Alors que des médias réclament l’anonymisation des terroristes, Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, précise la politique éditoriale du groupe en la matière :
Quelle est la politique du Figaro concernant la publication des noms des terroristes ?
Ce sont des sujets dont nous parlons souvent entre journalistes, mais à vrai dire, pour nous, au Figaro, la réponse va de soi. Le nom des terroristes est un élément d’information objectif essentiel pour comprendre ce qui se joue sur notre sol, et notre devoir est de le porter à la connaissance de nos lecteurs ou de nos internautes. Ne pas le faire, ce serait alimenter les fantasmes complotistes de tous ceux qui estiment que les médias « nous cachent la vérité ». Bien sûr, cette information doit être juste et sa divulgation ne doit pas mettre en péril le bon déroulement de l’enquête, ce qui suppose qu’elle soit vérifiée auprès d’une source policière ou judiciaire.
Et en ce qui concerne les photos ?
La question, dans ce cas-là, peut se poser. Il y a, c’est vrai, le risque de « glorification » des terroristes. Il y a aussi celui de choquer les lecteurs qui peuvent se sentir agressés par ces clichés. Mais, d’un autre côté, il s’agit là encore d’une information dont on voit mal au nom de quel principe nous devrions la dissimuler à nos lecteurs ou à nos internautes. Je crois que tout est affaire de mesure, de prudence et de bon sens. [...] Surtout, ne tombons pas dans le piège de ce monde imaginé par Orwell où les noms des « méchants » (où s’arrêtera la liste ?) sont systématiquement effacés des livres d’histoire.
Lire l’entretien complet sur lesalonbeige.blogs.com
Suite à la pression médiatique de BHL, aussitôt relayée et entérinée par Le Monde et Europe 1, le député de la 8e circonscription des Français de l’étranger Meyer Habib et Marine Brenier, députée LR de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, ont déposé le 27 juillet une proposition de loi visant à interdire la diffusion, dans les médias et sur Internet, de l’identité et des photographies des terroristes. « Refuser un nom et un visage aux terroristes, c’est leur refuser la victoire. Il faut cesser d’entretenir le phénomène malsain de starification des criminels », a déclaré Mme Brenier.
Voici la déclaration préalable de Meyer Habib, rapportée par Actualité Juive :
« Samuel Sandler me disait récemment que tout le monde se rappellerait à jamais du nom de Mohammed M [Merah, NDR], auteur de la tuerie de Toulouse, mais très peu connaissent les noms de son fils Jonathan, et ses petits-enfants : Arieh et Gabriel, victimes de ce barbare – c’est pour cette raison qu’à titre personnel, il ne prononce jamais le nom du terroriste. »
Pour ceux qui voudraient savoir à quoi ressemble la déclaration d’un djihadiste français avant qu’il ne passe à l’acte, la vidéo de Petitjean, le comparse de Kermiche – les deux assassins du père Hamel qui ont été abattus par la police –, est accessible sur les réseaux sociaux.
Elle n’apporte rien en termes d’information brute, si ce n’est que le jeune pré-assassin semble mal à l’aise, malgré sa détermination à faire la guerre aux mécréants et aux Français, et qu’il semble déclamer maladroitement un texte rapidement appris. Nul doute que ce genre de profil, très peu structuré, peut prêter à toutes les manipulations.
Rappelons que les deux assassins, encore une fois, malheureusement, n’étaient pas inconnus de nos « services » et de notre justice. La vraie question n’est pas fondamentalement l’existence de ce genre de profils (les désaxés pullulent dans une société « désaxante »), que le laisser-faire de nos gouvernants.