Présentée ce mercredi par le gouvernement britannique, l’Investigatory Powers Bill obligerait les éditeurs d’applications à conserver les moyens de déchiffrer les communications qu’ils facilitent, pour coopérer efficacement avec la police ou les services de renseignement en cas de besoin.
La mesure avait été annoncée avant l’été par le Premier ministre David Cameron, et devrait être confirmée ce mercredi lors de la présentation de l’Investigatory Powers Bill, un projet de loi sur l’extension des pouvoirs d’enquête des policiers. Selon le Telegraph, qui a pu prendre connaissance des grandes lignes du texte, le gouvernement britannique imposera dans cette loi que les entreprises conservent les moyens de déchiffrer les communications, lorsqu’ils fournissent des outils de communication chiffrée aux utilisateurs.
« Des mesures présentes dans l’Investigatory Powers Bill feront peser sur les entreprises technologiques et les fournisseurs de services une obligation d’être en capacité de fournir des communications déchiffrées à la police ou aux agences d’espionnage, si c’est demandé à travers un mandat », rapporte le Telegraph.
La mesure est ardemment souhaitée par les services de renseignement et par la police judiciaire, qui s’agacent de ce qu’Apple ou Google se placent désormais techniquement dans une position totalement extérieure aux communications chiffrées de leurs clients, et soient ainsi incapables d’aider les services lorsqu’ils le demandent. L’été dernier, le chiffrement du contenu des mobiles avait fait l’objet d’une lettre ouverte dans le New York Times, co-signée par le procureur de Paris François Molins, qui estimait cette mesure irresponsable.