La situation économique de la Russie est en train de s’améliorer. On peut, assurément, considérer que le processus est trop lent. Le potentiel de croissance du pays reste l’un des plus importants. Mais l’amélioration de la situation est aujourd’hui indiscutable.
Le cours du rouble est l’une des clefs de cette amélioration. Permettant un développement de l’industrie à l’export, il entraîne avec lui l’ensemble de l’économie. Il faut néanmoins noter que le changement de modèle économique se poursuit. Il se traduit non seulement par une hausse significative du taux d’épargne, mais aussi par un recentrage des conditions d’investissement sur l’économie nationale. La situation n’est donc plus la même qu’il y a deux ans et demi. En un sens, les « sanctions » décidées par les pays occidentaux ont accéléré cette évolution, mais ne l’ont probablement pas déclenchée. De même, le pivotement de l’économie russe vers l’Asie se poursuit, assurément plus lentement que certains ne le voudraient mais, ici encore, de manière régulière. La Russie est donc entrée, qu’on le veuille ou non, dans une période de « dé-globalisation ».
Le taux de change
Si l’on regarde le taux de change du rouble depuis la fin du mois d’avril 2014, on est frappé par l’ampleur de sa dépréciation. Une partie importante de cette dépréciation est liée à la baisse des prix du pétrole depuis l’automne 2014. Mais pas seulement ; il est clair que le rouble a été la cible d’attaques spéculatives, en particulier à la fin de 2014. En réalité, si la décision du gouvernement de laisser flotter le rouble, décision qui fut prise au début de l’année 2014, s’est trouvée justifiée, les fluctuations de court terme qu’elle entraîne ont contribué à perturber la marche normale de l’économie. Mais, si l’on regarde maintenant le taux de change réel (ou REER), on constate qu’il correspond au niveau d’un pétrole à 60$ le baril, alors que le prix (indice Brent) est actuellement de 50 $ le baril.
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