Mathilde Panot torturée par Apolline de Malherbe
L’affaire Taha Bouhafs, qui aurait agressé sexuellement deux femmes (les plaintes n’ont pas encore été déposées), n’en finit pas de faire des vagues, vagues entretenues par la meute médiatique qui a pour ordre, sur injonction du pouvoir profond, de déglinguer au maximum la machine NUPES, ou en tout cas la gauche populiste, celle qui se rapproche un peu trop du travaillisme britannique version Jeremy Corbyn, considéré comme un ennemi d’Israël.
On ne comprend pas l’affaire de la désinvestiture du jeune Bouhafs, islamo-gauchiste de son état, si l’on ne comprend pas ça, c’est-à-dire la lutte interne entre pro et antisionistes, entre féministes et sexistes, puisque c’est cette fracture sociétale qui recouvre cette fracture plus politique.
On espère avoir été clairs et on écoute Mathilde Panot, la jeune présidente du groupe parlementaire LFI (72 sièges), face à Apolline de Malherbe, qui ne va pas la lâcher. Elle, quand elle a mordu dans le morceau...
Taha Bouhafs a été éjecté de la victoire relative de la gauche aux élections législatives 2022, mais il a répliqué par un communiqué qui renvoie la balle chaude dans le camp des féministes de LFI, qui ont quelque peu truandé la raison officielle de son éviction. Bref, il révèle à son corps défendant toute l’hypocrisie de la gauche, et nous voici avec un nouveau bug dans la Matrice.
[Thread] À lire tant de commentaires après la lettre de Taha Bouhafs, il en ressort que sa parole a donc beaucoup plus de valeur que la mienne aux yeux de ceux qui, en même temps, me font des leçons de féminisme. 1/7
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) July 5, 2022
Qui se cache derrière « les femmes » ?
Panot : Alors déjà je veux dire avec force que personne ne peut croire que Clémentine Autain qui est une féministe extrêmement impliquée et engagée, personne ne peut croire qu’elle veuille maquiller des accusations de violences et d’agressions sexuelles par des femmes. Par contre, et nous l’avons assumé dès le début, nous avons fait un choix, nous avons fait un choix donc en ayant une commission contre le violences sexuelles et nous sommes un des rares mouvements politiques du pays à avoir ce type de comité. Ce type de comité prend un principe, et qui est un principe je l’entends qui est arbitraire, qui est d’entendre la parole des femmes et donc de prendre des mesures conservatoires lorsqu’il y a des accusations. Il y a eu deux accusations contre Taha Bouhafs, nous avons donc pris une mesure conservatoire qui a été de lui demander de ne, de ne, de ne pas être investi, puisqu’il était pas encore investi, donc pas désinvesti, mais de ne pas être investi comme candidat puisqu’il y avait deux accusations que portaient des femmes. Nous avons assumé que nous obéissons à ce que demandent, et que nous respectons, ce que demandent les femmes. Et à ce moment-là ces femmes ne demandaient pas à ce que ce soit public, elles demandaient juste à ce que Taha Bouhafs ne soit pas investi comme candidat. Et je crois que nous avons raison de respecter les demandes des femmes. Je sais, c’est une situation qui est difficile, mais nous avons raison, lorsque des femmes nous demandent de ne pas communiquer publiquement.
Malherbe : Ce n’est pas là-dessus que je vous interroge.
Panot : Si, c’est là-dessus !
Malherbe : Non.
Panot : Mais bien sûr que si !
Malherbe : Est-ce Clémentine Autain a oui ou non suggéré à Taha Bouhafs de dire qu’il se retirait à cause des attaques racistes, ce qui est faux donc, à cause des attaques racistes qu’il subissait de la part de la droite et de l’extrême droite ?
Panot : Nous avons dit à Taha Bouhafs que nous ne dirons pas publiquement pourquoi est-ce que il n’était pas investi candidat puisque c’était la volonté des plaignantes.
Malherbe : Est-ce que Clémentine Autain lui a suggéré, est-ce vous lui avez suggéré de dire qu’il se retirait parce qu’il était victime d’attaques racistes de la droite et de l’extrême droite ?
Panot : Mais c’est pas en fait, non c’est pas, c’est ça la question en fait.
Malherbe : Ben c’est ma question.
Panot : Ben oui ben j’vous réponds sur cette question-là. Nous avons dit que nous ne dirons pas publiquement pourquoi est-ce que Taha Bouhafs n’était pas investi.
Malherbe : Ça j’ai bien compris la première partie de la phrase, mais est-ce que il y a eu une deuxième partie de la phrase qui était « tu devrais par exemple », j’essaye d’imaginer la teneur de la discussion, « tu devrais par exemple suggérer que tu te retires parce que tu es victime d’attaques racistes » ? Avez-vous prononcé cette phrase ?
Panot : Moi non ! Je ne l’ai pas prononcée.
Malherbe : Est-ce que Clémentine Autain a prononcé cette phrase ?
Panot : Non mais en fait je ne sais, je ne sais pas si elle a prononcé cette phrase.
Malherbe : A-t-elle suggéré ?
Panot : Non, nous lui avons dit, nous lui avons dit nous ne dirons pas publiquement pour les raisons que.
Malherbe : On a très bien compris ça. J’ai très bien compris. Vous avez dit que vous n’alliez pas de vous-mêmes dire qu’il était suspecté d’agressions sexuelles.
Panot : Pour respecter la parole des femmes, pour respecter la parole des femmes, et je crois que c’est ce qui est important dans cette histo...
Malherbe : Mais vous lui avez suggéré donc de donner d’autres causes à son retrait.
Panot : Eh bê forcément qu’il a donné des causes.
Malherbe : Vous lui avez suggéré de dire et donc d’en faire un argument politique, de manipuler son abandon pour en faire un argument politique ! Mathilde Panot, vous ne niez pas cela !
Panot : Nan mais écoutez, attendez, on va remettre les choses sur la table. Ce n’est pas maquiller les accusations de violences sexuelles que de respecter la parole des, la demande des plaignantes.
Malherbe : Mais vous en avez fait un argument politique, alors que vous saviez que ça n’était pas pour ça.
Panot : Et alors ? Et alors ?
Malherbe : Ah, et alors. ça vous dérange pas ? Y a quand même un rapport à la réalité qui est étrange.
Panot : Nous assumons, nous assumons de respecter la demande des plaignantes, et vous savez pourquoi les plaignantes nous ont demandé de ne pas le dire publiquement ? Justement parce que Taha Bouhafs était victime d’attaques racistes immondes ! Et je continue de le dire...
Malherbe : Ah et donc du coup on peut pas dire qu’il est sexiste parce que il serait victime de racisme ? Y a une hiérarchie d’écoute des victimes ? (…) En fait ça veut dire quoi ? Qu’un homme, blanc, riche... ?
Panot : Vous êtes en train de tout mélanger.
Malherbe : Ben non, c’est vous.
Panot : Non, non, c’est vous qui êtes en train de tout mélanger.
Malherbe : Parce qu’il est victime d’attaques racistes on ne va pas le jeter en pâture, c’est ça ?
Panot : En fait c’est pas une question de jeter en pâture. est-ce que nous avons, nous n’avons pas investi Taha, oui ou non ? (…) Justement, nous avons fait notre rôle, et moi je tiens à dire que je suis fière d’être un mouvement même si c’est un processus imparfait, même si nous sommes en train de tâtonner sur beaucoup de choses, je suis fière d’être dans un mouvement qui justement prend au sérieux cette question-là et nous avons tenu tous nos bouts. Et je ne vous laisserai pas dire ni que clémentine Autain a couvert des agissements parce que nous avons pris nos responsabilités. (…)
Malherbe : Pourquoi est-ce qu’il dit tout ça si c’est faux ?
Panot : Ben je pense que Taha Bouhafs a le droit de se défendre, a le droit de pouvoir continuer sa vie, et d’être dans un moment où il y a une vraie difficulté qu’il ne faut pas cacher et cette vraie difficulté, c’est que pour l’instant il n’y a pas de plainte en justice. et donc nous nous continuons de faire notre travail pour essayer de convaincre les plaignantes de porter plainte en justice pour que ce processus puisse aller à son terme.
La dépalestinisation du PS l’a mené à Hamon, Valls et Hidalgo, c’est-à-dire à plus rien du tout. La dépalestinisation des Verts les a menés vers un parti foutoir qui n’a plus de colonne vertébrale politique sérieuse, à part le temps qu’il fera demain et la souffrance des transgenres.
Auparavant, chez ces deux grands partis de gauche, il y avait un principe anti-impérialiste, qu’il soit soviétique, américain ou sioniste. Et on ne parle pas du PCF qui est devenu une chambre d’enregistrement des plaintes de minorités sorties du social.
Aujourd’hui, avec la décorbynisation en cours de La France insoumise, le boulot est presque terminé. Mais la gauche qui s’est pliée aux injonctions du pouvoir profond en paye le prix : elle est devenue ultraminoritaire dans le pays, et le résultat flatteur pour la NUPES des législatives ne doit pas tromper son monde.
Le peuple, lui, est passé de l’autre côté de la ligne rouge, vers le RN, qui malgré ses gages, sent encore le soufre.
Bonus : le fayotage-dérapage de Panot
Mathilde Panot, dire à Elisabeth Borne "vous êtes une rescapée", alors que son père Joseph Bornstein rescapé d'Auschwitz et de Buchenwald s'est suicidé parce qu'il ne supportait pas, comme Primo Levi, d'avoir survécu à l'holocauste est indécent, pire, c'est odieux.
— Serge, parisien sans illusions (@Bertransart) July 6, 2022