Troisième partie : Les remèdes
Un descriptif si accablant de la crise de paternité pourrait engendrer le découragement. Le mal est si profond, tellement universalisé, qu’il peut nous laisser dans un sentiment d’immense impuissance. Ce serait se méprendre profondément et ne rien comprendre à tout ce qui vient d’être dit. Claudio Risé a caractérisé d’un mot la crise de paternité, dont il a fait le titre de son ouvrage : Le père absent. Ce faisant, il indiquait implicitement la nature du remède, qui tient en un mot : une plus grande présence du père. Encore faut-il bien comprendre cette présence dans sa triple dimension : présence à Dieu, présence dans le cœur de sa femme, et enfin présence auprès des enfants.
Présence à Dieu
Si véritablement nous voulons redonner au père selon la chair son plus beau titre de noblesse, à savoir incarner pour les siens l’image de Dieu Père, il importe à ce père humain de développer en tout premier lieu une communion profonde avec les réalités éternelles. On ne peut que s’élever fortement contre une conception très restrictive de la piété, ravalant cette dernière au domaine du sentiment pour en faire l’apanage de la gent féminine. Une telle conception, outre qu’elle est tout aussi offensante pour l’homme que pour la femme, est tout simplement fausse. Aux dires de l’Écriture, la piété vraie est au contraire, en tout premier lieu, une vertu masculine. C’est ainsi par exemple que le psalmiste, dans le premier psaume introductif de toute son œuvre, débute par ces mots :
« Beatus vir, Bienheureux l’homme [le mâle] qui conforme sa volonté à la loi du Seigneur, qui la médite jour et nuit. Il est comme un arbre planté au bord de l’eau qui produit son fruit en son temps sans que jamais il ne se dessèche ; tout ce qu’il entreprend vient à prospérité. » (Psaumes, I, 1-4).
Bienheureux, donc, l’homme qui médite. Ne croyons pas la chose impossible, utopique en une époque de suractivité professionnelle. Je pourrais citer nombre de pères de famille qui, malgré des charges professionnelles écrasantes, consacrent néanmoins chaque jour un quart d’heure à l’oraison.
Pour être ces sages que le monde attend impatiemment afin d’être guidé, il importe aux pères de famille de pénétrer toujours plus les desseins de la Sagesse éternelle, de se laisser pénétrer par Elle. En ce sens, je ne peux qu’inciter les pères de famille à lire, à se former continuellement. Sans doute me dira-t-on que ce serait l’écarter d’autant du reste de la famille : « Papa lit ! » Notez d’abord que cela vaut mieux que : « Papa fait un jeu sur l’ordinateur. » Mais surtout, ces lectures, dans la mesure où elles sont choisies, sont là pour le bien même de la famille. Comment voulez-vous qu’il soit un bon guide, celui qui auparavant ne s’est point enquis du chemin à suivre ? Prenez le temps pour ces lectures, et n’hésitez pas à les considérer comme un devoir, comme un travail essentiel. Prier, méditer, lire : tel est ce que j’entends par présence du père à Dieu, qui rejaillira inéluctablement sur toute la famille. Pour ne prendre qu’un exemple, trop de pères ont honte de diriger la prière familiale et s’en déchargent sur leurs épouses, alors que c’est bien là une mission qui leur est propre ! de la même façon, je ne peux que louer cette belle coutume chrétienne qui accorde au père de famille un droit de bénédiction sur les siens, exercé sur chacun avant le coucher !
Présence dans le cœur de sa femme
Il est maintenant évident que cet effort personnel du père de famille ne fait pas tout. La mère, elle aussi, a ses devoirs en la matière. Mesdames, si vous ne voulez pas faire de vos enfants ces êtres égocentriques à qui tout est dû, faites sentir très vite à vos petits chérubins qu’ils ne sont pas le centre de votre amour, mais qu’il y a un autre être, aimé autant et même plus qu’eux, à savoir votre mari. Donner l’exclusivité de votre cœur à vos enfants serait criminel. Il vous importe d’être épouse avant d’être mère, et ce n’est que dans la mesure où vous serez épouse que vous serez véritablement mère. René Bergevin, dans son ouvrage Révolution permissive et sexualité [1], vous met en garde : « Les premiers mois, les mères sont à 95 % mères et à 5 % des femmes. Il faudrait qu’elles soient à 50 % l’une et à 50 % l’autre. » Car c’est là, dans l’admiration sans borne d’une maman pour son mari, que l’enfant apprend combien le père est aimable et admirable, combien il est bon d’aller au père. Citons en cela un dominicain, le père Manteau-Bonamy, qui aime à aborder ce sujet à l’aide d’une anecdote :
« Je connais une jeune maman qui me disait avec étonnement : “Mon petit a prononcé le nom de papa avant celui de maman.” Je la consolai en lui faisant prendre conscience qu’elle avait joué magnifiquement son rôle de mère : à force de prononcer le nom de “papa” tout le temps de l’absence de son cher époux qui travaillait et ainsi de s’oublier elle-même par pur don d’amour, cette maman réalisait la vraie naissance spirituelle de son enfant. Sorti de son sein physiquement une première fois, elle l’avait engendré avec son époux ; maintenant il naît à l’intime du cœur du père par l’intermédiaire de son cœur de mère. C’est ainsi que dans les meilleurs foyers le cœur de la mère est le lien d’amour échangé et fécond du père et des enfants [2]. »
Pères de famille, il vous revient d’aider vos épouses en cela, même les psychologues vous y invitent : « Pour être le meilleur père possible, il faut que, votre vie durant, la mère de vos enfants soit amoureuse de vous [3]. » C’est qu’en effet, il en est de même pour vous que de vos épouses. Vous ne serez véritablement père que dans la mesure où vous serez d’abord époux. Tel est l’ordre des fins du mariage, tel que l’Église l’a toujours enseigné. Dans l’ordre d’importance la finalité suprême est évidemment le bien des enfants, la fin seconde l’entente mutuelle des conjoints. Cette dernière est seconde parce que, si elle est une fin du mariage, elle redevient moyen par rapport à la première fin qui est le bien des enfants. Le bien des enfants est donc premier, au sens d’« ultime ». Mais parce que l’entente mutuelle relève du moyen en vue de cette fin ultime, elle est première d’un point de vue chronologique, elle est incontournable sur le plan méthodologique. La recommandation est donc simple : « Soyez un couple, vous serez de meilleurs parents. »
Présence auprès des enfants, pour l’apprentissage de la liberté
Nous abordons là un point hélas délicat, car depuis peu devenu pour beaucoup source d’incompréhensions. « Présence auprès de l’enfant » semble en effet s’être résumée à cette aide apportée à une maman débordée par le nombre des enfants. Du biberon à la couche-culotte en passant par la poussette dont il est devenu le conducteur attitré, le père est transformé en une deuxième mère. Sans qu’il l’ait réalisé, le voici en pleine logique maternante, il cultive à son insu ce défaut même qu’il reprochait voici un instant tant à l’individu postmoderne qu’à la société. Aussi importe-t-il de souligner de suite que « présence auprès des enfants » ne signifie en rien « maternalisme ». Je me permettrais une formule, peut-être surprenante. Pères de famille, il ne vous revient pas de protéger l’enfant, mais de protéger l’épouse afin qu’à son tour elle protège l’enfant. Et s’il vous est bon d’aider votre conjointe dans nombre de tâches matérielles, laissez-lui autant que possible le soin des enfants encore en bas âge. Pour illustration de mon assertion, je voudrais simplement prendre à témoin cette représentation de la Sainte Famille, devenue comme l’emblème de la magnifique œuvre des Foyers Adorateurs. Vous y voyez saint Joseph, debout, enveloppant Marie de son manteau protecteur. La Vierge Mère, pour sa part, est assise, tenant blotti entre ses bras l’Enfant Dieu qu’elle admire d’un regard attentif. Ce n’est là qu’une simple image, certes, mais bien révélatrice de l’ordre familial.
Saisir ce que doit être la présence du père auprès de l’enfant réclame de revenir à sa mission. Au père, il revient de développer chez l’enfant sa personnalité propre et sa dimension sociale, autrement dit sa liberté et sa responsabilité. L’action du père sur l’enfant consistera donc à forger sa volonté, tâche qui réclame l’éclairage de l’intelligence. Sans vouloir par trop détailler mon propos, il importe néanmoins d’expliciter quelque peu ce mode de présence. Je le résumerais d’un mot : si l’intimité caractérise la présence maternelle auprès de l’enfant, c’est la complicité qui caractérise celle du père. Pères de famille, jouez avec vos enfants ! de la petite voiture aux premiers jeux de cartes, vous lui apprendrez sous forme ludique les premières règles du comportement social. Après être entré le monde de l’enfant par le biais du jeu, ce sera ensuite à votre tour, toujours sous forme ludique, de le faire progressivement entrer dans votre monde : n’avez-vous jamais remarqué la fierté de ce petit enfant qui, sous la conduite de la main paternelle, conduit pour la première fois une vraie brouette ou manie le marteau ? Cet enfant est fier, il l’est tout autant de son père que de lui-même. Il est fier, parce que lentement il apprend à faire corps avec quelqu’un de plus grand que lui, quelqu’un capable de guider sa main et ses pas en vue de les rendre bienfaisants pour autrui. En un mot, ce petit quitte lentement la simple fusion maternelle où il n’est que réceptacle d’amour, où il n’a ni autonomie ni personnalité propre pour découvrir qu’il peut désormais donner de l’amour, ne serait-ce qu’un simple service. À cet enfant, le père apprend l’esprit d’équipe, en l’insérant dans des activités de la fratrie tout entière. De ce simple exemple, dégageons quelques traits plus généraux. La présence du père auprès de l’enfant consiste d’abord à lui permettre de dépasser la fusion maternelle qui relève de l’instinct et lui permet, grâce à ce dépassement de soi-même, de faire corps librement (1) avec un autre (2) en vue du bien (3). Ces trois traits, dégagés très simplement, sont en fait ceux qui caractérisent la définition beaucoup plus philosophique que le grand saint Augustin donne de la société : « Groupement d’hommes (2) associés par un lien juridique consenti (1) et une communauté d’intérêt (3) [4]. » Qu’elle nous mène loin, cette brouette d’enfant !
En grandissant, lentement cet enfant s’intériorise, et la présence paternelle avec lui. Elle devient alors admiration. S’il a été dit combien le rôle maternel était important pour cela, il reste à décrire l’influence paternelle en ce domaine. Cet enfant, vivant chaque jour un peu plus sous la mouvance du père, découvre peu à peu que les choix posés par son père ne sont pas seulement les conséquences des événements, mais sont guidés par des motivations plus profondes, par des convictions. La découverte de ces motivations profondes constitue un événement fondamental dans la vie d’un enfant. Elle donne un sens à la vie et lui permet de se construire ce qui plus tard guidera sa liberté naissante : un idéal.
Bien évidemment, cet idéal naissant réclame d’être épuré, éclairé, conforté. Là encore, l’influence paternelle est déterminante, à travers les discussions complices qu’il aura avec son fils. L’ultime, et probablement la plus longue éducation, celle de la liberté de l’enfant, réclame un patient éclairage de l’intelligence. Au père, il revient alors de transmettre à sa progéniture un regard vrai sur le monde et ceux qui le peuplent, un respect profond des grands principes de l’être et de l’agir. Cette fonction paternelle est parfaitement illustrée par l’image de la sainte famille que nous mentionnions il y a un instant. Saint Joseph, debout, entourait donc les siens de son manteau protecteur. Mais ce manteau laissait apparaître, comme projetée en avant, la main du père putatif tenant… une lanterne allumée ! Au père, donc, d’apporter la lumière indispensable à un engagement sur les chemins de la vie, à lui d’éclairer la direction à suivre.
À notre modèle de la sainte famille, il manque peut-être un élément : le bâton, symbole de la règle qui oblige, voire redresse. Mais je suppose cet oubli intentionnel : l’instrument absent n’était en effet pas nécessaire à ce père putatif qui n’avait à sa garde que des êtres exempts du péché originel. En abordant ce dernier grand domaine de l’éducation paternelle, je vois vos lèvres sourire, signe que cet aspect de votre mission vous est mieux connu. Je ne développerai donc guère la pédagogie de la sanction, qui a par ailleurs fait l’objet de nombreux traités. Je rappellerai simplement que la sanction doit être autant positive que négative. Ce bâton, symbolique, renvoie également au soutien de la marche en cas de fatigue. Encourager et soutenir l’enfant en voie de progrès lui confère réconfort et regain de confiance en soi. Un tel apport paternel sera longtemps nécessaire, y compris pour le jeune homme engagé dans la vie. Il est connu que, d’un point de vue psychologique, le garçon est rarement père avant trente ans. Toutes les conséquences d’une telle évidence n’ont hélas pas encore été tirées : celui qui n’est pas encore devenu pleinement père est resté encore un peu fils, pour la bonne et simple raison que l’homme n’est jamais un tout solitaire et autonome. Autrement dit, l’homme réclame ce regard approbateur tant qu’il n’a pas encore acquis suffisamment cette confiance en soi, fruit de la seule expérience. La société militaire française ne s’y est pas trompée lorsqu’elle nomme le jeune officier « lieutenant », et le place tout à côté de celui dont il tient lieu, son capitaine. Sans ce regard supérieur, le jeune officier ne saurait trouver sa véritable place à la tête de ses hommes. En un domaine tout autre, les dictateurs l’avaient compris lorsqu’ils s’appliquaient à subjuguer la foule assoiffée des garçons de vingt ans, ils ne parlaient qu’à leurs cœurs afin de décupler leur énergie. L’orgueil incommensurable du Führer était l’aliment d’une jeunesse qui, en raison même de sa jeunesse, ne réclamait qu’à être guidée par un père transcendant. Beaucoup plus naturellement, Notre Seigneur n’a-t-il pas voulu se placer sous l’égide d’un père putatif les trente premières années de sa vie ? Ainsi donc, acceptons que notre jeunesse masculine ne puisse se passer avant longtemps de cet apport paternel, même si celui-ci ne relève pas uniquement du seul père de sang. Il serait utopique, contre-nature et finalement très moderne de vouloir faire de nos jeunes des êtres autonomes à l’âge de vingt ou même vingt-cinq ans…
Conclusion
Voici, en quelques mots, les grandes lignes de ce que j’appelle la « présence paternelle ». Beaucoup de choses restent sans doute à ajouter, et je ne prétends nullement à l’exhaustivité. Mais il me semble que si nos familles arrivent à vivre chaque jour un peu mieux cette triple présence du père : 1) à Dieu, 2) dans le cœur de l’épouse et 3) auprès des enfants, alors notre jeunesse sera beaucoup plus forte qu’elle ne l’est aujourd’hui. Certes, il est évident que le père de famille n’a pas l’exclusivité du rôle paternel : la société – lorsqu’elle n’est pas défaillante –, l’école digne de ce nom, ou encore le prêtre qui, ne l’oublions pas, porte le nom de père – abbé vient de abba, père –, tous participent à la paternité de Dieu. Mais il est tout aussi évident que l’influence paternelle est indispensable et prépondérante sur l’enfant, et ce pendant longtemps.
L’enfant ne sera pas le seul bénéficiaire d’une paternité ainsi vécue, elle sera pour chacun des parents l’occasion de réaliser cette mue indispensable à l’amour pour atteindre les cimes de la sainteté. L’amour maternel, par instinct possesseur, se détachera, et donc se purifiera d’autant. L’Évangile est plein de cette dimension séparatrice qui caractérise l’amour maternel épuré, amour dont la fécondité est à la mesure de la séparation, du sacrifice accepté. Si la première parole que l’écrivain sacré met sur les lèvres de l’Enfant Dieu : « Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon père », il faudrait encore souligner combien toutes les autres paroles de l’Évangile allant en ce sens [5] sont porteuses de fécondité. À l’heure de l’ultime séparation, le « Femme, voici ton fils » (Jean, XIX, 25), offre à Marie, à travers la personne de saint Jean, une maternité sur toute l’Église. Ce qui est vrai de la mère de famille l’est également pour le père. Lui si facilement enclin à l’égoïsme, voire à l’hédonisme, lui pour qui l’enfant né prend parfois l’aspect d’un étranger venu lui voler une part de son épouse, lui donc, par l’exercice même de sa fonction paternelle, parcourra un chemin apparemment inverse à celui de son épouse, quoique fondamentalement identique. Son amour progressivement deviendra intégrant. Il assumera l’enfant initialement considéré comme un corps étranger, au point d’être prêt à tout donner pour le bien de son héritier. Purifier ainsi son amour de tout égoïsme lui permet alors d’accéder aux sommets de la charité :
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. » (Jean, XV, 13.)
Ces renversements de l’amour opérés dans les cœurs du père et de la mère sont, j’en suis persuadé, le meilleur atout, la plus solide garantie pour l’enfant dans les bouleversements qui l’attendent. Fort de ces exemples, il saura transformer une passivité réclamant tout d’autrui en cette volonté active et éclairée que nous avons décrite. Ainsi, il pourra se mettre au service d’une société qui, pour avoir amoncelé tant de ruines tant dans les domaines politique qu’ecclésial, attend avec impatience de tels bâtisseurs. Bienheureux serez-vous, parents, si vos fils vous méritent un jour les paroles du prophète Isaïe :
« On reconstruira chez toi les ruines antiques, tu relèveras les fondations des générations passées. On t’appellera réparateur de brèches, restaurateur des chemins, pour qu’on puisse habiter. » (Isaïe, LVIII, 12).
De tels enfants, à n’en pas douter, seront votre couronne et votre joie (Philippiens, IV, 1), et ce jusque dans l’éternité ! Car d’eux, vous aurez fait des hommes, capables d’être pères.
Bibliographie
Les titres cités permettront d’aller plus avant dans les descriptifs psychologiques donnés au cours de cette conférence. Mais la portée simplement psychologique de ces ouvrages dit suffisamment leurs limites.
Claudio Risé, Le père absent : Enquête sur la place du père dans les familles occidentales, Rémi Perrin, 2005
Tony Anatrella, Le Sexe oublié, Flamarion, 1990.
Rose Marie Miqueau, Harmonies éducatives, Institut Alcuin, Saint-Léger, 2002).
Aldo Naouri, Les pères et les mères, Odile Jacob, 2004.
Michel Schneider, Big mother, psychopathologie de la vie politique, Odile Jacob, 2002.
René Bergevin, Révolution permissive et sexualité – De la tolérance comme argument à la transgression comme processus, François-Xavier de Guibert, 2004.
Henri-Marie Manteau-Bonamy, La doctrine mariale du père Kolbe, Lethielleux, 1975.
Autres livres consultable :
Xavier Lacroix, Passeurs de vie : Essai sur la paternité, Bayard, 2004. Aldo Naouri, Les filles et leurs mères, Odile Jacob, 2000.
Iconographie : La Sainte Famille, par Raphaël.