Le texte controversé classifie comme « durables » des investissements pour la production d’électricité dans des centrales nucléaires et des centrales au gaz.
Les eurodéputés ont approuvé ce mercredi le label « vert » accordé par la Commission européenne au gaz et au nucléaire, deux sources d’énergie ainsi reconnues comme nécessaires pour lutter contre le changement climatique.
Le texte controversé, présenté en janvier par la Commission, classifie comme « durables » certains investissements pour la production d’électricité dans des centrales nucléaires (qui n’émettent pas de CO2) ou des centrales au gaz, à condition qu’elles mobilisent les technologies les plus avancées. Et, pour ces dernières, qu’elles permettent de fermer des centrales à charbon bien plus polluantes.
Cette classification (dite taxonomie) doit aider à mobiliser des fonds privés dans ces projets. Elle s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050.
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Accusations de « greenwashing »
La reconnaissance de la contribution du gaz et du nucléaire à la lutte contre le changement climatique, en s’appuyant sur la base de rapports d’experts, a suscité la colère d’organisations écologistes qui dénoncent une opération de « greenwashing ». Le label « vert » était jusqu’ici réservé aux énergies renouvelables.
Après de premières manifestations d’organisations de défense de l’environnement mardi, quelques dizaines de militants pro et anti-nucléaire ont manifesté face-à-face mercredi matin pour interpeller les eurodéputés à leur arrivée au Parlement européen.
Dans l’hémicycle, les anti-gaz avaient également donné de la voix lors d’un débat mardi.
« Comment pouvons-nous demander aux autres pays de réduire leur utilisation des énergies fossiles si nous les classifions comme vertes ? », avait lancé le Néerlandais Bas Eickhout (Verts).
Pour se passer du pétrole et du charbon
Les eurodéputés se prononçaient sur une proposition d’objection, adoptée le 14 juin par les commissions parlementaires Affaires économiques et Environnement, synonyme de veto contre le texte de l’exécutif européen.
Une majorité absolue de 353 voix était requise pour bloquer le texte de la Commission.
« Personne ne dit que le gaz et le nucléaire sont des énergies vertes, mais elles sont temporairement indispensables à la transition. Nous devons utiliser tous les outils pour nous passer en priorité du pétrole et du charbon », avait plaidé l’eurodéputé français Gilles Boyer (Renew).