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L’OTAN demande à ses membres de se préparer à un « scénario de guerre »

Le Néerlandais Rob Bauer [photo] est le chef du comité militaire de l’OTAN. Son compatriote ultralibéral, ultramondialiste et ultrasioniste Mark Rutte dirige désormais la maison atlantique. L’Alliance est en de bonnes mains pro-américaines. L’objectif, dans les deux mois qui restent avant l’investiture de Trump, consiste à faire monter la tension avec la Russie, et, pourquoi pas, sauter sur un casus belli, voire le provoquer.

 

Mais l’OTAN est-il prêt à la guerre, et surtout, à une guerre longue ? Car toute guerre entre deux parties est aussi, la Deuxième Guerre mondiale l’a démontré, une guerre entre deux puissances économiques. L’Allemagne, selon les observateurs industriels, avait perdu en 1944 car elle avait perdu les pétroles de Ploiesti et les potentielles réserves soviétiques, évidemment. De plus, elle manquait de chrome, élément nécessaire à tous les alliages de revêtements de canons.

Les efforts alliés pour dissuader la Turquie de vendre du chrome commençaient à porter leurs fruits. En novembre 1943, Albert Speer affirmait que sans le chrome turc, l’industrie allemande d’armements ne pourrait pas tourner plus de dix mois. Les menaces alliées de soumettre la Turquie aux mêmes restrictions que les autres neutres finirent par la convaincre de cesser ses exportations en avril 1944. (Wikipédia)

Le chrome fait partie des métaux stratégiques pour l’industrie de la défense, comme le cobalt ou les terres rares. Justement, Bauer axe son discours belliciste sur la « menace » chinoise en la matière, puisque la Chine en tient presque le monopole mondial. Il est raccord en cela avec la réorientation trumpiste de la machine de guerre américaine vers l’Asie, c’est-à-dire la Chine. Juste pour information, le seul Rafale est gourmand des minerais suivants :

Ces deux dernières années, Dassault a signé des contrats pour livrer 36 avions de chasse Rafale à l’Inde, et 24 à l’Égypte. Or de quoi est constitué un Rafale ? Les ailes sont faites de titane, d’aluminium, de cuivre, de manganèse… Son moteur contient du nickel, du cobalt, du molybdène, du tantale, du tungstène, entre autres. Dans ses systèmes électro-optiques, on trouve notamment du néodyme et de l’yttrium, deux minerais qui font partie de la famille des « terres rares », produites presque exclusivement par la Chine.

En 2016, le groupe européen producteur de missiles MBDA a engrangé pour 4,7 milliards d’euros de commandes. Dans un missile, on trouve encore du titane, du carbone, du nickel, du lithium, du tungstène, du cuivre, du cobalt, du néodyme, du tantale. Dans les chars, c’est le tungstène qui est utilisé pour le blindage. Et le tantale est présent dans les obus, pour son haut coefficient de « perforation ».

« Les entreprises doivent se préparer à un scénario de guerre et adapter leurs lignes de production en conséquence. Car si les militaires gagnent les batailles, ce sont les économies qui gagnent les guerres. Premièrement, mon entreprise ou mon organisation est-elle prête pour la guerre ? Deuxièmement, que peut faire mon entreprise ou mon organisation pour éviter la guerre ? Cette dernière question peut surprendre certaines personnes, mais si nous pouvons nous assurer que tous les services et biens essentiels peuvent être fournis quoi qu’il arrive, alors c’est un élément clé de notre dissuasion. La dissuasion ne se limite pas au domaine militaire. Lorsqu’il s’agit d’une compétition entre grandes puissances, tous les instruments de pouvoir peuvent être utilisés et le seront. Nous le voyons avec le nombre croissant d’actes de sabotage, et l’Europe l’a vu avec l’approvisionnement en énergie. »

À ceci près que ce sont les Américains qui ont saboté Nord Stream 2, pas les Russes ni les Allemands.

 

 

L’OTAN et le concept de riposte préventive

On peut donc lire dans ce discours antirusse au premier degré, un second degré qui consiste à rediriger l’OTAN vers la Chine, qui est la puissance économique en frontal avec les USA.

Bauer a quand même tenu à rassurer les 450 millions d’Européens, qui seront en première ligne en cas de déflagration sur leur sol, tout en accusant déjà les Russes de déclencher le... futur conflit.

« L’idée, c’est de répondre uniquement lorsqu’on est attaqué, attendre qu’ils nous tirent dessus pour intercepter les missiles. Plus intelligent encore, il faudrait attaquer les installations qui sont en Russie, si la Russie nous attaque. Donc nous avons besoin d’une combinaison de frappes de précision en profondeur, avec lesquelles on pourrait détruire le système d’armes qui serait utilisé pour nous attaquer. Et évidemment, comme nous avons une ligne défensive, nous prendrons le premier coup, parce que la Russie commencera le conflit, et pas nous. »

L’OTAN marche sur des œufs nucléaires

 






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