« En toutes circonstances, la communauté juive gardera le caractère sacré de la tragédie de la Shoah, se souviendra à la fois des meurtriers, souillés par le sang de millions de victimes innocentes, et des héros qui ont arrêté la machine de mort. »
Si l’on suit les déclarations du président du CRIF russe, si l’on peut dire, alors il faut d’une part dénoncer les crimes de masse raciaux des nazis en URSS, sans oublier le soutien des nationalistes ukrainiens à ces mêmes nazis pendant la Shoah par balles (1941-1944), mais aussi louer l’Armée rouge qui, dans un esprit de sacrifice inimaginable, a libéré l’Union soviétique du joug nazi, puis les camps de la mort en Pologne (1944-1945).
Le rabbin Alexander Boroda, président de la Fédération des communautés juives de Russie, marche sur des œufs avec ce sujet extrêmement tendu entre les deux belligérants : le pro-nazisme de la résistance ukrainienne et l’antinazisme historique russe.
Les propos de Lavrov ont mis le feu aux poudres du lobby juif, mais la diplomatie israélienne est coincée : les ultranationalistes ukrainiens, qui sont viscéralement antirusses, sont aussi ouvertement pronazis, ce qui entre dans la logique historique du conflit ukraino-russe de la période 1941-1944 (la libération de la Crimée a lieu en mai 1944), les Ukrainiens ayant choisi Hitler contre Staline.
Que faire avec de tels alliés ? Ça commence à devenir voyant, et extrêmement malaisant, pour reprendre l’expression à la mode.
Le site israélien en français i24news a traduit les propos du rabbin :
la Shoah « nécessite une protection et une piété appropriées, car les échos de ces événements sont toujours une blessure ouverte pour les peuples du monde. (...)
De tels marqueurs nationaux sont intrinsèquement explosifs et peuvent aggraver les relations interethniques sur la scène internationale, mais aussi au sein du pays et de la société. (...)
Si les débats historiques litigieux étaient acceptables jusqu’à récemment, maintenant que la perception des faits est trop enflammée, ils sont totalement inadmissibles. Ils ont des effets dévastateurs sur les liens horizontaux dans les sociétés et sur les relations humaines. »
Le problème, c’est que le débat historique est non seulement « non litigieux », mais nécessaire dans un but de clarification ! Il est indéniable que les ultranationalistes ukrainiens sont d’un point de vue juif difficiles, voire impossibles à soutenir. Pourtant, Zelenski est juif. Alors, quelle conclusion en tirer ? Que les juifs ukrainiens sont des nazis ? Non, mais que les sionistes peuvent avoir des alliances contradictoires qui révèlent un double jeu, les Anglais puis les Américains au cours de l’histoire sachant jouer sur les oppositions afin de les exploiter (voir la politique judéo-arabe des Anglais jusqu’à la Première Guerre mondiale, puis la politique israélo-arabe américaine après la Seconde Guerre mondiale).
Pour le juif du quotidien, l’Israélien moyen, on ne peut pas soutenir ceux qui ont soutenu activement la Shoah, comme ce fut les cas des nationalistes ukrainiens en 1941. Mais la politique et la morale sont deux choses bien différentes, on fusionne cette contradiction dans le terme realpolitik.
Chez nous, Florence Parly n’assume pas que les armes françaises vendues à l’Arabie saoudite sont utilisées pour écraser la résistance yéménite, en tuant des centaines de milliers de civils (un demi-million de morts déjà, depuis 2014).
Une page d’histoire dérangeante pour le camp ukraino-occidental
Pour info, les gardiens des prisonniers de guerre soviétiques, qui ont été assassinés en masse par les nazis après l’invasion de l’URSS en juin 1941, ainsi que les gardiens des camps de la mort, étaient quasiment tous ukrainiens. On les appelait les gardes noirs, de la couleur de leur uniforme, ou les Trawnikis. C’était malgré tout de faux volontaires puisqu’on promettait à ces prisonniers soviétiques la vie sauve, un emploi et une arme contre ces boulots ignobles.
Les SS les considéraient comme des sous-SS, et ces derniers faisaient le boulot dans les camps et hors des camps, puisque des juifs prisonniers travaillaient autour pour couper du bois, par exemple. Ces Ukrainiens étaient facilement corruptibles, et d’intenses trafics ont eu lieu et dans les camps en question, et dans les villages alentours, jusqu’à la venue de prostituées de toute la Pologne... Les Trawnikis se payaient en butin de guerre sur les devises volées aux déportés, qui augmentaient ainsi leurs chances de survie. Quand ils se faisaient choper, les SS fusillaient sans vergogne les gardes noirs.
Dans la guerre des propagandes, le camp occidental essaye de faire passer Poutine pour Hitler, mais objectivement, ça ne colle pas. Les présidents américains, qui ont attaqué et détruit tant de pays depuis 1945, n’ont jamais été comparés à Hitler, et Dieu sait s’ils ont fait du mal, en Asie (Philippines, Corée, Indonésie, Viêt Nam) et en Amérique du Sud notamment.
Exemple avec ce survivant de la Shoah (qui a peut-être été dénoncé et gardé prisonnier par des nationalistes ukrainiens, des ukronazis selon l’expression consacrée) qui a eu les honneurs du Parisien :
Il s’appelait Boris Romantschenko. Âgé de 96 ans, ce survivant de l’Holocauste a été tué le 18 mars à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine par des frappes russes qui ont détruit en partie l’immeuble où il vivait. « Il a survécu à Buchenwald, Mittelbau-Dora, Peenemünde et Bergen-Belsen, dans les camps de la mort érigés par les partisans d’Hitler. Et maintenant, il a été tué par un bombardement russe qui a touché un immeuble ordinaire de Kharkiv », a exprimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée lundi soir sur Telegram. « Chaque jour de cette guerre montre plus clairement ce qu’est la « dénazification » pour eux (les Russes) », a-t-il encore dénoncé.
On en vient à se demander si les nationalistes ukrainiens pro-nazis ne placent pas des survivants de la Shoah, ou de leur propre Shoah !, dans les immeubles comme boucliers humains afin de renverser l’accusation de nazisme !
Curieusement, la presse mondialiste, qui n’avait d’yeux pendant des décennies que pour le « bourreau de Treblinka » (puis de Sobibor, selon les versions changeantes des témoins) John Demjanjuk, l’Ukrainien surnommé « Ivan le terrible » qui était censé être aux portes des chambres à gaz, n’en parle plus trop.
Conclusion : il va falloir que la presse mondialiste de l’Empire se lève encore plus tôt pour hitlériser Poutine, alors que le fauteur de guerre est l’OTAN, dans son plan d’encerclement de la Russie depuis maintenant 30 ans. C’est un fait.