Marine Le Pen a perdu mercredi son procès en appel contre Jean-Luc Mélenchon (FG), qui avait utilisé l’épithète « fasciste » à l’égard de la présidente du Front national.
Le 5 mars 2011, invité à réagir sur un sondage donnant Mme Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle de 2012, le coprésident du Parti de Gauche avait déclaré : « Tout ça est une guignolisation de la vie politique, absolument invraisemblable. » « Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d’avoir une fasciste à sa tête ? » avait-il ajouté sur i>Télé.
Plainte pour injure
Mme Le Pen l’avait alors poursuivi pour injure. En première instance, en avril 2014, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé l’ancien candidat à la présidentielle de 2012, jugeant que le terme fasciste se trouvait « dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique ».
Appel
Mme Le Pen avait fait appel (qui ne portait que sur le volet civil du dossier), et a été déboutée mercredi. Dans son arrêt, consulté par l’AFP, la cour d’appel de Paris a relevé que dans le contexte de l’époque, où certains associaient Mme Le Pen et M. Mélenchon sous le terme de « populisme », il était « nécessaire » que ce dernier « exprime son opinion en caractérisant politiquement son adversaire par un terme manifestant sa réprobation complète des idées politiques défendues par le Front national ».
« Liberté »
Se félicitant de cette décision, Me Raquel Garrido, conseil de M. Mélenchon, a déclaré qu’il « aurait été dévastateur qu’on n’ait pas le droit de dire, à propos de Mme Le Pen qu’elle est une fasciste ». Il s’agit selon elle d’une « liberté acquise non seulement dans le débat politique », mais aussi « pour la presse ».
Le Pen en cassation
Mme Le Pen va former un pourvoi en cassation, selon son avocat, David Dassa-Le Deist. « On est vraiment dans le registre de l’outrance verbale », a-t-il déploré. « On ne peut pas considérer que ce genre d’attaques puisse relever par essence du débat politique. »