L’ouragan – depuis reclassé en « tempête tropicale » – Harvey est en train de dévaster l’est du Texas, mais aussi les confins de la Louisiane. C’est un événement dramatique, ne serait-ce qu’en raison du nombre de victimes. On en dénombre aujourd’hui (30 août) vingt, mais il est clair que ce chiffre est appelé à augmenter dans les heures qui viennent. Il convient aujourd’hui de témoigner de toute notre solidarité aux populations victimes de cette catastrophe. À titre personnel, j’ai une pensée particulière pour mes collègues de Houston et de College Station qui sont au cœur du désastre.
Mais, c’est aussi un événement dramatique en raison de ses conséquences économiques qui, d’ores et déjà, s’annoncent particulièrement importantes. L’impact de cet ouragan sur l’économie des États-Unis pourrait s’élever à 0,8 % du PIB.
Une catastrophe de grande ampleur
Il s’agit donc d’un événement d’inondation dévastateur, comme on ne l’avait pas vu depuis au moins depuis 12 ans, c’est-à-dire depuis le désastre de l’ouragan Katrina. Rappelons que ce dernier avait fait des milliers de morts à la Nouvelle-Orléans. Les dommages ont été causés – et le sont encore – moins par les vents, assurément très violents les premiers jours du phénomène, que par des pluies réellement diluviennes. Ces pluies provoquent des inondations massives, non seulement sur la côte du Golfe du Mexique mais aussi à l’intérieur des terres. Les communautés locales du Texas, autour de Houston, mais aussi de Corpus-Christi et de Port-Arthur, resteront très certainement sous l’eau pendant des semaines et peut-être un mois ou plus même après la pluie. Les conséquences de ces inondations sont dramatiques. Le Texas, en dépit de l’image héritée des westerns qu’il a pour de nombreux français, est un état des États-Unis avec une forte industrie, essentiellement (mais pas uniquement) pétrolière et gazière.
L’électricité est aujourd’hui coupée pour plus de 300 000 personnes et elle le restera pour une période prolongée jusqu’à ce qu’il soit possible pour les équipes de maintenance de réparer les lignes en toute sécurité. Il faut savoir qu’il est d’ores et déjà tombé, dans les différents comtés, entre 50 et 100 cm de pluie, voire plus. Cette pluie est tombée essentiellement dans une grande partie du sud-est du Texas alors que Harvey s’arrêtait suite à son contact avec la terre ferme.
À partir du mardi 29 août à midi, les précipitations consécutives à l’ouragan Harvey avaient éclipsé le record de 122 cm au cours de l’ouragan Amelia en 1978 avec un pic à 125 cm qui a été atteint dans le nord du bassin de la rivière Brazos et dans les comtés de l’est de Harris. Des agglomérations comme College Station (sur la Brazos) sont directement menacées. De même, ces pluies ont fait gonfler la rivière Sabine, à la frontière avec la Louisiane. Les inondations sur la côte du Texas seront donc amplifiées dans les jours à venir par le déplacement de ces masses d’eau, de l’amont vers l’aval.