Entre le « cancer islamiste » – lire les Frères musulmans –, et « l’apostasie militaire » – lire le général Abdel Fattah al-Sissi –, l’Égypte se dirige-t-elle vers une guerre civile dont les conséquences seraient telluriques pour toute la sous-région ?
Comme je l’ai déjà écrit lors de précédentes analyses, en Égypte, depuis le début du processus révolutionnaire, l’armée est constamment demeurée maîtresse du jeu politique [1]. Elle a laissé la rue évincer le président Moubarak, ce qui lui a permis de remplacer une génération militaire usée par une plus jeune. Puis elle a profité de l’échec politique et économique des Frères musulmans pour recueillir le pouvoir tout en affirmant haut et fort qu’elle souhaitait mettre en place une transition civile.
Après avoir attendu 80 ans pour enfin accéder au pouvoir, les Frères musulmans l’ont perdu en raison de leur arrogance, oubliant que le 24 mai 2012, lors du premier tour des élections présidentielles, Mohamed Morsi n’avait recueilli que 24,8 % des suffrages, quasiment à égalité avec le général Ahmed Chafik ex-Premier ministre de Moubarak (23,7 %). Au second tour, Mohamed Morsi, qui avait réussi à rallier nombre de modérés, l’emporta de justesse, avec un petit score de 51,7 %. Face à lui, le général Chafik avait rassemblé sur sa candidature 48 % d’électeurs résolument hostiles aux Frères musulmans.
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