Turquie dirigée par un parti islamiste "modéré" à la frontière de laquelle (de part et d’autre d’ailleurs) se trouvent les rebelles syriens eux aussi "modérés", évidemment soutenus par l’armée turque modérée elle aussi, ainsi que vient de la prouver l’incident aérien turco-russe. La modération apparait comme un artifice de langage auquel on est habitué dans un contexte général d’inversion de sens, de renversement des perspectives, disons plus simplement de mensonge éhonté, de travestissement de la réalité, l’agressé étant systématiquement considéré comme l’agresseur. Le sens de ce mot est donc dans le contexte syrien l’opposé de son sens commun en politique qui est celui d’ennemi des extrêmes. Erdogan est vraiment l’ennemi n°1 de la Syrie ; il est aussi le partenaire n°1 de l’OTAN dans cette crise, laquelle peine à se dissimuler derrière ce pays.La vérité est qu’on est bien encore comme en Afghanistan et au Vietnam et ailleurs dans un conflit voulu par l’impérialisme américano-sioniste dans lequel les ambitions régionales d’acteurs locaux rivaux (mais dont la rivalité est tue pour l’instant) servent à la fois de paravent et d’instrument à l’agression impérialiste. L’ours russe provoqué a fini par sortir de sa tanière et mis le pied dans la fourmilière des agresseurs menteurs, comme il l’a fait précédemment en Crimée. On comprend d’autant mieux la réaction de la Turquie lorsque l’on sait que la famille Erdogan est la grande gagnante du trafic pétrolier qu’elle partage avec Daech, trafic que l’intervention de la Russie contrarie sérieusement, beaucoup plus qu’une violation (d’ailleurs non établie) de son espace aérien.
Quant à la résolution de l’ONU suspendant la souveraineté de l’Etat Irakien et de l’Etat syrien sur leurs territoires respectifs, elle ouvre des perspectives de paix car il faudra bien en arriver à ce moyen indispensable au retour des conditions de paix durables au moyen orient. Il faudra appliquer cette solution à l’Etat d’Israel qu’il faudrait placer sous administration internationale pendant tout le temps nécessaire à l’élaboration d’une solution politique équilibrée garantissant la sécurité des populations juives et le respect des intérêts des populations palestiniennes. Ce ne sont pas des coalitions pour la guerre que sortiront des solutions politiques, mais d’une grande coalition pour la paix. Si la France pouvait prendre l’initiative d’une telle résolution on pourrait effectivement retrouver une certaine fierté nationale tricolore.
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