« Cocorico, Gaulois ! Sortez vos drapeaux révolutionnaires, entonnez La Marseillaise, exhibez votre fierté nationale, votre identité charnelle,... vous avez un mois pour consommer Bleu-Blanc-Rouge. Top chrono ! C’est la Coupe du Monde. »
Pourtant, cette fameuse Coupe du Monde devrait être abhorrée, exécrée par tous les curés du politiquement correct ; elle est une discordance névralgique eu égard à la sacro-sainte Religion des Droits de l’Homme. En effet, selon celle-ci, il n’y a plus de races, même si l’on doit promouvoir le métissage -des races of course, et plus de Nations, d’enracinement charnel à une terre et une identité, mais seulement des Hommes, tous libres et égaux en droit, uniquement.
Alors, promouvoir des jeux mondiaux où des centaines de millions de supporters exaltent leur identité nationale semble être une hérésie pour tout promoteur sérieux, s’il en est, des boniments droits-de-l’hommiste ; pire que Jean-Marie Le Pen et son défilé du 1er mai, composé de quelques milliers de nationalistes, la Coupe du Monde et le nationalisme footballistique servi matin, midi et soir avec objurgation de choisir son camp. Car il est en effet paradoxal a priori que l’élite droit-de-l’hommiste, et un organe supranational comme l’UEFA (qui promeut, comme tous les organismes cosmopolites et in fine colonialistes, les pâquerettes, les câlins et les bisous !), portent au pinacle une compétition avec comme ressort essentiel les identités nationales ; celles-ci ayant vocation à être intégralement annihilées par le dynamiteur mondialiste. Et c’est ainsi que Jacques Attali, théoricien jusqu’au-boutiste de la pensée dominante, désire, conformément à la Religion des Droits de l’Homme, une finale Adidas-Nike (projet déjà réalisé de facto), un arbitrage robotique, et le nec plus ultra : le transhumain, voire l’inhumain, le robot (et ça existe déjà selon ce bonimenteur notoire). Dès lors, on l’aura compris, c’est le Marché qui, comme dans la plupart des antinomies patentes de la doxa, dissipe la contradiction idéelle. C’est en effet au nom du marché qu’on impose aux Gaulois le chauvinisme footballistique, alors qu’en dehors du monde de la marchandise le discours est tout autre ; le nationalisme devient la guerre et le fascisme. Et au foot, pas de faux-semblant : la manière, on s’en fout !... choisis ton camp camarade et c’est tout ! Avec la main, le nez, le derche, qu’importe !... du moment que le ballon pénètre la cage qui rend fou tout le monde, du moment que les filets tremblent et que la victoire est là, Gaulois est fier et doit l’afficher ! En somme, dès que le Marché peut bénéficier* d’une identité, même singée (car la simagrée et la pâle copie sont nécessaires à tout charlatanisme), il l’utilise jusqu’au dernier sou, et pas question d’en perdre une miette et de lui permettre de s’exprimer consciemment et réellement (car l’identité est utile au Marché mais dangereuse - si exprimée pleinement). En fait, les curés du politiquement correct ne font qu’organiser la curée, le racket en règle des couches moyennes, des États-Unis à la France.
Ainsi, le discours tenu aux « français moyens » est à quelques digressions près celui-ci : « à l’apéro et au barbecue, et ta gueule Gaulois ! Consomme pendant un mois Bleu-Blanc-Rouge, en attendant la Coupe d’Europe,... et pendant ce temps consomme aux couleurs de ta ville footballistique. Bats-toi au nom de l’attachement territorial : Rennes Vs Nantes, PSG Vs OM, OL Vs ASSE... Le but c’est que tu consommes de la couleur, que tu fasses trembler les filets toi aussi, mais ceux de l’industrie asiatique et des Firmes Trans-Nationales états-uniennes. Du bleu, du blanc et même du rouge, mais surtout pas du national, comme le voulaient les Cocos d’avant le Buffet internationaliste. Chauvin au foot, donc consommateur de produits à ta couleur, mais surtout pas nationaliste sur d’autres terrains. Hors-jeu, sifflerait l’OMC ! Pas un kopek au nom de la Patrie ; ne cède pas à la tentation nationaliste, Gaulois ! Sale petit égoïste sur pattes ! Bouffe, engoinfre-toi, tant que tu peux et jusqu’à la mort à crédit, mais surtout ne pense pas à ta petite routine de néo-ouvrier occidental du XXIème siècle, petit prolo embourgeoisé !... »
Et si ça ne suffit pas, ce n’est pas Goebbels qu’on lui envoie au Gaulois, mais Bernays (neveu de Sigmund Freud, théoricien de la propagande marchande, des « relations publiques ») ; plus insidieux et plus efficace ! Dès qu’on bute sur un écueil, on louvoie au moyen de « l’ingénierie du consentement ». Pour la Coupe du Monde, on ne se prive pas de manipuler le peuple ; l’opinion, la masse, c’est-à-dire la clientèle ; on allie l’ancestral proverbe romain « panem et circenses » à l’illustre technique publicitaire « un cul-un produit »(cf « Les torches de la liberté »). Et en Occident ça fonctionne constamment !... plutôt servile par ces temps de rigueur le Gaulois. À voir par exemple cette pub d’Axe (http://buzzh.fr/wp-content/uploads/2010/05/Axe-Effect-coupe-du-monde-2010-1.jpg) ou encore la mise en scène obscène de Pepsi, où là, on a gommé les maillots nationaux pour parer les people (car jouer au foot fait rentrer moins de biff dans la cagnotte que de gigoter du cul devant une caméra) du maillot de l’équipe Pepsi (http://www.youtube.com/watch?v=O-XZk0yxCzc&feature=player_embedded).
Oh Africa !... Le colonialisme marchand à l’anglo-saxonne te spolie plus profondément que le colonialisme de gauche de Ferry ou Hugo. Le Maréchal Lyautey vomirait sûrement ces nouveaux colons de la Ferme Célébrité à l’expansionnisme économique des Firmes Trans-Nationales, tout ça sur un fond d’arc-en-ciel en berne.
En espérant un autre coup de boule, contre le mondialisme cette fois ; longue vie au Nationalisme !
** 10% de la population française majeure prête à dépenser de l’argent dans les paris, 350 000 euros les trente secondes de publicité avant la remise du trophée, les primes des joueurs de l’Équipe de France en cas de victoire 390 000 euros (la rigueur oui mais pas pour tout le monde !), 120 millions d’euros pour l’exclusivité télévisuelle en France, le montant total des ventes de détail pourrait atteindre 1,6 milliard d’euros si les Bleus arrivent jusqu’à la finale etc.
Maxime Gergo