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La fin de la culture bourgeoise ? – Conférence de Pierre de Brague à Paris

E&R Île-de-France a reçu Pierre de Brague à Paris le samedi 9 décembre 2023 pour une conférence intitulée « La fin de la culture bourgeoise ? ».

 

 

Les questions du public :

- 00:20 : Vous avez cité beaucoup de philosophes, et la culture française est marquée par ses romanciers ... Est-ce que vous avez pensé à intégrer dans vos listes d’auteurs ... tous ces personnages de ratés ambitieux ?

- 04:20 : J’ai plutôt l’impression que la culture bourgeoise est vivante ... Elle ne s’est jamais aussi bien portée… Parce que le monde qui émerge aujourd’hui est hyper rationnel… J’ai plutôt l’impression que la culture bourgeoise est omniprésente…

- 07:38 : Exemple familial personnel d’une bourgeoisie enracinée, capitalisme familial vs capitalisme financier apatride. L’arrogance de cette vieille bourgeoisie l’empêche de comprendre qu’elle ne fait plus partie de l’élite.

- 11:39 : Quand on parle de bourgeoisie ou d’anti-bourgeoisie, c’est mal comprendre l’ennemi… L’ennemi, c’est se déconnecter du réel en cherchant le plaisir.

- 13:57 : Francis Cousin !

24:06 : : François Bégaudeau ?

- 27:43 : Pascal et Descartes, fondamentaux de la culture bourgeoise.

- 33:16 : Ne serait-ce pas plutôt la fin de la bourgeoisie ?

- 34:54 : Heidegger, post-moderne, bourgeois, néocon selon Pierre de Brague !?!

- 41:22 : Quels critères pour définir la bourgeoisie ?

- 43:41 : Comment les États-Unis ont-ils influencé la culture bourgeoise française ?

- 47:07 : La petite bourgeoisie sera-t-elle un jour révolutionnaire ou contre- révolutionnaire ? Est-elle capable de trahir pour garder un mode de vie confortable ?

- 49:30 : La culture bourgeoise est morte, on est dans une culture de masse qui va mourir ; qu’est-ce qui va venir après ?

- 52:39 : Si les femmes sont à l’origine des guerres, peuvent-elles être à l’origine des révolutions ?

 

 

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16 Commentaires

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  • #3312803

    J’ai l’angoissante impression que M. de Brague se pointe juste avant que le pays ne bascule dans le ravin.
    Offre Tempo EDF augmentation entre 15 et 23 % au mois prochain.
    L’interrupteur est enclenché : ils veulent créer le chaos social pour nous imposer leur nouvel ordre numérique, créer une crise pour que le peuple soit demandeur de mesures fermes - mais au final contre nous.
    Lisez ce livre maintenant !

     

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  • Défense d’une certaine branche du protestantisme. Désignation des Jésuites comme ennemi de l’humanité. Pierre tu conquis mon cœur de plus en plus. E&R s’approche de plus en plus de la lumière grâce à ton travail même si c’est sur la gauche révolutionnaire tu me rejoins sur beaucoup de point moi qui suis protestant fondamentaliste ( pour utiliser les mots de l’ennemi)

     

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    • #3312937

      A la page 35 de son livre M. de Brague soutient que le protestantisme luthérien ne reconnaît pas la Trinité. Ce n’est pourtant pas ce que proclame l’article 1 de la Confession d’Augsbourg. Qu’en pensez-vous ?

       
    • @Le Strasbourgeois



      Article 1. - DE DIEU
      Nos églises enseignent en parfaite unanimité la doctrine proclamée par le Concile de Nicée : à savoir qu’il y a un seul Être divin, qui est appelé et qui est réellement Dieu. Pourtant, il y a en lui trois Personnes, également puissantes et éternelles : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit ; tous les trois un seul Être divin, éternel, indivisible, infini, tout-puissant, infiniment sage et bon, créateur et conservateur de toutes choses visibles et invisibles. Par le terme de Personne, nous ne désignons pas une partie ni une qualité inhérente à un être, mais ce qui subsiste par lui-même. C’est ainsi que les Pères de l’Eglise ont entendu ce terme. Nous rejetons donc toutes les hérésies contraires à cet article : nous condamnons les Manichéens qui ont statué deux dieux, un bon et un mauvais, les Valentiniens, les Ariens, les Eunomiens, les Mahométans et autres.



      J’en pense qu’on ne peut pas parler des penseurs sans les avoir bien compris en lisant longuement leurs textes.

      Les résumé, les fiches, les manuels scolaires, les biographies, tout ce qui est de seconde main ne peut remplacer la lecture directe et la fréquentation intime des oeuvres originales et même des oeuvres complètes.

      Pour parler des Méditations métaphysiques ou du Discours de la méthode, il faut les avoir lus, pour parler de Descartes, il faut avoir lu ses oeuvres complètes. C’est le travail élémentaire que font tous les chercheurs. Sinon, on peut faire du bricolage et bafouiller, mais comme dit Soral, ce n’est pas "sérieux".

       
    • C’est effectivement assez alambiqué.
      Il est écrit "Celui-ci ne reconnaît ni la Trinité, ni les intermédiaires dans sa relation avec Dieu"

       
  • #3312880

    Étant grand admirateur de la littérature française classique du XVIII et XIX° siècle, je suis assez perplexe quand on parle de Culture Bourgeoise à notre époque. Les bourgeois d’aujourd’hui ne lisent pas, ne savent pas écrire sans correcteur automatique, et concentrent tous leurs efforts pour vivre une vie hors sol et CONFORTABLE. Les auteurs que vous et moi aimons (Dumas, Maupassant, Hugo, Gaultier et tant d’autres) ne s’inscrivent pas dans cette classe "bourgeoise" (libéral serait un terme peut-être plus adéquat) car les codes sociaux d’antan n’ont rien a voir avec ceux d’aujourd’hui. L’immense majorité de la classe bourgeoise du XIX siècle vivait dans les conditions similaires aux plus pauvres de l’époque, avec eux. C’est d’ailleurs pourquoi ces grands auteurs sont restés authentiques dans leurs œuvres. La notion d’adversité est essentielle pour développer le sentiment d’empathie, prérequis pour écrire et décrire son époque.
    Or la classe libérale d’aujourd’hui ne sait rien de ce qu’est l’adversité. Papa et Maman qui divorcent, ça s’appelle une expérience de vie que tout le monde peut connaître. L’adversité est une difficulté qui semble infranchissable, mais qui se dépasse par l’effort et le sacrifice de soi. Ce qui est impossible pour un Bourgeois moderne. J’en veux pour exemple le fait que depuis les années 60, PAS UN LIVRE, PAS UN ROMAN FRANÇAIS n’a marqué significativement notre société, ou le monde, comme le fit Dumas avec le Comte de Monte-Cristo ou Hugo avec Les Misérables.
    Ce n’est pas un déclin culturel que nous vivons. C’est l’existence même d’une Culture Française d’Excellence qui nous fait défaut. Ca me rend triste. Vraiment.

    Force et Honneur à tous les membres d’ER, ainsi qu’à Mr Soral. Merci pour votre immense travail.

     

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    • L’immense majorité de la classe bourgeoise du XIX siècle vivait dans les conditions similaires aux plus pauvres de l’époque, avec eux. C’est d’ailleurs pourquoi ces grands auteurs sont restés authentiques dans leurs œuvres.



      Tu racontes probablement n’importe quoi. Car ce ne sont pas les conditions de vie de son auteur qui déterminent le contenu de vérité d’un discours. Les pauvres ne sont pas moins vulnérables aux illusions que les riches, loin de là, ils aiment particulièrement les superstitions, les rumeurs, la propagande, les paillettes et tout ce qui brille. En matière de roman, au XIXe, ce sont Flaubert, Maupassant et Stendhal qui analysent le plus profondément la nature humaine, et leurs oeuvres sont ainsi les plus universelles. Mais Dumas écrit pour divertir avec ses Mousquetaires, c’est très différent, et pire que ça, il écrit ses fantasmes : Monte-Christo qui n’est qu’un long fantasme de cocu rêvant sa revanche (en gagnant à l’euromillion)... il partage son inauthenticité dans son roman et ses lecteurs y reconnaissent la leur, ce qui les réjouit. Mais justement, dans la vie, ça n’arrive pas, gagner à l’euromillion. Dans la vie, ça n’existe pas les super-héros qui consolent leur humiliation en acquérant par miracle des pouvoirs surnaturels leur permettant de sauver le monde. Monte-Christo et Superman, c’est la même inauthenticité.

      Tu crois que les pauvres sont plus « authentiques », et que l’adversité est « essentielle pour développer le sentiment d’empathie, prérequis pour écrire et décrire son époque » ? Quelle farce ! Comme si les prolétaires ukrainiens développaient dans les tranchées du Donbass un sentiment d’empathie pour les prisonniers russes qu’ils tuent et torturent. Il y a des millions de gens que l’adversité endurcit et jusqu’à les crétiniser complètement.

      Finalement, tu nous prouves que le socialisme dégoulinant d’illusions et de prétendue morale n’est pas mort : tu auras passé ta jeunesse à militer au PS sous Jospin, que ce serait pas étonnant.

       
    • #3313343

      Merci pour le listing de postulats. Faut arrêter de ne retenir qu’un mot par phrase. Et la carte PS, je vous invite à la manger seul, Mr Zod. Ne projetez pas vos turpitudes sur moi. Je n’ai rien d’un socialiste bourgeois. Je n’ai jamais soutenu le PS ni la droite liberale. Je reste fidèle a l’idéal National Français, incarné par de grands hommes tels que De Gaulle, Napoléon et tant d’autres. Ça ne tiendrait qu’à moi, j’appellerai au retour d’une Monarchie Chrétienne en France.

      Je le réaffirme malgré votre légère hystérie, les conditions de conditions de vie d’un auteur déterminent jusqu’à une certaine limite le contenu de vérité d’un discours (pour reprendre voss termes), et l’adversité est essentielle pour que celui-ci reste, a défaut d’être toujours dans le vrai, authentique. Maupassant reste au top. Mais me citer des auteurs bourgeois assumés que sont Flaubert et Stendhal ne m’impressionne nullement. Je dirai même que leurs analyses respectives de la condition humaine est partielle et partiale car restreintes au carcan du fantasme Bourgeois. Vous m’auriez cité Balzac, Hugo et Vallès, j’aurais été d’accord avec vous.

      Ne vous en déplaise, pas besoin d’utiliser ces pauvres ukrainiens pour me contredire. Vous auriez pu parlé des Poilus Français faisant face aux Allemands durant la Première Grande Guerre. Malgré la folie des États-majors et des élites politiques, les soldats français et allemands se respectaient avant, pendant et après le conflit. J’en veux pour preuve les quelques Trèves sur le front imposés par les soldats eux-mêmes.

      Je peux comprendre votre avis critique sur le Comte de Monte-Cristo, mais encore une fois, vous êtes hors sujet.
      Mon propos est sur L’EXCELLENCE CULTURELLE et LITTÉRAIRE FRANÇAISE qui nous fait DÉFAUT. Plus de grands livres, plus de grands romanciers français. Zéro ! Nada !
      Des traités et Essais, on en publie trop. On peut même dire que la France est la Meilleure au monde dans ce domaine.
      Or le coeur du sujet reste la Littérature. Sans littérature, pas de culture française à transmettre aux générations futures.

       

    • L’EXCELLENCE CULTURELLE et LITTÉRAIRE FRANÇAISE qui nous fait DÉFAUT. Plus de grands livres, plus de grands romanciers français.



      Elle est toujours vivante, la France est toujours féconde, mais comme tu as besoin de l’autorité de Fernand Nathan pour savoir ce qui a une valeur, et qu’en réalité tu t’en contrefiches (sinon, tu les aurais tous déjà découvert depuis longtemps, les grands artistes de notre temps), tu crois et prétends qu’il n’y a rien.

      Et l’abréviation correcte de « Monsieur » en français est « M. », non pas « Mr ». « Mr », c’est en américain (bouffon).

       
    • #3313856

      Monsieur Calimero,
      Je vous invite à faire un peu de sport, ou de chialer un bon coup, ça vous détendra.
      En effet, il existe de rares espaces de survie (j’insiste sur le terme "survie") de l’excellence française telle que ER et Kontre-Kulture. J’admire leur discipline et leur immense travail pour mettre en valeur ceux qui se battent réellement pour notre culture. Mais se plaindre de Gallimard, de BHL (Grasset) et des autres éditeurs (Merci pour la réf. à Dieudo, mais F.Nathan, c’est surtout les manuels scolaires ;) ne suffit pas. Ça ne répond pas au problème posé : plus d’auteurs de génie, de grands romanciers.
      Si tu produis et mets en valeur que de la merde, faut pas s’étonner de ne trouver en rayon que de la merde en vente. On ne peut pas remettre en question cette causalité. On peut même la retrouver dans bien des domaines (Faire le listing me fend le cœur).
      Les raisons de cette lente agonie sont bien sûr multiples (Dégénérescence des élites politiques et culturelles, Éducation National au niveau zéro, monde artistique et littéraire consanguin et moribond, abrutissement des masses par une politique sociétale victimaire et le divertissement, pas de mise en valeur de la lecture et de l’écriture auprès des plus jeunes, etc...).
      40 ans de publications d’auteurs moyens ou médiocres, ça ne fait pas une culture à transmettre. Or une culture se transmet sinon elle meurt. Et le moyen de transmission est essentiel. Par le recit, oral ou écrit. En France, par le Roman. Maisi nous n’avons plus de Grands Romans.
      Pas besoin de F.Nathan, ou autre comptoir littéraire pour mettre en valeur un Diamant. Or, les diamants français restent cachés malheureusement. Ce même problème est à généraliser sur l’ensemble des pays occidentaux. On se repose beaucoup trop sur notre littérature classique.

      C’est mon humble avis. Inutile d’en faire tout un drame. Sinon un bon roman ;D
      Prenez soin de vous.

       
  • Les Etats-unis, dans le même mouvement que celui de l’URSS mais d’une autre manière, ont poussé l’influence d’un puritanisme rationnel à son extrême en définissant essentiellement le bien et le mal à partir de l’antagonisme rationnel / irrationnel, ce qui a permis d’ailleurs de justifier ses guerres opportunes historiquement menées sous un vernis moral et un abattage médiatique à la tournure hyperrationnelle. Les cultures des pays européens, toute classe confondue, dont les profondeurs laissent une place à Dieu ont jusque là tempéré ces velléités superficielles et ce même depuis les conséquences de la révolution industrielle, certes bizarrement dans le post-modernisme comme vous dites mais la question sociale reste pour la plupart chez eux présente, par exemple l’homme de science ne faisait pas plus autorité que l’homme de lettre et n’en était quelque fois pas bien différent, l’homme de commerce non plus.

     

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  • Marxien, Debordien, cousinien sont des mantra pour ne pas penser et ne point lire. Loin des circonvolutions mentales, il faut se rappeler que la critique radicale n’est pas un sujet cognitif mais le mouvement réel des luttes de classe lui-même vers l’abolition du salariat et de l’État. Quant aux petits lutins des cahiers Proudhon, comme Maurras et les syndicalistes soi-disant révolutionnaires, ils ont tous fini en gentils sergents recruteurs du premier charnier capitaliste mondial..

     

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  • La tentation de s’extraire du réel
    Le bourgeois, c’est à dire le commerçant vertueux dans une acception plus traditionnelle, est un pilier de l’ordre social. Aujourd’hui, par la corruption des rôles, le bourgeois est devenu un financier parasite qui prend la place du gouvernant et accélére la dégradation du tissu social. Nous sommes même passés au bourgeois mafieux qui n’hésite pas à trafiquer les contrats et les alliances, piller les pays et assassiner les populations. C’est le nihiliste sans foi ni loi dont parle Todd dans son dernier livre. La fin de la civilisation occidentale vient dans notre incapacité à combattre cette réalité (pour l’instant), nous contentant de la décrire et donc de l’accompagner.

     

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  • Les syndicats ont atteint le terme de leur évolution indépendante, ils sont entrés, depuis
    1914, dans une nouvelle période, celle de leur intégration à l’Etat capitaliste. Ils y tendaient depuis longtemps, mais il a fallu la guerre de 1914 et les services qu’ils ont alors rendus au capitalisme dans l’Union Sacrée pour que l’Etat leur accorde des places dans ses conseils. Il est vrai qu’ils démontraient ainsi leur pouvoir sur la classe ouvrière et devenaient, de ce fait,de précieux auxiliaires du capitalisme.
    LES SYNDICATS CONTRE LA REVOLUTION

    Benjamin PERET et G. MUNIS

     

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  • "Dans la première moitié du xix siècle, l’artiste découvre et définit son contraire, — le bourgeois. Le bourgeois est la figure symétrique du romantique. On lui impose d’ailleurs des propriétés contradictoires, car on le fait à la fois esclave de la routine et sectateur absurde du progrès. Le bourgeois aime le solide et croit au perfectionnement. Il incarne le sens commun, l’attachement à la réalité la plus sensible, — mais il a foi dans je ne sais quelle amélioration croissante et presque fatale des conditions de la vie. L’artiste se réserve le domaine du « Rêve ».
    (Paul Valéry, Propos sur le progrès)

     

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  • Pour remettre les mauvaises interprétations à l’endroit, il est utile de rappeler que Cousin, en concordance avec Marx, n’a jamais affirmé une seule fois que l’abolition de l’échange mènait à un retour au primitivisme, ni que la civilisation n’avait pas été un moment nécessaire de l’histoire humaine, et encore moins que les communautés primitives étaient l’humanité accomplie.
    Ce sont au contraire les réformistes de tout poil qui ont toujours menacé quiconque osait toucher à la sacro-sainte valeur d’échange d’une tabula rasa fantasmée.
    Cousin, en accord avec Marx et Hegel, considère qu’il n’y a jamais de retour historique en arrière et que tout ce qui advient a été moment nécessaire au développement du naturalisme achevé. Cousin répète d’ailleurs sans cesse la phrase de Marx sur la positivité universalisatrice du Capital...universalité qui précisément faisait défaut aux communautés primitives.
    Le communisme primitif comportait ses propres contradictions et les a résolus en produisant la civilisation marchande, la civilisation marchande mourra en produisant dans son auto-abolition et son "aufhebung", la communauté humaine universelle.
    L’abolition de l’argent, de l’Etat et de l’échange est un dépassement-conservation de synthèse de deux moments contradictoires de l’histoire humaine, rien de plus dialectique. Et surtout c’est un auto-mouvement humain qui balaye toutes les constructions mentales subjectivistes puisque c’est l’histoire des luttes de classes et du développement des forces productives qui en est à la fois le moteur et le juge historique.
    Tous les fossoyeurs de la lutte de classe et éternisateurs de l’argent se sont gourés les uns après les autres, les seuls qui ont passé l’épreuve du temps sont les porteurs d’une compréhension radicale des contradictions inhérentes au rapport marchand vis à vis de l’humanité en recherche d’elle même.
    A partir de la, réduire Cousin à Debord et à la tabula rasa est un peu court...

     

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