Parfois, des personnes qui semblent très différentes se ressemblent en profondeur. C’est le cas de deux des espoirs de la politique française, Julien Rochedy et Juan Branco. Nous avons étudié leurs ressemblances au cours de deux interventions en vidéo, ça évite de devoir les inviter et de se prendre un vlam, le bruit d’une porte fermée.
« Je pense que la virilité des Blancs peut revenir très facilement. »
Julien Rochedy est le leader des jeunes masculinistes, on a failli écrire de droite, mais il n’y a pas de masculinistes à gauche, sauf peut-être les antifas qui cassent des vitrines les jours de fête (c’est-à-dire de manif). Casser, c’est un truc de mec, pas de fillette.
Julien écrit des essais, l’honnêteté nous oblige à dire qu’on n’en a lu aucun. Et pourtant, il vend, mais pas à nous. Disons que les thèses proposées ne sont pas nouvelles, mais ça ne signifie pas que ces livres sont mauvais. On ne le jugera que sur son passage sur Frontières TV.
Sa thèse, c’est que le concept de race (ici, blanche), ou d’ethnie, a été effacé à dessein, pour que les gens se perdent dans la fluidité mondialiste. Et qu’il n’y ait ensuite plus de nation pour défendre notre culture, notre histoire, etc. C’est assez classique, mais lui s’adresse aux jeunes avec leur langage, de manière simple et directe, donc ça prend.
« Les personnes racisées nous traitent de Blancs. […] Je ne veux pas que ce soit la gauche qui explique à mon fils ce qu’il est en tant que Blanc. Il va le voir, qu’il est blanc, dans la société actuelle [multiethnique, NDLR]. »
Ce qui est étrange, et là on aborde une notion plus intéressante que le concept symptomatique de disparition ou d’interdiction de la race blanche, c’est le qui a décidé de cela, car cela ne s’est pas fait tout seul. Sinon c’est une évolution naturelle, sous la pression du changement démographique. On comprend bien que pour Julien, c’est la faute de la gauche. En gros, être blanc serait être de droite, et être non-blanc, ou métissé, ou contre les Blancs, de gauche. On se demande si Julien critique le communautarisme à l’américaine, qui sépare les Noirs et les Blancs (et les Latinos), ou s’il le valide pour protéger, sanctuariser la race blanche, parlons franchement en essayant de nous mettre dans sa tête.
Le passage sur Christine Kelly est intéressant : pour lui, elle est blanche.
« En fait Christine Kelly est une Française, en fait c’est une Blanche, au fond d’elle, et ses ennemis l’accusent d’être une bounty ! […] Quand nous aimons des gens issus de l’immigration, avec qui nous avons envie de partir en vacances, avec qui nous avons envie d’élever nos enfants, ce sont des gens qui sont assimilés entièrement à une culture française et blanche ! C’est ça la vérité, c’est ça qu’on ne veut pas voir. »
La solution, selon Julien, est le séparatisme sur des critères raciaux, si on a bien compris, à l’exception de ceux qui veulent bien s’assimiler... aux Blancs. Pas à la France mais aux Blancs. Selon sa définition, Mbappé serait blanc et Thuram (père ou fils) non blanc.
« On ne peut plus vivre dans le "color blind", nos adversaires ne le veulent plus, la gauche ne le souhaite plus, plus personne ne le veut, et la structure même de la société multiculturelle fait en sorte que nous serons amenés à vivre de façon plus en plus communautaire. »
Le communautarisme est donc une fatalité. En conséquence, Julien propose que les Blancs s’organisent. En milices ? C’est pas clair, mais c’est le calque de la société américaine, avec les armes qui circulent, des heurts raciaux, une situation de pré-guerre civile. Ce que Zemmour prône, et qu’il ne craint visiblement pas.
Voilà pour Julien, passons à Branco. Si Julien mène un combat contre la dissolution de la race blanche dans une société multiculti, Juan, lui, mène un combat, non contre le pouvoir profond, mais contre le pouvoir visible. C’est plus cool, mais il vise quand même des oligarques et ça lui attire pas mal d’ennuis, il faut le reconnaître. Tout n’est pas factice, chez lui, mais Dieu que son ego est omniprésent ! Ici, il se pose en Christ de la Justice « crucifié » par les forces du Mal. On met des majuscules pour rester dans la veine grandiloquente. Comme Delon, Branco parle de lui à la troisième personne du singulier. Il pourrait se mettre au pluriel, au point où on en est.
Où étaient les oppositions ?
Où étaient les journalistes ?
Où était l’ordre ?
Lorsque le pouvoir a fait entrer des hommes en armes dans la maison des avocats, le barreau de Paris, au moment où un avocat était crucifié au prétexte de formules de courtoisies, enveloppes, et… https://t.co/A0HCTVJlRe pic.twitter.com/VMSelZabGp
— Juan Branco (@anatolium) October 16, 2025
Dans sa conférence de presse sur l’affaire Poirson-Atlan, son client attaqué par Brigitte Macron, Branco développe pourtant un argumentaire assez solide, que vient fragiliser une veste de carnaval.
La ressemblance entre les deux ? Ce brouillage permanent du (demi) fond par l’ego, le défilé de mode qui peut tourner au carnaval, une suffisance certaine, et puis aussi l’âge, respectivement 37 et 36 ans, le fait de ne pas toucher au pouvoir profond, qui est pourtant, au fond, leur ennemi à tous les deux, mais au travers d’écrans ou de représentants plus faciles à atteindre et attaquer : la gauche antiraciste ou mélangiste pour Julien, l’oligarchie visible pour Juan, la surface oligarchique.
Macron et Arnault ont du pouvoir, certes, mais ce ne sont pas eux qui décident de nous envoyer en prison. Arnault fabrique de l’argent, Macron fabrique du chaos, mais ils sont tous deux en première ligne. Idem pour Sarkozy, un homme de pouvoir, certes, mais qui appliquait fidèlement le plan des forces occultes. Qui sont, elles, très séparatistes au sens de Rochedy : mais entre elles et le bas, les élites et les gueux. Et là, on revient au conflit vertical, pas le conflit horizontal que décrit – et finalement prône – Rochedy [1].
Découvrez le portrait Faits & Documents de « l’ange noir de Saint-Germain-des-Prés », le Franco-Espagnol Juan Branco. Engagé dans une lutte fratricide avec la Macronie, l’apprenti révolutionnaire semble aujourd’hui prêt à tout pour assouvir son désir de vengeance…