D’habitude, la sous-estimation des surcoûts liés aux opérations extérieures (OPEX) fait débat. Pour cette année, il a été prévu 450 millions d’euros pour les financer alors que les forces françaises sont engagées dans le Sahel, au Liban, en Centrafrique, en Irak, en Guinée, etc.. En un mot comme en 100, cette enveloppe ne devrait pas être suffisante, comme cela a été le cas par le passé.
Mais ce sera aussi le cas pour les opérations intérieures (OPINT)… Pour 2015, il est un peu compliqué de trouver le montant de l’enveloppe qui leur a été allouée. Avant, elles relevaient de l’action 7 du programme 178 « Préparation et emploi des forces ». Mais depuis cette année, il faut regarder le programme 212 étant donné qu’elles sont essentiellement constituées de dépenses de personnels (titre II). Bref, il a été prévu 11 millions d’euros, essentiellement pour financer les patrouilles Vipirate (au niveau « normal »), la mission de lutte contre les feux de forêts Héphaïstos ainsi que de possibles interventions ponctuelles.
Seulement, avec les attentats de janvier, ces 11 millions seront bien évidemment insuffisants. Et pour cause : le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a ainsi indiqué que l’opération Sentinelle, lancée dans la foulée, coûte « à peu près 1 millions d’euros par jour »… Et qu’elle durera « le temps nécessaire » (autant dire qu’on ne sait pas quand elle prendra fin…). En un mois, ce sont donc plus de 30 millions qui ont été dépensés, soit un montant 3 fois supérieur à celui qui avait été prévu pour les surcoûts « OPINT » . Et ce n’est pas fini.
Pour rappel, plus de 10 500 militaires sont mobilisés sur le territoire national afin de surveiller et de protéger environ 830 lieux sensibles. Or, il faudra composer avec les relèves sur le front des opérations extérieures, les préparations opérationnelles, les permissions, etc…
Quoi qu’il en soit, tant que cette opération se prolongera, la facture s’alourdira d’autant. Quand le budget prévu pour les OPEX est dépassé, un mécanisme de financement interministériel se met en place. Le schéma est connu. Mais qu’en sera-t-il pour les « OPINT » cette année ?