Mardi 1er novembre 2016
Quelques centaines de policiers se sont à nouveau rassemblés mardi soir à Paris, devant la Pyramide du Louvre, pour manifester leur défiance envers le gouvernement mais aussi leurs syndicats, incapables selon eux de porter leurs revendications.
En civil, parfois avec un brassard orange « police », les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « la police à bout de souffle », « touche pas à ma police » ou « je suis flic et fier ». Des patrouilles de passage ont activé leur sirène en solidarité avec le rassemblement, provoquant les acclamations des manifestants. Une dizaine de manifestants ont symboliquement brûlé des feuilles de papier marquées « carte syndicale », avant de partir en cortège dans les rues de Paris.
Revendications
Depuis le 17 octobre, des policiers se revendiquant apolitiques et hors syndicats ont manifesté pour réclamer plus de moyens, des peines plus sévères envers leurs agresseurs et une révision des règles de la légitime défense. La fronde est partie de la région parisienne après l’agression du 8 octobre au cocktail Molotov contre des policiers à Viry-Châtillon (Essonne) mais s’est vite élargie à tout le pays.
Tentative d’apaisement
Pour tenter de calmer cette mobilisation, le gouvernement a annoncé il y a une semaine une enveloppe de 250 millions d’euros pour un renouvellement du matériel, la fin des « tâches indues » comme les gardes statiques devant les bâtiments, l’alignement des sanctions pour « outrages » à l’encontre des forces de l’ordre avec celles des magistrats qui passera donc de six mois à un an d’emprisonnement et des mesures pour préserver l’anonymat des policiers dans le cadre des procédures ou en intervention.
L’action se poursuit
Il doit par ailleurs faire d’ici à la fin novembre des propositions au Parlement sur « les conditions d’évolution de la légitime défense ». Mais quelques manifestations se sont poursuivies malgré ces annonces. En région parisienne, le précédent rassemblement avait réuni plus de 400 policiers devant le château de Versailles vendredi soir.
Bordeaux
À Bordeaux, une trentaine de policiers ont mené mardi une brève action coup de poing à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP. Un cortège d’une dizaine de voitures de service, toutes sirènes hurlantes, se sont garées face au Grand Théâtre, en plein cœur piétonnier. Les fonctionnaires, en uniforme pour la plupart, se sont postés en cordon face à leur véhicules durant cinq minutes environ avant de repartir en cortège, sirènes actionnées.
Lundi soir, environ 500 personnes, dont la moitié environ de policiers, s’étaient également rassemblées à Béziers (Hérault).
Mercredi 2 novembre 2016 – Manifestations à Marseille, Nantes et Toulouse
Les manifestations de policiers se sont poursuivies dans plusieurs villes ce mercredi soir. Des rassemblements ont eu lieu à Marseille, Nantes et Toulouse.
Des manifestations de policiers ont une nouvelle fois eu lieu dans plusieurs villes ce mercredi soir, à Marseille, Nantes ou encore Toulouse.
400 policiers à Toulouse
À Toulouse, environ 400 policiers et sympathisants, selon un photographe de l’AFP, rejoints par des pompiers « en colère », ont manifesté dans le centre ville, plusieurs heures après leurs homologues de Nantes et Marseille. La nuit était tombée sur la ville rose quand les manifestants ont commencé à se rassembler, sans appel syndical, autour du monument aux morts.
Ils brandissaient des pancartes telles que « Au service des citoyens, pas des politiciens », « Poulets, la politique du chiffre nous plume », « sécurité au rabais, république en danger » ou encore « syndicats prêts à se vendre, policiers prêts à se défendre ». Alors que le cortège réunissait vers 22 heures environ 400 personnes chantant La Marseillaise, des manifestants ont porté un cercueil couvert du drapeau tricolore qu’ils ont déposé au niveau du soldat inconnu avec l’inscription : « Je ne veux pas que papa ou maman soit le prochain à l’intérieur. »
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Jeudi 3 novembre 2016 – 200 policiers devant l’IGPN en soutien
à leur collègue convoqué
Trois semaines après le début de la contestation, la police des polices a convoqué ce jeudi un policier exerçant dans les Hauts-de-Seine. Il lui est reproché de s’être exprimé, à plusieurs reprises, dans les médias.
Il n’a pas hésité à montrer son visage pour exprimer sa colère dans les médias. Guillaume L., policier dans les Hauts-de-Seine, est convoqué ce jeudi par l’Inspection générale de la police nationale qui a ouvert une enquête administrative après ses différents passages dans les médias. Une première depuis le début du mouvement le 17 octobre au lendemain de la violente agression dont ont été victimes deux fonctionnaires à Viry-Châtillon.
« Ça y est ! Intimidations tombées, je suis convoqué à l’IGPN par rapport aux MOUVEMENTS », écrivait celui qui est l’un des porte-parole du mouvement sur le mur Facebook d’un groupe de policiers en colère. Interrogé sur ces procédure, Guillaume L. estime « illégitime » la convocation de la police des polices. « En tant que lanceur d’alerte, je trouve inadmissible d’être menacé de sanction comme c’est fait actuellement », a-t-il assuré sur BFMTV.