Alors que le procès de Nordahl Lelandais s’achève vendredi aux assises de l’Isère, son conseil Me Alain Jakubowicz s’en tient à sa ligne de défense : le dossier, rien que le dossier. Cette audience n’en reste pas moins une "épreuve" pour ce défenseur « des causes justes ».
Muet au cœur d’une foule de caméras. L’avocat principal de Nordahl Lelandais, Me Alain Jakubowicz, continue de garder le silence en public, réservant ses arguments à la cour d’assises de l’Isère.
Le défenseur de Lelandais s’est trouvé projeté au centre du procès ultra-médiatisé de l’ancien militaire, accusé du meurtre de la petite Maëlys de Araujo et d’agressions sexuelles sur deux petites cousines.
Une « épreuve »
À 68 ans, l’avocat lyonnais en cumule 45 au barreau. Et depuis 2017, il vit « l’épreuve la plus difficile de sa carrière », selon son confrère Me François Saint-Pierre. Assurer la défense d’un meurtrier d’enfant est pour lui « terriblement lourd à porter ».
Avec cette affaire, il a vu « le regard des gens, de ses proches, de ses associés, de ses clients, changer », ce qui « change tout », affirme cet avocat qui a lui-même vécu cette expérience.
Signe de la violence des passions soulevées par la mort de la petite Maëlys, Me Jakubowicz a récemment reproduit sur son compte Twitter une lettre anonyme. Son auteur l’invite à « pourrir en enfer » avec son client. De tels messages, il en a reçu tout au long de l’instruction.
Je prie l’expéditeur de ce courrier du jour d’avoir l’amabilité de me donner ses nom et adresse afin de me permettre d’y répondre pic.twitter.com/TZLCLGUzBA
— Alain Jakubowicz (@JakubowiczA) February 9, 2022
Le défenseur « des causes justes »
Celui que l’on surnomme « Jaku », crâne dégarni et petites lunettes assorties à sa tenue du jour, s’est fait connaitre en « défendant des causes justes ». L’avocat était sur le banc des parties civiles lors des procès mémoriels, ceux de Barbie, Touvier et Papon, mais aussi celui de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc.
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Mais avec Lelandais, il défend un homme accusé du meurtre d’une enfant de 8 ans. Et dans le même temps, il assiste l’ex-ministre Nicolas Hulot – un ami – accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes.
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« Tsunami » médiatique
Fier de son métier d’avocat, critique des « discours haineux » alimentés par les « détails inventés » par certains journalistes, sensible à la colère « légitime » des parents d’un enfant assassiné... C’est ce que dit une tribune publiée en août 2020 par son confrère Me Jean-Denis Bredin et qu’il reprend début février sur son compte Twitter.
Entré dans le dossier Lelandais via un ancien client, cet habitué des plateaux télé a admis avoir été « emporté par le tsunami » médiatique. Il aime rappeler qu’il fut le seul à reconnaître publiquement ses « erreurs » lors de cet emballement collectif. Et il s’en tient au silence depuis le début du procès, dans une forêt de micros et de caméras.
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« Vous déshonorez le métier », s’emporte-t-il face à un gendarme qui se refuse à dissiper définitivement l’image de tueur en série qui fut un temps associée à son client.
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