Robert Ménard ne verra peut-être jamais sa « garde biterroise » patrouiller dans les rues de sa ville. Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier (Hérault) a « suspendu » ce mardi l’exécution de la délibération du conseil municipal de Béziers créant cette « garde » controversée.
Le maire proche du Front national avait annoncé la création de cette « garde » le 1er décembre, peu après les attentats de Paris en novembre, s’attirant immédiatement les foudres du préfet de l’Hérault, Pierre de Bousquet. Dans un courrier, celui-ci avait demandé au maire de renoncer à ce projet, avant de déposer deux recours. Le premier était un référé en urgence pour s’assurer que la décision ne s’applique pas, et dont le résultat a été donné ce mardi. Le second, demandant l’annulation de la décision municipale, doit encore être examiné.
Lors d’une conférence de presse mardi en début d’après-midi, le maire Robert Ménard a vivement réagi à la décision du tribunal administratif et s’attend à une « évolution » de la situation. « S’il y a une décision administrative aujourd’hui à propos de la garde biterroise, c’est à notre initiative », a-t-il notamment déclaré. « C’était pour obliger le préfet à se saisir de cette délibération municipale, afin de saisir le justice (...) La garde biterroise n’est pas illégale, la décision de justice a juste suspendu la délibération. En plein état d’urgence, ce qui compte est de pouvoir donner plus de pouvoirs aux maires. À situation exceptionnelle, nous voulons une réponse exceptionnelle. Ce que nous attendons, c’est un débat au fond, car aujourd’hui il y a à la fois une étape judiciaire et politique qui vient d’être franchie », a argumenté le maire de Béziers.