À rebours du discours officiel, les réseaux de franchise devraient payer un prix très élevé à la loi Travail. Là où le gouvernement avait annoncé une simplification de la vie des entreprises, les franchisés devraient désormais se traîner de très lourds boulets qui posent un vrai problème : pourquoi le gouvernement sert-il autant la soupe aux grandes entreprises, et pourquoi pénalise-t-il autant les plus petites d’entre elles ?
La franchise, une excellence française
Le grand public connaît mal le système de franchise. Il constitue pourtant un fleuron français… que les Frondeurs devaient bien s’ingénier à bombarder sans coup férir. Quand une chose marche dans l’économie française, pourquoi ne pas la soumettre à des épaisseurs colossales de réglementation pour la tuer dans l’œuf ?
On le regrettera. La franchise, qui consiste à permettre à un petit commerçant d’exploiter, moyennant une redevance, une marque qu’il n’a pas créée, pèse en France plus de 50 milliards d’euros. En dix ans, le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 25 %. En dix ans, le nombre de points de vente a été multiplié par 5 (pour dépasser les 60 000). Le secteur emploie près de 350 000 salariés. Cette réussite insolente valait bien une bonne punition, qui vient à point nommé puisque la France est leader mondial de la franchise ! Cette situation anormale ne pouvait durer et il était du devoir des frondeurs d’y mettre bon ordre.
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Les faux prétextes des Frondeurs
Pour justifier cet alourdissement considérable de nos sprinters commerciaux, les Frondeurs n’ont pas lésiné sur les arguments misérabilistes :
« La France est présentée comme le " leader européen de la franchise ". Les derniers chiffres concordants mentionnent près de 350 000 salariés dans les réseaux de franchise, 70 000 points de vente et plus de 2 800 réseaux différents. La forte augmentation de ces chiffres sur les dix dernières années confirme le développement de ce modèle économique.
Le chiffre d’affaires serait de plus de 53 milliards d’euros, et pourtant les salariés de ces réseaux connaissent les réalités sociales des salariés des TPE-PME, sans pouvoir bénéficier de la représentation du personnel, de la présence syndicale et des avantages sociaux que permet un comité d’entreprise.
Cet amendement a donc pour objet l’amélioration de la situation des 350 000 salariés de ces réseaux de franchise, notamment par la mise en place d’une représentation dont ils sont actuellement injustement privés ».
Les affaires marchent, donc elles sont injustes et au détriment des salariés !
Aucun des Frondeurs ne prend évidemment la peine de souligner que la franchise est un bon moyen d’assurer la promotion sociale de beaucoup de salariés qui souhaitent ouvrir leur boutique. 75 % des franchisés sont en effet d’anciens salariés. Chacun d’entre eux emploie en moyenne sept salariés.