Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a demandé mercredi aux pays européens de faciliter l’immigration légale pour éviter les drames en mer, causant la colère de la droite.
"Si nous fermons les portes, les migrants entreront par effraction par les fenêtres", a-t-il averti lors d’un débat au Parlement européen sur les résultats d’un sommet européen extraordinaire la semaine dernière, qu’il a jugé "insuffisants". Il s’est attiré l’hostilité du Parti populaire européen (PPE, droite), sa famille politique.
"Quiconque affirme qu’il faut ouvrir les portes du marché du travail de l’UE à l’immigration légale se leurre", a soutenu le président du groupe PPE. "Un jeune sur cinq n’a pas de travail sur notre continent".
Quotas obligatoires
La Commission doit présenter le 13 mai une stratégie globale pour les migrations. Elle va faire des propositions pour faciliter une immigration économique légale dans l’UE et réclamer des quotas obligatoires de réfugiés pour tous les Etats membres.
La proposition a également été rejetée par le groupe ECR dirigé par les conservateurs britanniques, par les eurodéputés britanniques de l’Ukip et par les partis d’extrême-droite.
"Responsabilité spéciale" de l’Europe
L’Union européenne a le devoir de faire face au flot de migrants qui traversent la Méditerranée, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Plusieurs naufrages ont fait récemment des centaines de victimes.
En tant qu’Européens, "nous avons une responsabilité spéciale pour essayer d’empêcher ces drames et pour faire face à cette crise", a-t-elle souligné lors d’une rencontre avec le secrétaire d’Etat John Kerry à Washington.