Quand Cyril Hanouna lâche son équipe de penseurs aux concepts affûtés comme des lames de rasoir sur un sujet, ce dernier n’en ressort pas indemne. Et le sujet du jour, c’est Brigitte Bardot, la grande BB pour les intimes. Les chroniqueurs seront impitoyables en plateau avec le mythe vivant.
- Les larbins d’Hanouna n’ont pas intérêt à défendre BB
Il faut dire qu’ils défendaient leur seigneur et maître, et aussi (mauvais) payeur, Cyril Hanouna, que Bardot avait dézingué dans une interview donnée à TV Magazine et relayée par Le Figaro. Morceaux choisis de cette joute entre la France d’avant et la France d’aujourd’hui, entre la France éternelle et le quart-monde télévisuel.
Commençons par BB avec son regard sur l’actualité. Après quelques échanges sur sa carrière et ses frasques, la Brigitte tranchante refait vite surface :
Vous évoquez le pape alors que le Vatican a vu en vous la réincarnation du diable...
C’est le passé (rires). Jean-Paul II est celui que je considère comme le plus courageux et j’ai certaine tendresse pour Benoît XVI. Quant à François, je ne le trouve pas très sympathique : accompagné de chefs d’États, il aurait pu aller porter la bonne parole aux chrétiens d’Irak qui sont massacrés.[...]
Quel regard portez-vous sur la société actuelle ?
C’est lamentable ! Nous vivons dans une période où tout est vulgaire, ordinaire et médiocre. La France n’a plus le rayonnement, la majesté qu’elle avait. Aujourd’hui, le pays est à l’image de deux qui les dirigent. Depuis Chirac et ses successeurs, les choses ne se sont pas améliorées. Pour redonner de l’éclat au pays, il faut nous redonner des libertés, retrouver un climat serein sans avoir peur des attentats. Il faudrait mettre en place un régime autoritaire.On vous dit proche du Front national. C’est vrai ?
Je suis très patriote. J’ai été élevée par un père et un grand-père qui se sont battus pour la France et qui m’ont inculqué l’amour de la patrie. Je ne suis pas fière de ce qu’est la France aujourd’hui. Je suis contre le vivre ensemble, mais je ne suis pas facho, pas plus que Marine Le Pen.Êtes-vous en phase avec ses idées ?
Pour la plupart. Marine Le Pen a la volonté de reprendre la France en main, de remettre des frontières et de redonner la priorité aux Français.
Et c’est là que Brigitte commet l’irréparable, quand le journaliste aborde la question israé, pardon, la question de la télévision et de son contenu...
Que regardez-vous à la télévision ?
[...] Ardisson devient d’une vulgarité épouvantable. Quant à Ruquier, je trouve que ses invités n’ont plus d’intérêt et que la blonde qui a une tête de mort et l’autre fou furieux [Vanessa Burggraf et Yann Moix, ndlr] sont des procureurs.Regardez-vous Cyril Hanouna ?
Au secours ! C’est d’une vulgarité, d’une bassesse ! C’est la lie de la télé celui-là. Je ne regarde pas non plus Nagui parce que c’est minable. Il manque des émissions comme « Les Dossiers de l’écran », « La Tête et les jambes », des émissions de qualité et intéressantes qui n’étaient pas au ras des pâquerettes et en dessous de la braguette.
Aussitôt, les morceaux saignants de l’interview arrivent aux oreilles de TPMP (Touche pas à mon poste). Cyril Hanouna, avec son courage légendaire, envoie jeudi 19 janvier 2017 son équipe en première ligne pour répondre à la Dame. Ses obligés, qui font dans le popo du matin au soir, ne feront pas dans la dentelle :
Matthieu Delormeau, le souffre-douleur homosexuel du patron : « À chaque fois qu’elle parle, c’est un naufrage. Elle me fait de la peine : c’est quand même une vieille dame qui est seule, qui est malade. Elle a une vieillesse qui est extrêmement triste. »
On attend tous la vieillesse épanouie de l’ex-ami de Marc-Olivier Fogiel...
Benjamin Castaldi, l’animateur rendu riche par la télé-réalité : « Dès qu’elle ouvre sa bouche, c’est pour dire des choses qui sont généralement terribles. Elle est homophobe, elle est raciste… Moi, j’ai beaucoup de mal à entendre des propos comme ça en 2017. Je trouve ça regrettable qu’on lui demande encore son avis, parce que honnêtement, son avis, on s’en fout. »
Comme celui de « l’homme » qui a animé Loft Story, l’émission qui a donné le départ de l’effondrement moral du PAF.
Thierry Moreau, le rédacteur en chef de Télé 7 Jours : « Pourquoi donne-t-on encore la parole à cette dame ? Puisqu’à chaque fois elle dérape, elle raconte des conneries… »
Moreau est rédacteur en chef, ce qui en dit long sur le niveau de la presse française.
Géraldine Maillet, la gentille téléspectatrice devenue chroniqueuse : « En fait c’est un mythe, et elle utilise sa mythologie pour haïr. »
La mythologie pour haïr... ça résume tout. Bref, on avait là une confrontation entre deux France, celle qu’on appelle profonde, et ce n’est plus tellement péjoratif, et celle qui travaille à l’abêtissement général, nous dirons la France superficielle. Il paraît qu’il faut de tout pour faire un monde. Oui mais lequel ?