans Paris Match, que c’est une « expérience formidable ».
C’est, en tout cas, ce qu’affirme Assa Traoré (numéro du 11 juin dernier), forte de l’exemple de son père, « leader charismatique » arrivé du Mali à 17 ans pour y travailler au service de la propreté de la ville de Paris, qui s’est marié quatre fois, donnant le jour à 17 enfants : après avoir divorcé de deux Françaises, épousées, celles-ci, successivement, il a fait ménage à trois avec les deux dernières, d’origine malienne, Hatouma et Oumou, respectivement mères d’Assa et Amada : « Les deux compagnes cohabitent, les dix enfants qui naissent ne font aucune différence entre elles, ce sont [leurs] deux mères ». Ces dernières elles-mêmes « n’ont jamais fait de distinction entre tous ces petits »… c’est donc un tableau idyllique que dépeint la jeune femme, rapporté par deux journalistes dans les colonnes du magazine sans l’ombre d’une distance critique.
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Au risque de casser l’ambiance très « Petite Maison dans la prairie » et de jeter un froid, si la polygamie est souvent « mal vue » – sapristi, on se demande bien pourquoi ? –, elle est surtout complètement illégale dans notre pays, interdite par l’article 147 du Code civil.
La lutte contre la polygamie – au même titre que celle contre l’excision – fut, jadis, un des grands combats féministes. C’est donc bien terminé : les associations féministes, telles Osez le féminisme !, ont fait sans hésiter de « Assa » leur égérie, la conviant à l’occasion et relayant ses actions. Les magazines féminins comme Causette ou Elle exaltent « une militante charismatique et tenace » à laquelle ils tressent des couronnes de lauriers. Nul ne lui tient rigueur (quelle idée !) de ses prises de position un peu osées en matière de mœurs et de régime matrimonial.
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Deux Africaines parlent de la polygamie :
Assa, la nouvelle ministre de la Justice noire, nous parle du héros Adama, un grand homme :