D’après étude de terrain parue dans la revue médicale The Lancet Psychiatry, les personnes transgenres ne souffrent pas tant de leur différence que des rejets sociaux et des violences dont ils sont souvent l’objet.
Un pas supplémentaire vers la reconnaissance pleine et entière des personnes transgenres pourrait bientôt être franchi. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui classe encore cette identité au chapitre des « Troubles mentaux et du comportement » pourrait revoir sa copie. Sa Classification des maladies mentales (ou CIM-10, pour dixième édition) est en cours de révision. Or, une étude de l’Institut national de psychiatrie Ramón de la Fuente Muñiz, à Mexico, établit que la détresse rencontrée par certaines personnes transgenres « n’est pas une caractéristique inhérente à leur identité », mais « pourrait être expliquée par l’expérience du rejet social et de la violence ». Les chercheurs plaident donc pour une déclassification pour le CIM-11.
« La variable la plus influente sur le sentiment de détresse a été le rejet de la famille », a expliqué l’un des auteurs de l’étude, Geoffrey Reed, joint à Mexico par Le Devoir.
Quelque 250 témoignages recueillis
Dans cette étude parue dans la revue médicale The Lancet Psychiatry, les chercheurs expliquent avoir interrogé 250 personnes transgenres, entre avril 2014 et août 2017. Il ressort de ces témoignages que ces personnes ont ressenti un grand stress au moment de demander à ce que dans un contexte scolaire ou de travail, leur identité soit reconnue.
Selon Geoffrey Reed, ces troubles participent de la théorie du « stress des minorités ». Autrement dit, la discrimination dont les personnes transgenres font l’objet entraîne des problèmes de santé psychiques et physiologiques.